L'INFORMATION IMMOBILIERE n°100

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pA R A G U Ay R E G A R D S S U R L E M O N D E ■

Les gardiens de la forêt Mais pourquoi revendiquent-ils une superficie aussi vaste ? D’abord, parce qu’ils se considèrent comme les occupants légitimes de ces terres sur lesquelles ils vivent depuis des temps immémoriaux. Ensuite, parce que l’économie traditionnelle de leurs parents sylvicoles est intimement liée à une politique d’occupation extensive. En effet, la pratique de la chasse, de la cueillette et d’une agri-

 Sous peine d’être la victime de la vengeance des âmes, chaque indigène doit jeter son masque dans le cimetière à la fin du carnaval.

culture de subsistance implique des migrations constantes. Après un certain temps passé sur un lieu, les ressources que leur dispense la nature s’épuisent rapidement. D’où la nécessité de se déplacer, permettant par la même occasion à la flore et à la faune de se régénérer. L’Etat paraguayen a accepté de leur octroyer jusqu’à maintenant quelque 100 000 hectares,

C a rnaval et i de ntité

auxquels s’ajoutent plus de 18 000 hectares achetés par la Fondation suisse pour les communautés du Paraguay dont

C’est ainsi qu’en 1934, les Chiriguanos s’installaient dans l’enfer chaquénien. Et notamment à la mission de Santa Teresita, où la proximité de la ville-garnison de Mariscal Estigarribia et la présence des prêtres catholiques allaient accélérer leur intégration à la société nationale, entraînant parallèlement un déclin de leurs traditions. Mais depuis quelques années, elles ont

Célébration du debylyby (bal des esprits). Un groupe d’hommes peints en rouge, noir ou blanc, le visage masqué, la tête dans un sac, couverts de plumes brillantes, dansent, courent, sautent et adressent des chants au soleil.

retrouvé une cer taine vigueur, la plus impor tante demeurant l’« arete guasu ». Une grande fête sous forme de carnaval, à travers lequel ces indigènes tentent de réaf firmer leur identité ! Chaque année durant trois jours, des centaines de pieds nus évoluent en rondes interminables au r y thme d’une musique répétitive. Derrière l’écran de poussière que soulèvent les danseurs apparaissent d’étranges personnages qui dissimulent leur visage sous des masques enluminés en bois, en carapace de tatou, en car ton bordé de plumes ou recouver t de crin de cheval ! Ce sont, dit-on, les âmes des défunts, venues rendre visite à leurs parents ! ■

AUTOMNE 2009 | N°100 L’INFORMATION IMMOBILIÈRE

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