e l e n i z a Song e c n a l e s e n i z b e W ! r e i p a p e l s n a d Notre rêve ? En plus de notre site internet, éditer un vrai, un premier, un beau magazine en quadrichromie. Le partager avec nos amis, nos lecteurs et faire vivre notre projet d’apprentis journalistes rock. De la maquette à l’impression, de la rédaction à l’envoi pour chaque contributeur, nous y avons mis du cœur. L’équipe Songazine est à fond et passionnée, comme toujours. L’intégralité des fonds récoltés servira à financer la conception et l’édition de ce Hors Série numéro 1 de SONGAZINE.fr, son lancement lors de deux soirées de lancement (festives) à Limoges le 17 septembre, puis à Paris le 3 octobre. 300 exemplaires sur du papier de qualité. Votre contribution a été reçue avec le sourire, on en ronronne de plaisir.
owdfunding r c u d l e p p a R coltés, é r € 0 0 4 2 – ULULE ributeurs. t n o c 0 6 e d plus Financement de trois parties et objectifs : 1 : équilibrer le budget de création du magazine et l’impression, plus frais de timbres, 700 € 2 : organiser 2 soirées de concerts pour marquer le lancement, le 17 septembre à Limoges et le 3 octobre à Paris, 700 € 3 : faire un don à une ONG : S.O.S. Mistrigris 87 (sauvegarde et placement de chats) : donner 1 000 € à cette belle association !
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… e r i a m m So ! E R I A I T S BE Chienne de vie ............................................................... p. 4 Chat alors ! ..................................................................... p. 6 The Lovecats ................................................................... p. 7 Trophées et couvertures en peaux de tigre p. 8 Panthères noires ....................................................... p. 10 J’mange pas les vaches .......................................... p. 11 I am the Walrus ........................................................... p. 12 Cheval dire à tout le monde ................................ p. 13 Bêtes de scène ........................................................... p. 14 Dessine-moi un mouton ......................................... p. 15 Poissons d’avril .......................................................... p. 16 Paroles bestiales ...................................................... p. 17 Punks à chien ............................................................. p. 18 Espèces protégées ................................................... p. 19
Ours bipolaires ........................................................... p. 20 Le loup hait l’agneau ............................................... p. 21 Jeux pas trop bêtes ................................................. p. 22 Des villes et des champs ...................................... p. 23 Mon chat, c’est quelqu’un .................................... p. 24 Le Hall of Fame de l’équipe et de nos contributeurs ............ p. 25 Bonus ! Carte blanche à Bastien Stisi, rédac’ chef de Néoprisme.com ........................ p. 32 Over The Earth, Mouse DTC et Parlor Snakes - Le 3 octobre, Supersonic, Paris ... p. 34 Songazine soutient SOS Mistigris 87 .............. p. 35 Découvrez Songazine.fr ......................................... p. 36 FIN ...................................................................................... p. 38
édito « Et pourquoi pas un numéro spécial sur les animaux ? », me dit ma chérie, un dimanche après-midi pluvieux, alors que P’tit Truc - aka P’tic - notre européen tigré, ronronnait sur ses genoux. Punaise, mais oui ! Le rock and roll dans tous ses états en parle sans arrêt, on les adore nos bébêtes, voilà donc une thématique pas toc pour le premier Hors-Série « papier » de notre Webzine Songazine.fr. On l’a dit, on l’a fait. Merci à ceux qui nous ont aidés. Merci P’tit Truc, je t’aime, mon matou. And maintenant, let’s rock. Jérôme « tigré mais pas européen » Vaillant, Rédac’ Chef
ours (sans peluche) Ont contribué à rédiger ce numéro avec leurs pattes et leurs crocs : Hédia Zaalouni (HZ), Pascale Baussant (PB), Henriette de Saint-Fiel (HSF, aka Limoges Punk Queen), Juliette Démas (JD), Chantal Goncalves (CG) et Thomas Monot (TM). Sylvain Lebœuf est notre directeur artistique, il a fait éclore ce joli number 1 et merle alors, il est super bon… Retrouvez son travail sur http://sylvain-leboeuf.fr - Merci d’ailleurs à Sébastien pour les conseils éclairés ! Spécial Thanks à Bastien Stisi, rédac’ chef du très beau et bon site Néoprisme.com Ce magazine a été édité par l’Association Songazine (association Loi 1901). Il a été financé par un crowdfunding Ulule. Ce crowdfunding a aussi permis de verser un don à l’association S.O.S. Mistigris 87 (voir page 35). Toutes les photographies incluses dans ce magazine sont reproduites avec l’aimable autorisation de leurs auteurs. Toute reproduction, même partielle, est interdite sans autorisation. Impression : Pixartprinting SpA, a Cimpress Company, Via 1° Maggio, 8, 30020 Quarto d’Altino VE, Italie. Pour toute question : contact@songazine.fr
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e i v e d Chienne la classe The Dogs ou absolue.
