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Dossier

La thermographie Infrarouge se met au sport Figure 1 : Processus cutané de thermorégulation chez un sujet féminin, après effort.

Processus de la thermorégulation :

Pour certaines applications liées à la médecine ou à l’activité sportive, l’application de la Thermographie Infrarouge à des fins préventives ou de diagnostic de pathologies reste modeste voire anecdotique. La thermographie IR étant plus considérée comme une technique relevant plus des Sciences pour l’Ingénieur que des Sciences Médicales, cette investigation se trouve très peu répandue dans les structures hospitalières. Comme en atteste l’indigence de travaux publiés sur le sujet, l’étude de l’activité sportive et musculaire souffre de la même considération. C’est dans ce cadre que nous présentons quelques applications possibles de la Thermographie Infrarouge développées au sein du Groupe de Recherche de Sciences pour l’Ingénieur (GRESPI EA4694) de l’université de Reims et appliquées à l’activité sportive et au diagnostic de certaines pathologies qui peuvent en découler.

le mag I Avril 2012 I www.enova-event.com

La réalisation d'un exercice physique sportif requiert au pratiquant lambda ou confirmé de puiser dans des filières énergétiquescorporelles énergétiques pour mener à bien cet exercice (de la même manière qu’une voiture a besoin de carburant pour avancer). Schématiquement, deux filières existent : la première est dite aérobie, permettant la pratique d’un exercice soutenu mais d’intensité modeste, comme le jogging ou le cyclotourisme. L’oxygène inspiré est alors le carburant principal du moteur humain. Il est d’usage d’utiliser comme critère de présence dans cette filière aérobie le fait de pouvoir parler durant l’exercice. Dès lors que l’exercice s’intensifie, accompagné de l’accélération du rythme cardiaque et de la respiration, le corps humain puise dans un autre réservoir énergétique, la filière anaérobie lactique (prendre du « carburant » n’est plus gratuit et s’accompagne d’une « taxe » à s’affranchir, qui n’est autre qu’une réaction chimique interne avec production d’acide lactique qui va progressivement bloquer les contractions musculaires) puis alactique (effort extrême, sans production d’acide lactique, mais ne pouvant durer que quelques secondes). La peau est le siège majoritaire de dissipation de la chaleur vers l’extérieur. Il est communément admis que la température de la peau est sensiblement la même en tout point, avoisinant 33°C pour un individu au repos sous une atmosphère normale en température et hygrométrie. Au cours d’un exercice musculaire, les 3/4 de l’énergie dépensée sont convertis en chaleur et ce, quelle que soit la filière énergétique dans laquelle se situe le sportif durant son activité (ou la manière dont le carburant est puisé). Pour lutter contre cette augmentation et maintenir la stabilité de la température centrale des organes vitaux, le corps humain dispose d’un arsenal de plusieurs mécanismes physiologiques : l’évaporation regroupant la ventilation et la sudation, la convection, la conduction et le rayonnement. La thermographie infrarouge ne permet pas de dissocier ces groupes d’échanges thermiques mais offre une vision globale de la manière dont la chaleur est évacuée. Aussi étonnamment que cela puisse paraître, lors d’un exercice soutenu, il est clairement perceptible que la thermorégulation se manifeste sous la forme


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