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28 000 entrées à l’Arras Film Festival

Chacun son cinéma !

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l s’appelle désormais Arras Film Festival et a fait, pour sa 12e édition entre le Cinemovida et le Casino du 4 au 13 novembre, 28 000 entrées, trois mille de plus encore que l’an dernier. Des spectateurs venus découvrir des avant-premières, mais surtout les inédits de la sélection européenne, l’identité du festival arrageois, et rencontrer, stars ou encore inconnus, metteurs en scène et acteurs qui ont chacun leur vision du cinéma. Un film historique, comme « L’ordre et la morale » de Mathieu Kassowitz, sur l’assaut de la grotte d’Ouvéa en NouvelleCalédonie, « ne peut pas se permettre de modifier la vérité, mais il n’y en a pas qu’une, il fallait les entendre toutes et le film est passé par vingt-cinq scénarios », disait ainsi son producteur, Christophe Rossignon. La venue sur la scène du casino des militants kanaks déployant le drapeau chatoyant de l’indépendance aux côtés des couleurs françaises fut un coup au cœur. « Pour faire un film populaire, il faut des moyens », dit Clovis Cornillac (« Dans la tourmente »). Il pense aussi que le cinéma doit apporter une prise de conscience « parce que la réalité est d’une dureté extrême et parfois moins crédible transformée par la

fiction. Le personnage, c’est nous, dit-il, sinon ce ne sont que des phrases sur du papier ». Pour l’anglaise Jacqueline Bisset, du « Magnifique » à « Riches et célèbres », « l’écriture, pourtant, c’est le plus important, le script, le découpage qui donne le rythme ». Et c’est l’acteur qui sait ensuite si, là, il doit mettre un foulard ! Autre leçon d’actrice : « Ce ne

Qu’est-ce qu’un acteur ? sont pas les mots qui comptent, dit-elle, le métier, c’est se mettre dans l’émotion ». Et elle avoue avoir été parfois déçue au montage par un réalisateur : « Ce n’est pas moi, ce n’est pas mon travail. Où est mon personnage ? Le cinéma, c’est la vérité de l’instant ». « Le cinéma s’adresse au ressenti. Il ne doit pas faire de psychologie », disait Philippe Lioret venu avec Vincent Lindon pour « Toutes nos envies » en séance inaugurale. Pour Jean-Paul Rappeneau, « un décor peut décider de tout comme dans « La vie de château ». Lorsque l’ambiance

Les associations locales participent au Festival. Ici, la troupe Plastilina pour un spectacle adapté des chefs d’œuvre du burlesque.

le palmares Le Grand Prix du Jury, présidé par Claude Lelouch, est revenu à l’unanimité au film norvégien « Nokas » d’Erik Skjoldbaere qui reçoit l’Atlas d’or, trophée conçu par Eric Brévart, et une dotation de 10 000 euros de la CUA. L’Atlas d’argent, Prix de la Mise en Scène, consacre « Behold the lamb », film britannique de John Mcilduff. Il reçoit 5 000 euros du Conseil Régional. Une mention spéciale est attribuée à « A trip » de Najc Gazvoda. Le film polonais de Rafael Lewandowski « Le Père » est plébiscité par le Prix du Public et le Prix de la Critique, doté de 4000 euros par le Conseil Général. Enfin, pour la première fois, un jury était constitué de lycéens suivant une classe de cinéma. Ils ont choisi « Fils unique » du belge Miel Van Hoogenbemt.

Avec Marie Gillain et le réalisateur Philippe Lioret, une des stars habituées d’Arras, Vincent Lindon. Il y est même venu tourner en 1999.


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