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tion thermique [K] = 1,1), feuilleté au rez-dejardin pour empêcher les effractions. Les besoins en chauffage, importants dans cette région de montagne, sont ainsi nettement réduits. Le choix de la source d’énergie est délicat, comme souvent lorsqu’on veut recourir à une énergie renouvelable. La solution de la géothermie, envisagée au départ, s’est révélée inapplicable en raison du sol rocheux. Le réseau de gaz étant proche, c’est finalement une chaudière à gaz à condensation qui alimente le plancher chauffant et les radiateurs de l’étage.

Réduire sa consommation énergétique Les énergies renouvelables n’ont pas été oubliées : une cuisinière à bois fonctionne tous les soirs en hiver dans le séjour. Elle sert pour la cuisine et apporte un complément non négligeable de chauffage, ainsi qu’une certaine convivialité. Les 5 m2 de panneaux solaires thermiques fournissent également la moitié de l’eau chaude sanitaire. Ils alimentent un ballon de 300 l qui peut garder l’eau chaude pendant cinq jours : ce ­dispositif est suffisant l’été, et la chaudière est éteinte d’avril à octobre. Le lave-linge et le lave-vaisselle sont ­également branchés sur le réseau solaire (souvent en surproduction l’été). D’habitude, ces appareils sont alimentés en eau froide. Un programma-

teur AlphaMix trouvé en Allemagne leurre le thermostat de la machine – car les machines françaises n’ont qu’une entrée d’eau froide –, permettant ainsi d’économiser l’électricité nécessaire à chauffer l’eau. La question également complexe de la ventilation a été traitée par une ventilation mécanique à simple flux hygroréglable pour la buanderie, la salle de bains et les W-C, réglée sur la vitesse la plus basse, et complétée par une ventilation naturelle cinq minutes par jour. Elle est éteinte en été, et remplacée par une surventilation naturelle. Des ampoules basse consommation ont été posées partout, sauf dans les espaces de ­circulations. En raison de leur temps d’allumage et de leur consommation importante les premières secondes, elles ne sont pas adaptées aux courtes durées d’utilisation. Résultat de ces mesures : la consommation annuelle de gaz est de 8 600 kW (en 2006 : chauffage, eau chaude en hiver, cuisine en été), soit un budget de 600 €, et de 240 € pour l’électricité (ventilation, éclairage, ­ordinateur) – soit une moyenne de 70 € par mois, auxquels il faut ajouter 5 stères de bois par an (gratuit, car issu de la forêt de Sylvie et Laurent).

Utiliser les ressources locales La question de l’eau est elle aussi pensée en fonction des ressources disponibles à proximité. Une des sources présentes sur le terrain est canalisée vers un réservoir en polyéthylène enterré derrière la maison. Grâce à une pompe, elle alimente toute la maison. Bien qu’une arrivée d’eau du réseau soit branchée, elle n’a jamais servi. Sylvie et Laurent ne payent que l’abonnement au compteur et l’assainissement… L’eau de pluie du toit est également récupérée, et son trop-plein alimente une pierre d’eau (évier en granit dont le couple a hérité) placée dehors, en contrebas, qui sert à faire tremper le linge et à amuser les enfants. La maison est entourée de platelage en bois, d’herbe et d’un pavage en galets afin de laisser l’eau s’infiltrer dans le sol. 91

Un puits drainant récupère les eaux de ruissellement et les envoie plus bas dans le sous-sol. Néanmoins, Laurent voudrait drainer les zones trop humides du pré voisin, où poussent des joncs – qui ne sont pas ­mangés par les vaches. Difficile équilibre à trouver entre vie sauvage et domestiquée… Enfin, au niveau architectural, Laurent accorde une attention particulière à tous les détails. Les ouvertures sont dessinées avec soin, pour cadrer les vues, laisser le regard s’échapper ou faire entrer judicieusement la lumière. Le séjour bénéficie de plusieurs orientations : côté rue, de fines bandes horizontales offrent une échappée vers les sommets tout en préservant l’intimité depuis la rue. Au sud-est, les grandes baies du jardin d’hiver s’ouvrent face à la montagne, dont la partie basse, urbanisée, est masquée par le garde-corps plein de la terrasse. Au sud-ouest, la cuisine donne sur le jardin par une porte-fenêtre, et l’espace repas bénéficie d’une large ouverture horizontale placée à hauteur des yeux lorsqu’on est assis. À l’étage, un des pans du toit a été incurvé et rehaussé de façon à ménager un bandeau vitré sous la ­toiture, afin que le soleil du matin entre en douceur dans les chambres. Enfin, dans la salle de bain, les ouvertures à 1,30 m de hauteur préservent l’intimité tout en faisant entrer généreusement la lumière et en offrant une vue sur les sommets depuis la douche…


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