Trois Couleurs #109 - mars 2013

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NEWS SÉRIES le caméo

©Showtime

Matt Damon dans House of Lies Quand Matt Damon a besoin d’une petite récréation entre deux longs métrages, il a pris l’habitude de passer pour une ordure à la télé. En janvier dernier, il kidnappait le présentateur Jimmy Kimmel pendant son late show pour prendre sa place à l’antenne. Et le 10 février, son alter ego scélérat faisait une apparition dans la comédie de Showtime House of Lies, à la recherche d’une bonne cause à défendre pour pouvoir faire la nique à George Clooney. L’occasion pour Damon, accessoirement, de retrouver à l’écran Don Cheadle, un autre ancien d’Ocean’s Eleven. _G.R.

NOUVELLE DONNE

David Fincher, Kevin Spacey, Robin Wright… Au-delà de son générique prestigieux, la saga politique House of Cards marque la naissance d’une nouvelle façon de regarder des séries, sans passer par la case télé. _Par Guillaume Regourd

House of Cards de Beau Willimon (États-Unis, 2013, 1 saison) Diffusion : Netflix (indisponible en France)

©Netflix

L

e 1er février dernier, la télévision est officiellement morte. On exagère ; encore que… À cette date, le site américain de vidéo à la demande Netflix lançait House of Cards, sa toute première série originale. Non content d’affranchir ainsi la fiction télé de sa composante « télé », l’opérateur décidait de rendre disponible, d’un seul coup d’un seul, l’intégralité de la saison 1. Soit la remise en cause de soixante-dix ans d’habitudes de spectateur sommé de patienter entre deux livraisons hebdomadaires, et un clou supplémentaire planté dans le cercueil des chaînes. Cruel ? Attendez de voir le costard taillé à la presse écrite, ce fossile, dans House of Cards. La commisération ne figure pas au registre de son implacable protagoniste, le très influent député démocrate Frank Underwood, qui contrôle dans l’ombre le Congrès américain et passe ses journées à crucifier sourire aux lèvres ses adversaires – et, plus souvent encore, ses alliés.

Multipliant les regards-caméra et les apartés caustiques, Kevin Spacey s’en donne à cœur joie, jamais aussi ravi qu’en requin nageant parmi ses congénères. Bien que réalisés par David Fincher, les deux premiers épisodes pèchent par excès de cynisme cabot. Le plein potentiel du show, adapté d’une minisérie anglaise de 1990, ne se révèle qu’ensuite, trouvant le juste équilibre entre

fable acide et étude de caractères ménageant une place conséquente au très beau personnage d’épouse incarné par la divine Robin Wright. Aussi brillante mais bien moins austère que sa jumelle maudite Boss, House of Cards donne envie d’avaler d’un trait ses treize épisodes. La télévision a peut-être un genou à terre, mais les séries, elles, ont de beaux jours devant elles. ♦

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mars 2013

On est tous western ! Pendant tout le mois de mars, les sept chaînes Ciné+ mettent à l’honneur le western sous toutes ses formes (de l’âge d’or à l’animé Rango). Une chevauchée fantastique entre cow-boys solitaires, desperados revanchards et amazones de l’asphalte. _J.R.

©1973 Universal Pictures

Lena Dunham Rien n’arrête la star et créatrice de Girls – deux Golden Globes en poche et une troisième saison d’ores et déjà commandée, Dunham développe un nouveau projet : une comédie centrée sur la vie de Betty Halbreich, célèbre styliste new-yorkaise. _G.R. ©HBO

Utopia L’inclassable série anglaise diffusée en début d’année sur Channel 4 a décroché le Grand Prix séries au dernier FIPA. Bonne pioche pour le festival audiovisuel biarrot que cette dystopie barrée à l’humour très noir, sur fond de BD prédisant l’avenir. _G.R.

©Channel 4

Zapping

www.mk2.com

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