Eco-quartiers en Europe : leçons obtenues des pays du Nord, perspectives et politiques dans les pays de l’Europe du Sud Lydia Sapounaki-Dracaki1, Stella Kyvelou2, Antonios Papadopoulos3 1
Université Panteion des Sciences Politiques et Sociales– Athènes – Grèce
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Université Panteion des Sciences Politiques et Sociales– Athènes – Grèce 3
Organisme du Logement Ouvrier– Athènes – Grèce
Mots-clés : modèle d’écoquartier, planification stratégique spatiale, résilience, équité sociale et spatiale
1. Introduction Les quartiers durables font l’objet d’un intérêt grandissant, qui se traduit par la multiplication d’articles, de visites et d’échanges d’information les concernant. A la lecture ou à l’écoute de ce qui se dit en France, in en résulte souvent l’idée d’une exemplarité des réalisations dans les pays du Nord de l’Europe, alors qu’a ce sujet, un certain retard est constaté dans ce pays. Le texte qui suit, propose d’aller au-delà des résultats obtenus (qu’ils soient perçus comme positifs ou négatifs), pour comprendre comment ces quartiers ont été conçus, conduits et réalisés. Il essaye également d’analyser les moyens que les porteurs de ces projets urbains ont mis en œuvre dans leur élaboration et qui les qualifient aujourd’hui de durable Pour ce faire, cinq quartiers, répartis dans trois pays d’Europe, ont été analysés sur la base d’un échantillon d’une trentaine de cas ayant une dizaine d’années de vie, permettant ainsi un recul suffisant de l’observation. Les enseignements tirés sont donc fondés sur l’analyse comparée et critique des quartiers suivants : Hammarby (Stockholm) et BO 01 (Malmöe) pour la Suède, Kronsberg (Hanovre) pour l’Allemagne, Vesterbro (Copenhague) et Kolding pour le Danemark. Les buts et ambitions de chacun des éco quartiers ci dessus sont variables et chaque expérience est un cas particulier. Néanmoins, on peut conclure sur certaines caractéristiques communes relatives surtout à la mise en œuvre de ces projets, ce qui permet de distinguer certaines typologies et parler d'un modèle nord européen d’éco quartiers (Souami, 2009). Le but de ce papier est d’étudier ce modèle et de mettre en exergue les approches et les démarches communes, au-delà des recours à des techniques environnementales performantes pour les équipements et les infrastructures, ou pour les constructions (habitat, tertiaire). Il tente également de définir un modèle d'éco quartier valable en Europe du Sud, en présentant des outils méthodologiques déjà élaborés et quelques expériences tirées par de projets mis en œuvre dans les pays méditerranéens et plus particulièrement en Espagne, en France, en Italie et en Grèce. En outre, les conditions sont examinées sous lesquelles un mouvement d 'éco quartiers pourrait apparaître dans le sud de l'Europe, en se basant, d'une part, sur les résultats du projet INTERREG MED-Ecoquartiers et d'autre part, sur les tendances d’une généralisation coordonnée
dans le cadre de l’actuelle transformation écologique des économies européennes.
2. Qu’est-ce un ecoquartier? Un peu d’histoire En ce qui concerne le modèle d’eco-quartier nous devons faire état de la typologie significative définie par Taoufik Souami (2009). En moins de vingt ans il distingue trois phases dans la création des eco-quartiers. Selon Souami, chaque phase correspond a l’un des trois différents types d’ecoquartiers le deuxième desquels est le plus performant et est par conséquent considéré comme celui qui représente le modèle type de l’eco-quartier. 2.1 Les premiers éco quartiers type des années 80. Selon Souami, le type initial d’éco-quartier a été le plus souvent un petit groupe de bâtiments situés dans la périphérie des villes ou dans les zones rurales. Les initiateurs de ces projets sont généralement des professionnels et des experts, politiquement actifs, inscrits dans ce qu'on appelle les mouvements alternatifs. Convaincus de l'importance du développement et de la construction durables, ces fondateurs d’éco-quartiers adaptaient à la fois l'idée et le processus avant de choisir le site pour accueillir et mettre en œuvre leurs idées. Ce dernier étant choisi par la suite. Pendant les années 1980, nous rencontrons les quartiers de ce type en Autriche, aux Pays-Bas et en Allemagne. Ils sont, en effet, d'éco-villages transformés en quartiers et l'organisation d'une communauté ou de la forme associative de développement est souvent utilisée pour regrouper les habitants, afin d'organiser les espaces publics et réaliser le projet. 2.2 Le prototype de l’éco quartier des années 90 Dans ce cas, certaines collectivités ont profité des événements urbains exceptionnels pour initier des quartiers durables sur leur territoire: exposition universelle de Hanovre, exposition B01 à Malmö, Jeux Olympiques de Londres, candidature Olympique de Paris, candidature de Saragosse pour l'EXPO 2008, ce qui a lancé le « Ecociudad Valdespartera», etc. Ces événements ont été tous des opportunités pour lancer des processus positifs qui vont au-delà des pratiques conventionnelles, affichant des objectifs environnementaux ambitieux. Ainsi, les projets sont accompagnés d'un effort de communication important, surtout en direction de l’international. Ils sont développés comme quartiers exemplaires et comme projets de démonstration particulièrement réussis répondant à la fois aux aspirations des techniciens et des responsables politiques locaux. Néanmoins, certains d'entre eux constituent des événements eux-mêmes. En ce qui concerne la gouvernance ainsi que les schémas d'investissement, il convient de noter que:
Les partenariats associent communautés, aménageurs, promoteurs privés et publics, organismes de logement social, plusieurs opérateurs de services urbains pour le même domaine (énergie, eau, etc.), de groupes d'experts ainsi que de nombreux maîtres d’œuvre;
Les fonds sont cumulés et proviennent de sources diverses: locales (collectivités, développeurs, promoteurs publics et privés), nationales (programmes sectoriels, subventions ministérielles exceptionnelles) et internationales (différents programmes européens).
