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Le Carnet du Public – L’Hiver de la cigale – Pietro Pizzuti impossible. Michèle Fabien par exemple, m’a beaucoup inspirée, dans son travail de théâtre - essentiellement d’auteure- pour son combat pour la reconnaissance des femmes. Et ce n’est pas fini : je viens de lire dans un journal les différences de salaires qui existent encore aujourd’hui entre les femmes et les hommes. C’est ahurissant. Peut-être n’y a-t-il pas encore assez de femmes, comme celles que nous jouons dans la pièce, qui s’engagent et qui vont jusqu’au bout ? Il faut faire bouger les hommes et les femmes, parce que le féminisme n’est pas un mouvement contre les hommes, c’est un combat contre toutes les idées rétrogrades, y compris celles des femmes. Laurence Vielle : Je me demande ce qui serait différent si c’était deux hommes qui vivaient cette histoire ? En même temps je trouve que Pietro écrit si bien pour les femmes… Il y a toujours beaucoup de solidarité entre les femmes, moins de lutte de pouvoir : d’autres choses se jouent entre elles. De l’empathie, par exemple, même si au début de la pièce ces deux femmes ont des positions très différentes : elles sont très fermes sur leurs positions tout en se donnant la possibilité de s’ouvrir. C’est particulièrement féminin, je trouve. Ce sont toutes les deux des guerrières qui ne veulent pas la guerre. Nathalie Cornet : C’est tout à fait juste. Elles ont le même but et elles n’utilisent pas les mêmes armes que les hommes. Ce sont des résistantes. On n’est pas dans le sentimentalisme. L’intérêt de la pièce c’est que leurs discours, à toutes les deux, ne sont pas essentiellement féminins : ils sont aussi politiques. Elles échangent leurs points de vue. Les femmes sont capables d’échanger même si elles ne sont pas d’accord. Du coup elles peuvent se transformer. Ce n’est pas évident de trouver des rôles de femmes comme ça, même si j’ai eu la chance d’en jouer quelques-uns. Des femmes qui vont non seulement jusqu’au bout mais qui tiennent un discours cohérent et argumenté. Laurence Vielle : Oui, c’est ce côté charnel dans leur discours qu’on doit trouver à présent qu’on a décortiqué le sens. Ce sont deux femmes et je sens maintenant qu’il faut que ça descende dans nos ventres.

Théâtre le Public – Saison 17 – 2010-2011

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