TWB #03 (magenta)

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015 Comme j’écrivais des articles sur les vedettes, on me chargea d’en amener une. Je connaissais Arletty, nous allions parfois ensemble au cinéma, elle accepta de m’accompagner. Nous partagions une loge avec Marcel Carné.

De janvier à juillet 1949, plus d’une trentaine de films furent présentés. Parmi lesquels des reprises : Christmas in July (Le Gros lot) de Preston Sturges, The Rake’s Progress (L’Honorable M. Sans-Gêne) de Sidney Gilliat, Espoir de Malraux, Le 6 Juin à l’aube de Grémillon, Terre sans pain de Buñuel, Lady from Shangaï de Welles, Dernières vacances de Roger Leenhardt, Les Anges du péché de Bresson, Extase de Gustav Machaty, Brute Force (Les Démons de la liberté) de Jules Dassin, They were Expendable (Les Sacrifiés) de John Ford, Les Portes de la nuit de Carné, Crossfire de Dmytryck, L’Enfance de Maxime Gorki de Donskoï, Lumière d’été de Grémillon, It always rains on Sunday de Robert Hamer, Macbeth de Welles, The magnificent Ambersons de Welles, Sous le soleil de Rome de Castellani, etc. Et aussi des films inédits, en avant-première, La Nuit porte conseil de Pagliero, The Human Comedy (Et la Vie continue) de Clarence Brown, Foreign Affair (La Scandaleuse de Berlin) de Billy Wilder, Pattes blanches de Grémillon, Hail the Conquering Hero (Héros d’occasion) de Preston Sturges, Here comes Mr Jordan (Le Défunt récalcitrant) d’Alexander Hall, etc. 1

Présentée par Bazin et par Cocteau, la soirée fut un succès. On refusa du monde. On enchaîna, dans les semaines suivantes, en présentant d’autres films. Notamment, le 12 décembre, au Broadway, Chasse tragique de De Santis. Et le 27, encore au Studio des Champs Elysées, Allemagne année zéro de Rossellini. Quelques jours plus tôt, le 21 décembre, l’hebdomadaire, L’Écran Français, avait publié un texte d’André Bazin : « Découverte du Cinéma. Défense de l’Avant-Garde ». Texte fondateur du club, dans lequel Bazin évoque les avant-gardes passées et analyse en quoi l’action d’Objectif 49 sera différente. Il répond aussi à Henri Jeanson qui ironisait sur l’habitué d’Objectif 49 en le surnommant « le Précieux Pellicule ». Dès le début de 1949, les projections se multiplient, souvent dans des lieux divers : le Musée de l’Homme, la Maison de la Chimie, la salle Marceau-Chaillot. Les horaires et les salles changeaient. Chaque séance était présentée par un membre d’Objectif 491. Il y avait parfois des surprises comme quand Orson Welles nous expliqua, après la projection de La Splendeur des Amberson, les passages coupés dans son film et ceux qui n’étaient pas de lui (on sait qu’on l’avait empêché de faire le montage final et que des scènes nouvelles avaient été incorporées).

THE WILD BUNCH - Juin 2012 - Numéro 03 (magenta)


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