Les dirigeants des projets locaux affichent des solutions techniques innovantes de grande envergure (recyclage systématique des eaux pluviales, généralisation de grandes surfaces de panneaux solaires, panneaux photovoltaïques, etc) et les techniciens et les décideurs ont la
possibilité de tester, valider et corriger certains choix. Ces projets sont également considérés comme des lieux qui favorisent l'apprentissage ce qui prouve, entre autres, le caractère stratégique des démarches (Kyvelou, 2010). 2.3. Des la moitié des années 90 apparaît un nouveau type d’écoquartier basé sur des critères environnementaux. Dans la troisième catégorie, les projets d'éco-quartier sont initiés de manière classique car elles mobilisent des outils ordinaires d’aménagement et de construction, mais ils intègrent des objectifs de qualité environnementale. En d'autres termes, ces quartiers adoptent des modes de production ordinaires et non exceptionnels pour les intégrer dans une perspective de développement durable. Certains d'entre eux se réfèrent clairement à la réalisation de prototype de quartiers durables (les " vedettes " européennes). Ces projets, souvent de taille modeste, sont inscrits dans des périodes à long terme et ils sont parfois considérés comme résultant de la procédure de dissémination des résultats issus des proto-quartiers et des prototypes. Néanmoins, Souami prétend que, selon ses enquêtes et ses recherches, il n'ya pas de généalogie systématique et explicite et les influences entre ces quartiers ne sont pas systématiques non plus (Souami, 2009). L’histoire des éco quartiers montre que ces projets naissent de problématiques territoriales, urbaines, sociales et économiques qui dépassent largement les thématiques environnementales. Ces contextes socio-économiques et urbanistiques sont chaque fois différents : contexte économique prospère, crises socio-économiques aiguës, recomposition politique et institutionnelle, paupérisation, etc. Cette diversité prouve qu’il n’existe pas de profil commun qui pourrait servir de base à la création d’un éco quartier. Dans tous les cas, les éco quartiers sont crées afin de revaloriser l’image de la ville et de son identité particulière. L’objectif est de protéger les sites concernés et par conséquent les villes auxquelles ils appartiennent, de leur image précédente. Cette d’image fait partie de l’élaboration des politiques publiques à l’échelle de toute la ville. La classification d’un quartier en fonction de ses performances environnementales dépend d’un travail de longue haleine basé sur la construction de l’identité du quartier et de l’approfondissement du sentiment d’appartenance de ses habitants à ce dernier. Le lieu ne serait plus alors identifié par son histoire, sa population, son animation ou sa fréquentation. Il serait d’abord vécu à travers l’image de performance environnementale qu’il présente à l’extérieur. L’existence d’approches et d’actions préalables en matière environnementale ne constitue pas toujours un atout pour le développement de projets opérationnels ayant comme but le développement durable. Dans certains cas, certaines politiques environnementales trouvent des applications à l’occasion de projets urbains durables. Dans d’autres cas, les collectivités concernées n’ont pas pu ou su mobiliser les acquis de leurs politiques antérieures pour initier et mener des projets opérationnels de qualité environnementale. Parfois, les eco-quartiers ne sont pas précédés de politiques environnementales préexistantes. Dans ce sens nous pouvons constater que : - il n’est pas nécessaire d’avoir une politique environnementale ou de pré requis en matière de développement durable pour créer des quartiers durables,
- les projets de quartiers durables sont souvent menés parallèlement à l’établissement de politiques locales de développement durable. Ces projets urbains durables contribuent parfois à l’élaboration de politiques locales de développement durable, - les quartiers durables ne résultent pas de la mise en œuvre opérationnelle de politiques de développement durable antérieures ce qui est la preuve de leur efficacité.
