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VENDREDI

RÉGION

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29 DÉCEMBRE 2017

CHAMPAGNE

Le comte Chiroussot de Bigault de Cazanove repousse les avances de Clara Morgane REIMS Le descendant des Cazanove ne veut pas que le nom de ses ancêtres soit associé à celui

de Clara Morgane. Avec humour, l’actrice lui propose de lui envoyer une bouteille, ce qu’il refuse.

Le comte Loïc Chiroussot de Bigault de Cazanove refuse catégoriquement la bouteille que lui a proposée Clara Morgane. Bernard Sivade / Denis Gagnebourg L’ESSENTIEL ● La maison de Cazanove voulait casser les codes en s’associant à Clara Morgane, ex-actrice de films pornographiques. Le lancement, fin novembre, de la cuvée « Le champagne by Clara Morgane » a finalement créé la polémique (L’union du 23 décembre). ● Choqué par une telle association commerciale avec le nom de ses ancêtres, le descendant direct de la maison Charles de Cazanove a décidé d’assigner la SAS en référé. ● Au regard de la polémique, reprise par tous les médias, y compris outreManche, Clara Morgane a choisi de lui répondre avec humour en lui proposant de lui faire parvenir une bouteille. e n’en veux pas de sa bouteille ! C’est vraiment une honte de se moquer de moi comme ça ! C’est scandaleux ! » Véritablement « choqué » par l’association du nom « de son illustre famille à celui de Clara Morgane », le comte Loïc Chirous-

J

sot de Bigault de Cazanove, 67 ans, arrière-arrière-petit-fils de Charles de Cazanove, fondateur de la maison éponyme, ne décolère pas. La réponse postée par Clara Morgane, via son compte Instagram, le met d’autant plus hors de lui qu’il se sent la risée de tous. « On se moque littéralement de moi », estime l’ancien journaliste indépendant, aujourd’hui à la retraite. « Elle me fait passer pour un guignol ! Ça, je ne l’accepte pas ! » Depuis que le comte rémois a décidé d’assigner la SAS Charles de Cazanove en référé, devant le TGI de Lille, le 9 janvier, afin que soit retiré le nom de Cazanove de la cuvée Clara Morgane, les médias n’ont eu de cesse de relayer les propos du comte publiés dans nos colonnes le 23 décembre, y compris outre-Manche où le Daily Telegraph s’est empressé de reprendre l’information. Quant à Clara Morgane, elle a choisi d’y répondre via les réseaux sociaux : « Aujourd’hui Charles de Cazanove est une grande maison de #champagne à laquelle je suis fière de m’être asso-

ciée », écrit-elle sur son compte Instagram. « Ce monsieur CHIROUSSOT, arrière petit neveu de la famille qui crée la polémique aurait dû se poser la question de la volonté de ses ancêtres avant la vente de leur nom et cela, il y a bien longtemps. J’imagine que sa petite colère l’a empêché de goûter à notre délicieux nectar. Je propose de lui faire parvenir une bouteille afin qu’il puisse passer un bon moment d’émotion libératrice. »

“JE REFUSE TOUT ÇA… ÇA ME MET HORS DE MOI” Dans un communiqué, la maison Charles de Cazanove, qui n’avait pas donné suite à nos sollicitations, a de son côté confirmé son soutien à la femme d’affaires, légitimant cette cuvée polémique : « La Maison Charles de Cazanove assume avec fierté sa collaboration très appropriée avec Madame Clara Morgane, pour la mise en avant de ce produit emblématique du terroir, de la tradition et de l’excellence française, qu’est le vin de Champagne. » « Inac-

ceptable ! » pour le comte qui ne digère pas les réponses. « On se moque de mon nom et de celui de mes ancêtres. Je ne suis pas Chiroussot, mais le comte Chiroussot de Bigault de Cazanove. Je suis le descendant direct des fondateurs de la maison et non l’arrière-petit-neveu comme le dit Madame Morgane. Je ne joue pas avec son véritable nom, qui n’est pas Clara Morgane, moi. C’est d’une bassesse que de s’attaquer au nom de quelqu’un. » Pour preuve de son rang, le comte rappelle qu’il possède la couronne comtale. « Nous descendons des Capétiens. Notre famille a été

anoblie par saint Louis. Je n’accepte pas que l’on se moque ainsi de l’histoire de ma famille. Je refuse tout ça… Ça me met hors de moi. » Et de le répéter : « S’ils savaient, mes ancêtres se retourneraient dans leur tombe ! » Sollicité par bon nombre de médias - M6 devait le rencontrer hier aprèsmidi à Reims - le comte, décision de justice à l’appui, rappelle qu’il a obtenu le droit, le 9 juillet 2003, de porter le nom de « de Bigault de Cazanove » et qu’il ne laissera personne « salir ainsi le nom de (s)on illustre famille ». Décision le 9 janvier 2018. CAROLINE GARNIER

“JE NE FAIS PAS ÇA POUR L’ARGENT !” Petit-fils de Germaine de Bigault de Cazanove, elle-même petite-fille de Charles de Bigault de Cazanove, fondateur de la Maison Charles de Cazanove, en 1811, le comte Loïc Chiroussot de Bigault de Cazanove dénonce le faux procès qui lui est fait. « Je n’attaque pas en justice pour obtenir de l’argent. J’ai une petite retraite et je m’en contente. Je demande simplement à ce que le nom de mes ancêtres ne soit pas associé à celui de Madame Morgane. » Son avocat, Me Ludot, a ainsi lancé le référé au nom du droit de la personnalité : « Le nom patronyme constitue un droit de la personnalité inaliénable et imprescriptible. »


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