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SUV sportif rescapé
Pas blanc comme neige
Contre toute attente, ce crossover urbain vitaminé n’a rien à envier aux citadines sportives en termes de comportement, l’espace en plus.
TEXTE ET PHOTO MARC-OLIVIER HERREN
La garde au sol (15 cm) et la masse de ce crossover dérivé de l’impétueuse Fiesta ST aurait pu faire craindre pour ses qualités dynamiques. Il n’en est rien. Le châssis sport et les barres antiroulis renforcées se liguent pour plaquer l’engin au sol. Tout comme le guidage hyperdirect (2 tours de volant de butée à butée) accroît encore le caractère incisif déjà apprécié sur le Puma de 155 ch. De surcroît, le 3 cylindres gonflé à 1,5 l monte rageusement en régime avant la sanction du rupteur aux environs de 6500 tr/min.
Evoluant par défaut en mode Normal, le Puma est du genre bondissant. L’effet du turbo distillant des reprises très consistantes. Une pression sur la touche Sport au volant, et le félin rugit. Réponses moteur plus affûtées, direction rigidifiée et sonorité enhardie. O surprise, à l’inverse des bombinettes d’antan, le train avant canalise bien la déferlante des 200 ch au sortir des épingles. Un miracle dû au différentiel à glissement limité mécanique qui distribue le couple sur la roue ayant le plus d’adhérence. Un investissement de 1200 fr. (launch control inclus) encore plus judicieux en mode Circuit, système antipatinage débranché. De toute façon, même l’ESP est à peine sollicité. Une conduite enthousiasmante au sortir de laquelle on comprend mieux pourquoi on se retrouve engoncé dans les sièges Recaro.
La sportivité de ce Puma ST prélève néanmoins son tribut. Amortissement ferme ou encore direction et embrayage relativement rigides peuvent déplaire en usage urbain. Tout comme l’effort à consentir pour s’extraire des sièges baquets pourtant bien rembourrés. •
Sportive discrète
Un bouclier avant et un diffuseur sans ostentation, mais des jantes de 19”.
NLongueur: 4,23 m; coffre: 456 l E1,5 l turbo essence, 200 ch, 320 Nm; boîte 6 vitesses; 0 à 100 km/h en 6,7 s; consommation (essai): 8,0 l/100 km; autonomie: 500 km L36 100 fr. Comportement très joueur Moteur tout de vitalité Fougue sous contrôle Banquette accueillante Gestion astucieuse coffre
Amortissement ferme Ambiance intérieure terne Qualité perçue Garantie d’usine (2 ans)
Le cercle des bombinettes disparues
Opel Corsa OPC, Peugeot 208 GTI, Renault Clio RS: autant de petits bolides turbulents qui n’ont pas eu de succession, respect des plafonds CO2 oblige. Au changement de génération, ces modèles, dont les ventes annuelles dépassaient allègrement le millier d’unités en Suisse, ont tout bonnement disparu des gammes automobiles. Cette évolution n’est nullement surprenante sachant que, outre les amendes infligées aux constructeurs en cas de dépassement des quotas CO2, certains pays, telle la France, ont introduit des malus rédhibitoires. Donc incompatibles avec des sportives prétendues abordables.
Rares survivantes
En compulsant les listes de prix, on découvre néanmoins quelques rares rescapées, comme l’exotique Abarth 595 ou l’inamovible Ford Fiesta ST campant sous la barre des 30 000 fr. A peine plus chères, la VW Polo GTI et la Mini Cooper S sont toujours d’attaque. On citera encore l’Audi A1 40 TFSI proche des 40 000 fr. A part cela, c’est à peu près le désert. Hormis l’apparition de SUV urbains sportifs, tels le Ford Puma ST ci-dessus et l’Audi SQ2. On peut aussi se rabattre sur une Peugeot 208 ou une Suzuki Swift Sport, encore ludiques malgré une cavalerie ravalée à 130 ch. En cherchant bien, on découvrira deux exceptions ayant échappé à cette évolution. A savoir, la sulfureuse Toyota Yaris dont les fougueux 260 ch sont domestiqués par une traction intégrale. Seul hic, les 800 unités attribuées à la Suisse se sont littéralement arrachées. Reste la prometteuse Hyundai i20 N dont le bloc 1,6 l de 204 ch devrait faire des étincelles à prix modique (29 950 fr.). Comme au bon vieux temps. •