à déCoUVRiR
TANgER ET...
les Terrasses reNschhauseN
Près du port de Tanger, se dresse un bâtiment qui intrigue par sa grandeur et son style. C´était un des premiers édifices de ce qui allait devenir l’avenue d’Espagne, aujourd’hui nommée avenue de la Marche Verte. Construit en 1908, dans un style Néobaroque allemand, ces immeubles de trois étages furent l’un des plus importants projets du début du siècle dernier à Tanger. Ils s'inscrivent dans un ensemble de projets réalisé par l´entrepreneur Adolf Renschhausen au début du XXe siècle à Tanger et Larache. Il participa activement à la spéculation urbaine qui avait lieu, à l’époque, dans le Nord. Tangérois de 1890 à 1914, il fut un acteur essentiel du développement du secteur industriel et économique de la ville. En 1890, l´entreprise algérienne Lucien Borgeaud et la suisse Johann Reutemann ont choisi Adolf Renschhausen en tant que directeur d'une succursale basée à Tanger. Mais, en fin de compte, Renschhausen a r o m p u l e s l i e n s avec ses partenaires et est devenu l'unique propriétaire du siège tangérois le 10 septembre 1906. 42
Il a acquis 64 000 m² de terrain et 2 500 m² de plus en face de la plage, où aujourd'hui s'élèvent les immeubles Renschhausen, également appelés par certains hispanophones, las Terrazas Renschhausen, sur lesquels il avait fait graver deux couronnes impériales, en l'honneur du Kaiser Guillaume II. À droite de ces immeubles se trouvait l´ancien Kursaal français, ( lieu de loisirs ) également construit par Adolf entre 1911 et 1923. Actuellement, un oeil averti peut trouver quelques détails sur la façade, telles ces plaques de marbre des compagnies maritimes qui annonçaient les destinations qu’elles desservaient. Des balcons en fer forgé, des tuiles importées de Marseille et des matériaux d’une grande qualité pour l´époque, laissent entrevoir l´important investissement nécessaire à sa construction Après la première guerre mondiale, tous les allemands du Maroc sont arrêtés et emmenés dans des camps de concentration en Algérie, Renschhausen est alors accusé d'espionnage et condamné à quinze ans de prison. Dans les années 30, l´immeuble est devenu L'hôtel Majestic, avant d’être vendu aux enchères et acheté par l'Etat Espagnol, en décembre 1949, où se sont installées, au premier étage, la bibliothèque espagnole et la chambre de commerce d´Espagne.