3. Bilan comparatif des projets éco quartiers de l’Europe du Nord. De l’approche comparative des cas présentés, ont peut retirer plusieurs constatations (Kyvelou, Papadopoulos, 2010):
Le premier constat est sans doute que les quartiers présentés sont aménagés par des collectivités menant une politique environnementale forte. Dans ces villes l’agenda 21 est d’application depuis plusieurs années. Un deuxième constat important concerne la temporalité, facteur fondamental pour concevoir à long terme, et de façon intégrée, les politiques au niveau d’une collectivité et d’un quartier. Le fait que les collectivités aient, pour la plupart, la maîtrise du foncier, donne plus de poids et de liberté pour imposer des exigences fortes aux aménageurs en terme de développement durable. Le troisième constat concerne la démonstration et l’exemplarité. Touts les quartiers présentés affichent une dynamique forte de projets urbains « exemplaires » exploités par les collectivités comme vitrine de leurs savoir-faire en aménagements durables et communiquent sur le projet sur le plan international et au sein de leurs communes. La participation de tous les acteurs est sans doute un dernier point commun. La réussite des projets montrés tient à la diversité et au niveau d’implication des acteurs, publics et privés : politiques, services techniques, associations de quartier, de défense de l’environnement, habitants, architectes, BET, consultants spécialistes, instituts de recherche, universités, promoteurs, gestionnaires des réseaux….Ils sont les éléments indissociables d’une démarche environnementale depuis l’élaboration des projets jusqu’à la phase d’exploitation et la vie dans ces quartiers.
3.1 Modelage des projets Les quartiers durables ont conduit à croiser des maîtrises d’ouvrages différentes, jusque là spécialisées et autarciques: les maîtrises d’ouvrage urbaine et architecturale, celles de l’environnement, celle des politiques sociales, celles relevant de la promotion économique ou de la communication. Pour ce faire, la solution la plus utilisée a été la constitution d’un noyau dur composé de ces différentes maîtrises d’ouvrage. Ce noyau dur devait s’adapter en fonction des missions et des phases : le centre de gravité de la maîtrise d’ouvrage se déplaçant d’une composante à l’autre en fonction des périodes et des thématiques à traiter. Le leadership est assumé par différents services de la municipalité, des entreprises publiques ou des agences municipales à tour de rôle selon les tâches mais aussi des rapports de force et de leur stabilisation. Ainsi, l’image qui résume les montages institutionnels observés dans les projets visant la qualité environnementale est le cône tronqué :
Fig I. Le cône tronqué des projets d’éco quartiers (source: Taoufik Souami, Montage et conduite
de projets de quartiers durables en Europe, PUCA, 2007) Au sommet de ce cône se situe un cercle de décideurs principaux mais qui n’occupent pas toujours la même position. De ce sommet découlent des cascades d’acteurs et d’opérateurs regroupés parfois en fonction du domaine concerné (énergie, eau, etc.) et d’autres fois, selon les délégations de rôles et les sous-traitances de tâches qui se mettent en place. Ainsi, l’enjeu premier à l’amont de la mise en place des quartiers durables est la construction d’une maîtrise d’ouvrage environnementale de l’urbain. 3.2 Financement des projets. L’éventail d’acteurs décrit ci-dessus et la recherche de solutions techniques adaptées ont conduit à élaborer des budgets fragmentés selon les sources de financements. Il s’agit souvent de financements parallèles ou emboîtés qui viennent se compléter pour mettre en œuvre dans le même bâtiment, ou espace public, des énergies renouvelables, des réseaux de récupération d’eaux, des isolations plus performantes, des matériaux écologiques, etc. Chacune de ces solutions techniques relève d’un mode de financement, d’un budget ou d’un fonds spécifique et spécialisé. Pour y avoir accès, il est nécessaire de remplir des conditions techniques et de suivre des démarches propres à l’organisme financeur, ce dernier se préoccupant peu des autres composantes du bâtiment ou de l’aménagement à réaliser. La fragmentation des fonds destinés à l’amélioration de la qualité environnementale dans le bâti transparaît dès lors dans le montage financier. La complexité des montages financiers ne provient pas uniquement des efforts pour choisir à chaque fois des solutions techniques adaptées. Elle résulte également des opportunités de financement qui s’offrent au projet et du souhait des responsables des quartiers durables de capter un maximum de ces opportunités. Autrement dit, les opportunités financières pilotent les choix tout autant que les impératifs ou objectifs techniques.
