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construction
diées, et en la matière, le bureau Charpente Concept de l’ingénieur genevois Thomas Büchi et les prouesses réalisées en bois, notamment avec son partenaire architecte Hervé Dessimoz, avaient leur mot à dire. Anthony Gros, l’un des associés de Charpente Concept, a ainsi évoqué le Globe de l’équilibre, le pont de Val Cenis, l’immeuble Elucide (présenté dans nos colonnes la semaine dernière), le Vitam’Parc de Neydens ou le projet vertigineux du Refuge du Dôme du Goûter, à quelque 4000 mètres d’altitude. D’autres spécialistes ont exposé les nouvelles techniques de «soudure» du bois par friction. Utiliser le bois «produit» 8 fois plus de richesse économique et d’emploi et consomme 40 fois moins d’énergie que si l’on optait pour l’acier, a affirmé Jean-Luc Sandoz.
Complémentarités Dans un tel contexte, les avocats du Diable que semblaient incarner les représentants de la filière terre cuite (pour l’isolation), de la laine de pierre ou du béton, ont surtout plaidé pour la complémentarité des matériaux. Combinaison bois/verre/terre cuite pour lutter contre l’inertie thermique du bois, adoption d’un référentiel commun pour vraiment comparer les performances: ces options ont fait l’unanimité. L'un de ces industriels, Denis Schmit, enhardi par cette ambiance consensuelle, en a profité pour rappeler que le bilan écologique du béton était beaucoup moins mauvais qu’on ne le croyait et qu’il importait de considérer toute la vie d’un bâtiment (y compris sa démolition) pour dresser une analyse réelle de son impact environnemental global. Sur 100 ans, l’incidence des différences de consommation énergétique liés aux divers types de matériaux n’est plus que d'environ 10%, expliqua-t-il. L’architecte Jean-Claude Bignon, pour sa part, déclara que les contraintes comme celles
L'école du Bois (ENSTIB) d'Epinal.
que la deuxième mouture du «Grenelle de l’environnement» en France, avaient eu «un effet positif, en obligeant à densifier pour économiser le sol, processus où le bois rend d’éminents services». Et de citer un exemple en Norvège, où un immeuble de 20 étages en ossature bois est en projet. Dominique Calvi, l’un des consultants «bois» les plus écoutés par les professionnels du bâtiment en France, a rappelé avec malice qu’il y avait plus de 10 000 immeubles en bois, y compris haussmanniens, à Paris. «Parfois, la façade de pierre n’est qu’un habillage», a-t-il souligné, précisant que les bureaux d’études «bois» étaient 5 en France voilà 30 ans, 50 aujourd’hui.
Les passoires et les autres Enfin, après avoir brisé quelques lances contre la lenteur de certaines procédures d’autorisation et de certification des matériaux par l’organisme français compétent, la plupart des spécialistes présents soulignèrent la nécesité de former non seulement les maîtres d’œuvre, mais aussi les maîtres d’ouvrage (donneurs d’ordres), les administrations et même les utilisateurs finaux. Un habitat éco-durable ne s’utilise pas de la même manière qu’un autre, une construction en bois a d’autres caractéristiques qu’un
bâtiment en béton. Michel Heinrich, député-maire d’Epinal, a aussi révélé qu’une thermographie de sa ville, effectuée par hélicoptère, avait montré que les immeubles qui «perdaient» le moins d’énergie étaient… les plus vieux! Pour l’industriel Olivier Legrand, «il faut créer un métier d’isoleur, et vite», car «certains immeubles modernes sont des passoires énergétiques parce que l’on bâcle ce qui ne se voit pas». «Le bois avance», disait un slogan. De l’avis des congressistes de Cobaty International, le bois a «fait avancer» à Vittel. De toute manière, la filière du bois et plus généralement la construction durable ne pourront que se développer, s’organiser et se structurer, dans le cadre global d’une part, dans le cadre français d’autre part, puisque le «Grenelle 2», «monument législatif» selon le président de Cobaty France, va imposer de nouveaux réflexes environnementaux, de nouvelles exigences, à toute la chaîne du bâtiment. Cobaty International, qui «fait du développement durable sans le savoir» depuis une cinquantaine d’années, et tous les professionnels qui le composent, ont tout lieu de s’en féliciter. n Th.O. GROS PLAN
Cobaty International, dont le siège est à Bruxelles, regroupe les fédérations et associations de divers pays, dont la France (3500 membres), la Suisse (300), l’Italie, l’Espagne, le Liban, le Maroc, la Roumanie… Le président international, Jean-Luc Dupuis, est architecte à Chambéry. L’association de Genève, fondée en 1990, fêtera ses 20 ans le 15 octobre. Le Congrès de Vittel a été organisé, selon la coutume cobatyste, par l’association locale, Cobaty Vosges, présidée par Jean-Marc Lecomte, en collaboration avec Cobaty France; le commissaire du Congrès était Yannick Pierrat. Renseignements: www.cobatyinternational.org, www.cobaty.com, www.cobaty-ge.ch.
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