Mercedes des superlatifs

Les traits longilignes contribuent à gommer le gigantisme de la Classe S.

MERCEDES-BENZ S 500 4MATIC LONGUE

Toujours digne de superlatifs

NLongueur: 5,29 m; coffre: 550 l E3 l 6 cylindres turbo, 435 ch, 520 Nm; 9 vit. auto, 4×4; 0 à 100 km/h en 4,9 s; consommation (essai): 9,2 l/100 km; autonomie: 706km L152 400 fr.

Contre vents et marées, la Classe S se dresse comme le vecteur technologique de Mercedes-Benz. Une limousine brillant autant par son confort que sa tenue.

TEXTE MARC-OLIVIER HERREN | PHOTO EMANUEL FREUDIGER

Même en plein déclin des berlines, l’opulente Classe S continue à donner le ton. Celle qui avait, par exemple, introduit le freinage ABS en 1978, étrenne aujourd’hui un airbag passager arrière, un système de projection de symboles sur la chaussée ou le parcage autonome en parkings agréés. Cette longiligne voiture ayant encore pris des centimètres, tant en longueur qu’en largeur, ne va certes pas affoler les statistiques de vente, mais reste solidement arrimée sur son piédestal.

C’est plus encore le cas de cette version longue dont l’empattement de 3,22 m goberait aisément une Smart. L’interminable capot, la ligne de toit basse et les porte-àfaux courts se liguent néan- dont certains offrent une vi- Quoi qu’il en soit, le conducmoins pour atténuer ce gi- sion 3D. Très innovant même teur se laissera dorloter par gantisme. Et puis, la Classe S si certains yeux pourront s’en les 19 moteurs animant les détient une botte secrète in- trouver incommodés. Les in- sièges actifs. Ou mieux encarnée par l’essieu arrière di- nombrables fonctionnalités core, par le programme de rectionnel ré- proposées par revitalisation transformant duisant son diamètre de braquage à celui d’une compacte. Et encore, toutes ne Vecteur technologique Confort de référence Comportement ambivalent Brio du «6 en ligne» Braquage de compacte cet univers avant-gardiste risquent certes de détourner l’attention du cet habitacle en espace bienêtre. Musique douce, jeux de lumière et massage en prime. Evidemment, les passagers arrière de cette limousine à climatisation quadrizone se font pas aussi bien. Plus stupéfiant, l’habiDimensions en hausse Alertes inopportunes Risques de distraction Tarifs inflationnistes conducteur. Idem pour les touches sensitives au volant dont la voient encore plus choyés. tacle de ce na- réactivité devire amiral Mercedes se mue mande à être apprivoisée. en vaisseau spatial où trône C’est précisément là qu’interun monumental écran tactile vient la commande vocale propre à ridiculiser une Tesla. évoluée, capable de reconCette interface sévit en bi- naître les accents. Elle se plie nôme avec un combiné d’ins- à la plupart des injonctions, trumentation digital décli- et cela généralement avec nable en plusieurs tableaux, exactitude. Punch préservé

Les inconditionnels de la Classe S seront sans doute dépités face à la disparition des moteurs V12 et à la raréfaction des V8. Sans en détenir la noblesse, le 6 cylindres en ligne suralimenté exhale un brio insoupçonné. Ce «petit» 3 litres tout de docilité, dopé ponctuellement par un alterno-démarreur de 22 ch,

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sans rétroéclairage s’est emparée de l’instrumentation de bord futuriste.

Le système de navigation

est complété par des flèches projetées dans le pare-brise. Vive la réalité augmentée. dissimule un caractère bien trempé, s’exprimant par des montées en régimes rageuses et une sonorité mâtinée d’accents racing. Inattendu à bord d’une si auguste limousine. Il en va de même du comportement imprimé par la suspension pneumatique. L’amortissement dodelinant rappelant les américaines d’antan en conduite usuelle cède le pas à une rigueur, et même à une relative agilité, lorsqu’on se met à violenter ce bateau de 5,29 m. Délirant.

Retour vers le futur

Pour finir en apothéose, la Classe S sollicite son armada de radars, caméras et capteurs en tous genres. Du coup, le système de navigation à réalité augmentée guide le conducteur en projetant des flèches dans le pare-brise, fournissant une image virtuelle semblant se trouver à une distance de 10 m. On est tout aussi rassuré par la multitude d’assistances, moins par les nombreux messages d’alerte inopportuns émis par ce véhicule du 3e type, lesquels devront être bannis s’il entend un jour mettre à profit son potentiel de conduite autonome. Menu détail, les tarifs sont en hausse, tandis que certains paquets d’options équivalent au prix d’une Dacia Sandero. •

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