4. Les éco quartiers du Sud de l’Europe et en Méditerranée. Ainsi qu’il est décrit ci-dessus, le modèle nord Européen est défini par ses composantes techniques et environnementales. Les performances en termes d’énergie, d’économies d’eau ou de recyclage sont mises en exergue. Ils constituent les mécanismes principaux permettant de passer, du niveau des principes, au niveau de la réalisation du développement urbain durable. La réalisation des projets d’aménagements urbains et la création des réseaux découlent de cette approche. Ce modèle, issu de l’approche environnementale et de ses performances est utilisé
principalement par les communautés en tant qu’outil de communication, de promotion de la région et en tant que levier afin de renverser la dépréciation économique et sociale. Pourtant ces aspects sociaux et économiques ne sont pas suffisamment mis en évidence et ne sont pas explicitement inclus dans le cadre défini du modèle de développement durable. Au contraire, les pays de l’Europe du sud et plus particulièrement ceux de la Méditerranée semblent mettre l’accent aux aspects sociaux, économiques et de gouvernance prêtant moins attention aux performances environnementales du moins en ce qui concerne leurs définitions et spécifications. 4.1 Le cas de la France : retard relatif, généralisation centrale dirigée, focalisation sur les réalisations sociétales. En France, plusieurs villes se sont engagées dernièrement dans le processus des quartiers durables. La plupart des projets sont actuellement à l’étude ou en phase de réalisation, ce qui rend difficile l’évaluation des résultats dans le but d’obtenir des conclusions valables. Vient s’ajouter a cela le fameux « Grenelle de l’Environnement » qui en France propose la création d’un plan d’eco-quartiers volontaires gérés par les autorités locales : au moins un eco-quartier dans chaque municipalité qui prévoit la réalisation de lotissements d’ici 2012 (en relation étroite avec le tissu urbain existant et intégrées dans les plans directeurs de la ville) et quinze grands projets d’innovation énergétique, architecturale et sociale. En plus, deux compétitions ont été annoncées en 2008 par le Ministre de l’Ecologie, Energie, Développement Durable et Planification. La première concerne les eco-quartiers de trois échelles différentes alors que la deuxième concerne les éco-cités. Ces projets diriges de façon centralisée en coopération avec les autorités locales mettent l’accent sur des projets importants déjà en cours et soulignent la prolifération des projets des éco-quartiers en France et de l’intérêt grandissant relatif a ces projets innovants de développement urbain. Il faut également noter ici qu’en France, l’Association HQE, en collaboration avec un grand nombre de partenaires a présentée récemment un guide sur les moyens d’intégrer les projets urbains HQE. Ce guide est basé sur les bonnes pratiques déjà introduites dans 10 projets pilotes ayant fait l’objet d’expérimentations depuis 2006. Le but de ce guide est de s’assurer que toutes les considérations d ‘ordre environnemental, social et économique sont prises en considération par les porteurs de ces projets et permettra aux projeteurs privées ou publiques de gérer les projets de façon a incorporer toutes ces considérations et faire participer a parts égales tous les acteurs concernes : professionnels de la construction, habitants, services techniques des administrations locales… Il est basé sur un Système de Gestion Opérationnelle (SGO) établi sur la procédure classique d’une opération depuis sa naissance jusqu'à son aboutissement final. Le guide encourage également la signature d’un contrat entre les communes et les projeteurs et cela des le début de l’étude. Ce document met en évidence les objectifs visés et les mesures à prendre de façon à les réaliser. Par contre le guide ne pose aucun objectif en termes de niveaux de performances laissant ce rôle aux projeteur et a la commune et cela afin de leur permettre de fixer ces objectifs en fonction du contexte local. Ainsi, il ne fourni pas la possibilité d’une certification même si des pourparlers ont déjà commence afin de développer une méthode d’évaluation qui fera partie de ce guide. Entre-temps, l’Association HQE tente de comparer cet outil avec le travail en cours au sein du Département d’Ecologie de l’ISO (Kyvelou, Hetzel, Iwamura, Sinou, 2006). Pour terminer, il est important de noter que de l’étude des éco-quartiers en France il résulte qu’en ce qui concerne l’avenir du développement durable, les projets d’éco-quartiers dans ce pays
mettent l’accent sur la dimension sociale des résultats (Lefèvre, Sabard, 2009) même au moyen de la renaissance du mouvement des coopératives qui est en cours en France depuis le début de 2000.
