Bb#13 fevrier 2017

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Common Good Forum/Bridge-Builder#13

8. prioriser la consommation des productions locales, 9. respecter la diversité culturelle et économique, 10. vivre en harmonie avec la Mère terre et le Cosmos... La Bolivie a intégré ces valeurs éco-socialistes dans sa Constitution interculturelle, pluri-éthnique et plurinationale du 9 février 2009. Les articles constitutionnels boliviens 346 et 347 (Titre 2) stipulent que les ressources naturelles (hydrocarbures, eau, air, sol, sous-sol, spectre électromagnétique, les bois, les forêts) relèvent de la propriété sociale directe indivisible et imprescriptible du peuple, dont la gestion revient à l’Etat. Dans les faits, elles deviennent des communs. L’article 371 (Chapitre 5) établit que « les ressources hydriques ne pourront faire l’objet d’une appropriation privée ». *** En conclusion : des valeurs et des contextes différents Le concept du Buen Vivir renvoie donc bien à une certaine conception du Développement ancrée en Amérique du sud, et qui est partagée par un mouvement international. Celui-ci se situe géographiquement, et inspire au-delà. Il s’agit donc ici de mettre en œuvre dans les politiques publiques des façons de concevoir de facto la philosophie du Bien commun. La philosophie propose une méthode, alors que le Buen Vivir renvoie plus précisément à des objectifs politiques voire idéologiques. La pensée méthodologique du Bien commun (fondée sur différentes notions, comme par exemple la reliance, le holisme, la relation à la Nature, les choix 55

éthiques) diffère bien de de la promotion politique, orientée idéologiquement, du Buen vivir. Celui-ci prône plutôt un certain mode de vie et une conception du Développement (la solidarité, la défense des populations pauvres, la promotion des Communs, la protection de la nature par exemple). Le concept du Buen vivir propose une cosmogonie du Bien commun. Des légendes de création du monde et de récits cosmogoniques traditionnels relatifs aux origines du monde, des dieux ou des institutions, constituent des mythes fondateurs. Les politiques publiques développées dans les Etats traduisent cette vision originelle, et très certainement sous la forme choisie d’un écosocialisme. Le Bien commun trouve une traduction concrète dans la mise en oeuvre des politiques adaptées à la fois à leur écosystème et à leur culture, par : 1° Une mise en commun des biens réajustée en fonction des besoins des populations et des nécessités propres aux écosystèmes et contraintes locales; 2° Une recherche d’harmonie entre l’épanouissement de la Personne et de l’utilité sociale dans la communauté, contre toute dérive totalitaire; 3° Une recherche d’efficience réelle des politiques publiques.

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