Terre de Vins n11

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LES VIGNES BUISSONNIÈRES LES 11 ET 12 JUIN Comme chaque année, les vignerons du pic Saint-Loup organisent Les Vignes buissonnières, un événement qui rassemble une foule gourmande autour d’une randonnée gastronomique dans les vignes. Cette année, on pourra déguster le menu imaginé par Régis Marcon. Réservation indispensable sur www.pic-saint-loup.com

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confie Jean-Marc. « Elle a le don de me surprendre et de m’interpeller : “Tu vois, je suis toujours là”, me dit-elle. Quel que soit le millésime, elle se goûte super-bien ! » Vient le tour de la cuvée Guilhem Gaucelm, nom du tout premier fermier du domaine. Avec cet assemblage syrah et grenache plantés sur une parcelle de galets roulés, la dégustation évolue dans un autre registre. Une partition complexe et élégante où le bois de cèdre, les fruits rouges, les épices, le poivre jouent avec les notes de pamplemousse, d’eucalyptus et même de pétales de rose. Un grand moment. « Pour cette cuvée, nous avons fait fabriquer des cuves spéciales en inox, très larges et peu profondes pour que le vin soit le plus possible en contact avec la matière. » On s’étonne que la notoriété de l’Ermitage du pic Saint-Loup ne soit pas plus étendue. La question désarçonne Jean-Marc Ravaille, mais Philippe Puech, le propriétaire des Caves du 41, à Nîmes, peut répondre à sa place. « En dix ans, Jean-Marc et ses frères ont fait du Domaine de l’Ermitage un des grands de la région. Ils ont travaillé dur, n’ont jamais cessé de progresser. Mais ils ne sont pas du genre à se mettre en avant. Jean-Marc est un homme profond, modeste et discret. » Comme beaucoup de grands vignerons, l’aîné des frères Ravaille préfère laisser parler ses vins I

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n’ont plus peur de mettre des vins de la région à leur carte, et nos ventes en France représentent 50 % de notre chiffre d’affaires. » Homme discret mais ambitieux, œuvrant autant pour la notoriété du pic que pour le développement du domaine familial, il a engagé toutes ses forces pendant son mandat à la tête de l’appellation pour que le pic-Saint-Loup obtienne sa propre AOC. « C’est un travail lourd et prenant. En sept ans, j’ai fait avancer le dossier, maintenant je passe la main. » « Vous voulez déguster ? » Changement de décor. L’ancienne bergerie traversée par une surprenante double série d’arches en pierre est devenue le nouveau caveau du domaine. « Je voulais un grand espace pour accueillir du monde. Pour moi, le vin doit se partager, créer un lien. Il n’y a pas de meilleure publicité qu’une bouteille ouverte sur une table. » Avant de remplir les verres, Jean-Marc tient à préciser le but recherché par les frères Ravaille depuis le départ : « Faire parler le terroir, aller chercher notre identité au plus profond du sol. » Pour y parvenir, les choix ont été clairs : culture en biodynamie depuis dix ans, vendanges manuelles, vinification par cépage et surtout par type de sol. Démonstration en dégustant à la suite les cuvées Tour de Pierres et Sainte-Agnès. Mêmes cépages (syrah, grenache), même vinification, même élevage en foudres et barriques entre douze et vingt-quatre mois. La première, tanins fins et fraîcheur, évoque la réglisse, les fruits rouges, l’eucalyptus. La seconde offre un plongeon en garrigue avec un nez de laurier et de pain grillé, une bouche minérale et complexe autour du cassis et de l’olive noire, toujours sur des tanins délicats. La différence : la première provient de l’argile rouge, de la gravette et des vignes en bas de coteau ; du calcaire dur, de l’argile blanche et des plantations à mi-coteau pour la seconde. « Sainte-Agnès est ma préférée »,

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PORTRAIT PIC SAINT-LOUP


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