Fig II. La prolifération des eco-quartiers en France, source : Ministère d’Ecologie et du
développement durable. 4.2 Un Programme de coopération interrégionale attire l’attention sur le modèle de l’ecoquartier Méditerranéen. Dans le cadre de l’action INTERREG IIIB, le Programme Medocc avait comme but de développer des solutions communes entre les régions d’une même entité géographique, à savoir l’ouest de la Méditerranée. Dans ce contexte, le projet européen Med-eco-quartiers a été élaboré visant sur un développement urbain nouveau, durable dans le sens le plus large du terme. L’objectif final du Projet MED-Ecoquartiers, basé sur la collaboration des Régions Européennes, était de créer de nouveaux eco-quartiers dans la région en question. Plusieurs partenaires et villes de l’Europe méditerranéenne ont travaillé en synergie afin d’élaborer une méthodologie harmonisée et transposable pour concevoir des eco-quartiers, territoires urbanisées selon une démarche de développement durable, respectueux de l’environnement, de la qualité de vie de leurs habitants et accessibles a tous. L’objectif du projet Med-Eco-quartiers était de produire une méthodologie commune afin de servir en tant que principe de base lors de la création de nouveaux éco-quartiers respectueux des principes du développement durable (études, bâtiments, énergie, mobilité, qualité de vie, activités, ressources naturelles, bâtiments historiques et aménagement du territoire) aux pays membres du MEDOCC, de l’ouest de la Méditerranée. Le projet fut financé par le Fonds Européen de Développement Régional (FEDER) et a réuni les villes suivantes : Pézenas (France –éco-quartier Saint-Christol de 29 ha pour 1700 habitants), Dos Hermanas (Espagne –éco-quartier Montequinto pour 12.000 habitants), Faenza (Italie – écoquartier de San Rocco, 350 appartements pour 1000 habitants), Elefsis (Grèce – éco-quartier de 88 appartements sur 3 ha). Des organismes spécialisées ont également participée au projet, a savoir L’Organisme du
Logement Ouvrier (O.E.K.) en Grèce, propriétaire du lotissement d’Elefsis, l’AFNOR, NeopolisCCI de la Drome un organisme français de formation aux métiers du développement durable, l’Université de Gênes, la Fundacion laboral de la Construccion Andalucia, un organisme espagnol regroupant des professionnels de la construction et Med SOS organisme non gouvernemental de défense de l’environnement. 4.2.1 Les outils méthodologiques élaborés par le projet Med Ecoquartiers. Faisant partie du projet MED Eco-quartiers, quatre outils de travail ont été élaborés. Ils couvrent l’ensemble du projet depuis la phase de son étude jusqu'à sa réalisation. L’objectif était de définir avec précision les critères et les outils nécessaires a la création d’un eco-quartier dans la région de la Méditerranée et cela en étudiant les différentes cultures, approches méthodologiques et environnements. Premier outil: “Med Eco-urbanisme. L’outil Med Eco urbanisme consiste en une grille d’aide à la décision. L’approche globale regroupant les différents thèmes de l’étude d’aménagement durable conduit aux objectifs fondamentaux du projet. L’étude des recommandations de l’outil Med Eco-urbanisme permet d ‘établir les caractéristiques de la nouvelle région. L’outil Med Eco –urbanisme fournit un guide de travail concernant la réflexion et l’action. Deuxième outil: Med Eco-constructibilité. Cet outil permet de déterminer avec précision les critères de performances environnementales économiques et sociaux du projet a réaliser et d’évaluer la contribution de chacun de ces critères a la viabilité du projet. L’outil offre une approche technique établie par l’incorporation d’éléments du site de construction (ressources naturelles, interdépendances, impacts…) et peut ainsi contribuer au suces du futur projet. Troixieme outil: Med Eco-gouvernanve. Avec cet outil, les autorités locales sont aidées dans le développement d’un projet en collaboration avec les investisseurs en incluant le public. L’outil Med Eco-gouvernance permet ‘utilisation de tous les éléments du dialogue et de consultation en les adaptant au contexte du projet. Quatrième Outil: Med Eco-sensiblisation. Le dernier outil développé a comme but d’éduquer et d’informer les décideurs, les fonctionnaires locaux et les partenaires privés des résultats des projets de développement durable et de ceux de l’Eco-constructibilité.
