Mag #9

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Après la claque infligée par Behemoth, il est temps de pivoter de 180 degrés pour avoir les yeux rivés sur la scène Saturn où va s’exécuter le quintet suédois Sabaton. Je ne connais ce groupe que de (bonne) réputation. Et ce que j’ai pu lire ou entendre à propos des lives du groupe n’est pas usurpé, tellement le fun, l’énergie et la qualité sont au rendez-vous. Il faut dire qu’après un «Final coundtown» envoyé dans la sono en guise d’intro, les gars arrivent sur scène avec l’envie d’en découdre et de délivrer un gros set devant un public déjà acquis à sa cause. Les blagues fusent, la communion avec le public est parfaite, et le heavy metal proposé par les Suédois est de bonne qualité. Sourires de circonstance, grosse présence scénique, ça ricane aussi bien sur scène que dans la foule. Les gars savent tenir une scène en sautillant et en courant partout. Et vas-y que je joue avec les caméras et que j’harangue le public à la première occasion venue. Et vas-y que je serre les louches des spectateurs pendant que je chante, et le public semble apprécier ce genre de groupe, quelque peu potache mais carré au plus au point. Car même si le chanteur récite tous les mots de français qu’il connaît et raconte connerie sur connerie, le heavy metal développé par Sabaton est de bon goût (a contrario des tenues de scène en mode «treillis» dégueulasses). Les soli s’enchaînent, chacun fait son taff avec application et détermination, et la voix ultra mélodique de Joakim Brodén est un régal. Un groupe de power metal qui en a, indubitablement. Un confrère croisé au bar VIP résumera de façon sarcas-

tique mais non dénuée de sens la prestation de Sabathon : du choucroute métal. Pas faux. En tout cas, un des meilleurs souvenirs de la journée.

REVIEW

fervants de ce style, je dois reconnaître que j’avais été soufflé. Mode flashback off, retour au présent. Behemoth investit la scène Appolo avec la flagrante intention de tout dévaster sur son passage. Le groupe n’a pas ressorti tout l’attirail visuel dont il a l’habitude, estimant probablement que les quelque quarante minutes allouées au groupe en pleine journée ne valait pas le coup de sortir l’artillerie lourde. Par contre, le combo polonais mené par le revenant Nergal ne lésine pas sur les moyens côté son, délivrant un set puissant et carrément flippant. Tous les ingrédients sont réunis pour rendre de concert aux allures de messe noire un des moments les plus forts du festival. Je reste de nouveau pantois devant le charisme et la violence de ce groupe, même si c’est bien le genre de formation qu’il convient de faire jouer en pleine nuit. En même temps, un concert en plein après-midi évite de faire de mauvais cauchemars.

Je retrouve l’ami Christian peu après le début du set de Bring Me The Horizon. Plus du coté de la buvette que du pit si vous voyez ce que je veux dire. Ce n’est pas que mon compagnon de route le temps d’un week-end et votre serviteur soient portés sur la boisson fraîche et houblonnée (et chère, 4 euros le demi, bien joué les gars), mais nous portons plus d’intérêt sur ce désaltérant que sur le hardcore machin truc des Anglais de Sheffield. Et ceux qui connaissent ma propension à boire ont tout de suite compris la passion que je porte à Bring Me The Horizon. Je n’ai pas vu grand chose, j’ai entendu et c’est déjà pas mal.ça braille, ça dépote, ça ne m’intéresse pas. Comme en 2011 sur la même scène. Next one. Le death métal mélodique ne tient pas une place de choix dans ma rockothèque mais je porte un intérêt particulier à Amon Amarth. Il faut dire que leur Surtur rising m’avait pas mal retourné à l’époque de sa sortie (pas si lointaine). Si bien qu’après un show tardif l’année passée au Hellfest (trop tardif pour moi en tout cas), je n’aurai pas l’excuse des yeux qui piquent cette année, car les Vikings envoient à 18 heures ! Amon Amarth n’a pas fait semblant et a sorti la grosse artillerie ! Le fond de scène est en effet recouvert d’un backdrop assez impressionnant tandis qu’un drakkar (oui oui, un drakkar) est planté au beau milieu de la scène. Et alors que le groupe va fouler les planches, je me gratte la barbichette en me posant une question existentielle : les gars ont-il un flight case aux dimensions exactes du bateau, ou alors le tourneur doit-il se creuser la tête à faire jouer le groupe dans des festos ou des salles à proximité d’une rivière ou autre point d’eau ? Va savoir. Toujours est-il que le quintet ne fait pas les choses à moitié, et balance la purée façon «virile». Même si je perçois une certaine lenteur en début de set, les gars ne font pas semblant et la carrure imposante des musiciens va de paire avec la puissance développée sur scène. Le groupe abat ses meilleures cartes pour le plus grand plaisir des furieux amassés devant la scène, et Amon Amarth est aujourd’hui un synonyme de

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