THEMES
TOTAL PAR PREOCCUPA TION
TOTAL SUR 15
LIMITE INF
PRESERVATION DES RESSOURCES
139
15
10
REDUCTION DE LA POLLUTION
88
15
10
REDUCTION DES DECHETS
19
11
10
GESTION DES RISQUES TECHNIQUES ET NATURELS
55
15
12
AMÉLIORATION DU COM FORT
37
8
10
PRÉSERVATION DE LA SANTE
43
12
10
CULTURE ET PATRIMOINE
63
15
8
INTEGRATION DU PUBLIC AU PROJET
79
15
8
PRESERVER LES EVOLUTIONS
66
15
8
CONTROLE DES COUTS
120
13
12
RESEAUX LOCAUX
118
15
10
SITES DE CONSTRUCTIONS DE FAIBLE NUISANCES
36
9
10
Table I. : Thèmes de reflexion relatifs aux ecoquartiers Méditerranéens, source “MED-
Ecoquartiers” 4.3 Un projet Italien basé sur un urbanisme stratégique. L’objectif du Projet Med Eco-quartiers a été de définir précisément les critères et outils de façon a créer des quartiers durables dans la région de la Méditerranée en étudiant les différentes cultures, les procédures d’approche et les environnements. « Conscients qu’il n’existe pas une ville Méditerranéenne unique mais au contraire plusieurs villes Méditerranéennes différentes et soucieux de ne pas chercher les éléments d’une architecture particulière unique mais au contraire de décrire autant de variétés différentes possibles… » les partenaires Italiens du projet Med-Ecoquartiers ont élaboré un des exemples les plus remarquables au quartier St. Rocco dans la ville de Faenza.. Le projet du quartier San Rocco a Faenza réuni les deux tendances fondamentales dans la construction d’un nouveau eco-quartier, la première est relative a l’utilisation de la terre et par conséquent l’urbanisme, alors que la deuxième est relative aux aspects expérimentaux, les techniques utilisées, l’usage de technologies et matériaux innovants qui peuvent améliorer la qualité globale de l’écosystème. « En Europe il y a eu depuis toujours deux types de traditions urbanistiques : la première focalisant sur le produit, la deuxième sur les relations humaines » (Lucien Kroll). Ainsi, le quartier San Rocco est totalement orienté vers l’urbanisme base sur les relations humaines, même si attention particulière a été donne au produit fini, du moins afin de s’assurer de la durabilité environnementale. L’aspect expérimental des bâtiments (et de l’aménagement) du quartier San Rocco fait l’union entre les deux types d’urbanisme décrits cidessus et fait fortement partie de la culture Méditerranéenne. L’implication des habitants dans le projet San Rocco est également évidente. Une autre conclusion utile découlant du projet Italien fut que un écoquartier Méditerranéen a été le résultat d’une planification stratégique. (Nonni, Laghi, 2008). C’est au travers le Nouveau Plan Stratégique (1996) que l’application de stratégies urbanistiques non traditionnelles fut teste a Faenza. Son objectif fut d’étudier les développements et ceci des le niveau de l’étude stratégique en incluant la population et les relations humaines au centre de l’étude. 4.4 Les projets helléniques d’écoquartiers. L’idée de l’ecoquartier est toujours au niveau embryonnaire en Grèce malgré le grand essor qu’a pris le développement vert grâce aux efforts récents du gouvernement socialiste. Il n’existe pas de réalisations d’ecoquartiers en Grèce et pas mal de problèmes doivent être résolus avant de
pouvoir réaliser de tels projets dans le pays. Malgré ce handicap, la Grèce a participé au projet Med eco-quartiers a travers un projet de 88 logements dans la ville d’Elefsis. L’étude a été réalisée par l’Organisme du Logement Ouvrier, une institution qui depuis sa création en 1954 est responsable de l’ensemble de la construction de logements sociaux a travers la Grèce. Le projet d’Elefsis était déjà en phase construction quand l’Organisme du Logement Ouvrier a joint le Programme. Cela a rendu pratiquement impossible l’application de tous les outils développés par le programme. Ainsi, les outils en question ont contribué partiellement seulement a la modification de l’étude initiale et n’ont amélioré que partiellement les performances environnementales du projet et cela dans quelques uns des secteurs définis par le projet (voir fig III). En dépit de cela, l’implication de l’Organisme du Logement Ouvrier au Programme Med eco-quartier a contribué à ce que l’acquis de connaissances et de sensibilisation concernant les eco-quartiers a servi de base à l’application des critères soulevés par le programme à d’autres projets étudiés par cet Organisme. Ainsi, il est intéressant de remarquer que le nouveau lotissement de Iasmos (Rodopi) a été étudié en tant que cas pilote pour l’application du plus grand nombre d’outils élaborés par le projet européen en question.
Fig.III. Resultat de l’application de l’outil de travail Med Ecoquartier sur le Projet d’ Elefsis.
4.4.1 Le Projet Iasmos Fort de l’expérience acquise par le projet Elefsis l’Organisme du Logement Ouvrier étudie un projet de logements sociaux à Iasmos, petite commune dans le nord de la Grece (région de Rodopi). Protégé des vents dominants du Nord par les montagnes de Rodopi, Iasmos est une ville vivante avec une population mixte, chrétienne et musulmane, en parfaite harmonie. Situé aux limites nord-est de la commune, le lotissement prévu par l’OEK servira en tant que projet pilote pour l’application des éco-outils produits par le projet européen Med ecoquartiers alors que des principes importants ont déjà été introduits au projet. A savoir, l’orientation des bâtiments de façon a optimiser la pénétration/obstruction du soleil assurant ainsi une économie d’énergie, la liaison au réseau routier et piéton, les plantations avec des arbres venant de la foret avoisinante,
disposition adéquate de plantes a haute tige servant de barrière naturelle aux vents dominants du nord, construction d’une station d’épuration des eaux usées, utilisation de matériaux écologiques provenant de préférence des marches locaux, possibilité d’utilisation du gaz naturel pour le chauffage et des chauffe eau solaires, équipement urbain d ;origine écologique, éclairage public a l’aide de panneaux photovoltaïques, systèmes de recyclage et de compostage. Partie intégrante des projets de développement durable, la consultation et sensibilisation des décideurs, des autorités locales et des habitants est d’application afin de garantir un max d’accord sur le projet. Dans l’avenir la typologie des bâtiments utilisés par l’OEK sera modifiée afin de rejoindre autant que possible la philosophie de la construction durable. 4.4.2 Le Designer village : un ecoquartier orienté vers le marketing. Un village pionnier du nom de «Designer Village » est en étude par une compagnie privée de construction aux pieds de la montagne Pendeli à Dionysos (nord d’Athènes). Le lotissement est situé dans les abords verdoyants de la montagne, prêt de la mer offrant de belles vues. Cree pour des familles a hauts revenus, dans une région calme avec un environnement d’une nature luxuriante, le lotissement est conçu en l’absence de standardisation et uniformité, contrairement a l’usage pratique dans d’autres grands lotissements. Neuf cabinets d ‘architectes grecs de tendances différentes ont été invités par une compagnie de construction afin de déposer leurs idées et créer l’Eco-village. Des projets privés peuvent être souvent rencontrés dans la région Méditerranéenne car ils résultent de la création de villages de résidences secondaires, de complexes touristiques ou de lotissements pour familles à hauts revenus dans des faubourgs de prestige. Dans ces programmes, les innovations et le marketing a usage commerciale sont souvent de mise. Même si les objectifs environnementaux et les but poursuivis dans le sens de l’usage rationnel des ressources (énergie, eau, etc) sont ambitieux, ces projets sont loin d’être caractérisés comme étant des eco-quartiers étant donné qu’ils ne favorisent pas la mixité sociale ni l’efficience économique, l’accessibilité, la fourniture ou la coopération parmi ses habitants. Nous pouvons conclure en disant qu’un ecoquartier peut être considérée comme tel uniquement si il résulte d’une dynamique sociale et pas seulement en tant que simple objet de consommation.
5. Quel pourrait être aujourd’hui le modèle d’un écoquartier Sud Européen? Le débat relatif a la possibilité d’existence d’un eco-quartier Sud Européen dépasse le cadre de ce texte. Malgré cela, comme conclusion, nous estimons qu’il est important d’argumenter que les eco-quartiers ne sont pas d’une part, uniquement les expressions de l’intégration du développement durable dans l’aménagement d’une ville ni d’autre part, des produits intégrant les nouvelles technologies et les énergies alternatives ou l’enrichissement de la biodiversité et une gestion financière prudente et rationnelle. Les eco-quartiers comme ils se développent en Europe sont, a notre sens, des aspects locaux d’une planification spatiale stratégique comme celle-ci renaît et se transforme aujourd’hui en Europe. Ils deviennent ainsi les produits d’un processus politique et social dynamique. Les ecoquartiers sont les manifestations de la transformation de la planification régulière (basée sur une planification physique) vers un processus orientée vers une gestion spatiale et ou le marketing spatial joue un rôle prédominant (Kyvelou 2010).Ils réaffirment de plus que le développement durable est un élément unique unificateur et un point de révision des politiques spatiales.
Les eco-quartiers durables mettent également l’accent sur la question d’échelle qui joue un rôle important dans la gestion stratégique spatiale. La gestion stratégique spatiale est un outil qui permet d’augmenter la transparence des décisions a travers des procédures démocratiques et a travers des formes de démocratie spécialisées aux échelles spécifiques. Il est clair que les groupes sociaux ne sont pas interconnectés de la même façon dans un quartier, une ville ou une région. Ceci est aujourd’hui une discussion théorique des plus importantes en ce qui concerne la gestion urbaine et spatiale. Dans cet ordre d’idées les quartiers durables peuvent apporter une contribution significative. Une autre conclusion significative consiste a ce qu’un eco-quartier dépend de l’étendue de la tradition en ce qui concerne la gestion stratégique spatiale, de la tradition culturelle et du niveau de la participation collective (Chiotinis 2006) ainsi qu’en la présence d’investisseurs valables et de la possibilité de réaliser des partenariats privées-publics (Kyvelou, Karaiskou, 2006). Ces conditions qui font largement défaut dans la région Méditerranéenne justifient également le retard de la réalisation d’eco-quartiers et peut également servir de guide a l’élaboration d’un modèle méditerranéen. D’un autre coté, dans ces projets, une attention particulière doit être porté aux questions d’équité sociale. Un des buts du développement durable. Le principe de l’équité sociale met l’accent sur le droit au travail et au logement mais également à l’accès aux biens et services publics ainsi qu’à la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Chaque citoyen doit avoir accès à un travail et à un logement décent mais également aux biens essentiels publics. L’accès au logement, aux soins de santé, a l’éducation et l’information permet d’atteindre une société plus stable, capable de solidarité, tolérance qui crée la participation. Elle peut développer ses traditions tout en promouvant une façon de vivre durable. Ce but peut être divise en quatre objectifs : garantir a chacun un logement valable, garantir l’accès a des services publiques efficaces, promouvant l’accès a l’emploi, combattant l’exclusion sociale. Afin de réaliser le premier objectif les questions a régler dans un projet urbain sont : promouvoir la mixité sociale, promouvoir la diversité dans le marche du logement, promouvoir une politique d’accessibilité au logement, intégrer les projets urbains dans une politique de logement social en accord avec le reste de la ville. En dehors des principes d’équité sociale, une initiative d’eco-quartier devrait être basé sur l’adaptation de schémas de gouvernance flexible. Ce qui entraîne le regroupement des décideurs communaux, des developeurs des lotissements, les infrastructures et la ville afin de consolider l’esprit d’équipe a travers les actions suivantes :
Etablissement d’une politique communale et des structures d ‘organisation dans le but de soutenir le développement de l’eco-quartier,
Création d ‘une stratégie de gouvernance et d’engagement dans le but de promouvoir le support de la communauté, fixer les priorités et les actions,
Développement d’un outil d’évaluation et de gestion (en accord avec toutes les préoccupations décrites dans ce texte) dans le but de contrôler le développement du projet et de suivre les performances en cours,
Identification des opportunités de commercialisation du secteur prive dans le but de tester les produits et pratiques prometteuses,
Créer des projets durables au travers des analyses de faisabilité technique et économique, regrouper les finances du projet et établir des partenariats publics-privés.
Il est par conséquent évident qu’en Grèce les eco-quartiers sont encore au stade embryonnaire alors que plusieurs problèmes doivent encore être résolus. Il n’existe au fait pas d’eco-quartiers en Grèce (Kyvelou, Papadopoulos 2010) alors qu’on constate un manque d’expérience dans l’Europe du Sud en général. Malgré cela, les leçons tires des exemples des eco-quartiers du Nord de l’Europe et les observations des différents types d’eco-développements en Europe du Sud (projets publics et privés) peuvent fournir une aide précieuse et un bon guide dans les procédures de réalisations efficaces dans le proche avenir. Ce guide pourra aider le travail d’élaboration d’un modèle qui aidera les prédictions des tendances futures et de la confirmation du modèle dans la reproduction de certaines pratiques dans des projets similaires. En ce qui concerne la région Méditerranéenne, avec ses particularités culturelles, sociales et environnementales liées a l’usage de l’énergie et de l’eau, zone privilégiée d’échanges entre Nord et Sud, avec un grand potentiel de transferts, il serait utile d’établir des places, outils et opportunités de transfert de connaissances liées aux eco-quartiers. Le rôle et les complementaritées entre les mesures liées aux règlements et aux marches ont besoin d’être traitées et clarifiées afin de promouvoir la réalisation efficace des projets d’ecoquartiers dans les pays de l’Europe du Sud.
6. Bibliographie ADEME, Réussir un projet d’urbanisme durable, Paris, Le Moniteur, 2006 ASSOCIATION SDΜED, Actes des Rencontres Franco-Helléniques et Internationales, «Quelles politiques d’aménagement urbain dans le contexte du développement durable ? Transformations du fait urbain, du cadre bâti et du marché de l’immobilier», Athènes, 2007 J.C. BOUVIER (2006), « Recherche de projets et de réalisations de quartiers durables », Association Urbanistes des territoires, 2006, pp. 5-39. G. CARFANTAN, C. VIGNES-RUBIO AND K.BONNET, Méthodologie pour une démarche de Qualité environnementale sur les opérations d’aménagement dans une perspective de développement durable, SETUR, Rapport définitif, 2005 N.CHIOTINIS, “The request of sustainability and Architecture as cultural paradigm”, Management of Environmental Quality: an International Journal, Vol. 17, Number 5, Emerald Group publishing Limited, 2006, pp.593-598 C.CHOUVET, «Les quartiers durables : un exemple de démarche intégrée et participative», Comité 21/Angenius, 2007 pp. 4-20. J.M. OFFNER AND C.POURCHEZ (Dossier réalisé par), “La ville durable”, Perspectives françaises et européennes, La documentation Francaise, No 933, Paris,2007
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