anine : c e r u t r e v u o Une c tarshooter) Pas Fatigué (S
Made in France les toutous. Ce groupe de Rouen pourrait sauver l’hexagone des coups de mentons méprisants et parfois justifiés de nos amis anglo-saxons. Côté rock and roll, on est souvent légers nous les Frenchies... Mais pas les Dogs et leur album Too Much Class For The Neighborhood (1982). 20/20. Guitares impeccables, couplets et refrains élégants, tout cela était chouette, juste chouette.
Des lyonnais énervés et stylés : les Starshooter étaient moins connus que Téléphone mais ils ne se reformeront pas. Ouf. Quatre albums brillants, punk puis pop, avec de très beaux riffs et des paroles fortes.
Le 9 octobre 2002, Dominique Laboubée, créateur, chanteur, compositeur, instrumentiste du groupe, s’écroule sur scène lors d’une tournée aux États-Unis, et meurt à 45 ans. Tel le chien qui attend son maître défunt, je serai éternellement reconnaissant à ce groupe de m’avoir fait faire le beau.
Le dernier sort en novembre 1981, ils se sépareront 6 mois plus tard. Des chansons amères et belles qui ont passé l’épreuve du temps et méritent qu’on se penche encore dessus. Voyez ces hommes-chiens, encerclés, qui se battent pour survivre. Allégorie du groupe de rock intègre ? En tout cas, image forte ! JV
Jérôme Vaillant
ur dog (Iggy Pop) o y e b a n n a Iw Pour chanter ça en 1969, il fallait avoir les cojones d’un Iggy Pop, le courageux, l’électrique, le fou du Michigan avec ses Stooges déjantés. Je veux être ton chien (option 2 : ta chienne), tout un programme annoncé par des mauvais garçons. Laisse pas tomber, change de collier et mets-toi à quatre pattes, écoute à fond. Elle fut reprise par beaucoup de monde, including Sonic Youth, Slayer, les Red Hot Chili Peppers ou les Sex Pistols. Mais... quand on est un vrai punk à chien, on fait quoi ? JV
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Dog : un Three Headed pas pépère e r è v é s e r è b cer Vivent les groupes qui défendent le drapeau rouge et noir de la barricade anti-ennui érigée par Closer Records. Les Three Headed Dog sont des mousquetaires de la chanson qui fait mal et qui décolle en vibrant vers des cieux américains. Ces trois garçons dans le ventre, ces boys qui don’t cry, ces uncommonmenfromars, ces beauty and the beast, ces citoyens au-dessus de tout soupçon… nous livrent une galette brûlante appelée Howling At The Sun qui fait du bien par où elle passe ! (On a bien dit les oreilles, hein ?)
Les rythmiques puissantes, martiales et lancinantes permettent aux riffs entêtants de s’exploser sur le boulevard de la Muerte. Un solo troue le brouillard de temps à autre et vient frapper l’auditeur de trois accords dans le cortex. La basse tonne, les accords accourent. Le son hait lumière, du feu sans artifice, l’explosion sans les boulets. On tape du pied, on agite sa santiag’ et on relève son col en écoutant le Three Headed Dog, qui vous mordra partout en bavant si vous ne bronchez pas. Le chien à trois têtes aboie et la caravane trépasse, je suis certain qu’en live ces messieurs mettent le feu aux rideaux et que les girls regardent avec les yeux humides d’Eurydice aux Enfers. Pile-poil : Cerbère en garde la porte. Restez au chaud et hurlez : « Flammes je vous aime ! », ça fera couleur locale ! JV
Pardonnez-moi d’arriver comme un chien dans un jeu de quille, mais il me semblait urgent de clarifier un point important sinon vital : l’humanité peut être divisée en deux catégories d’égale importance aux caractéristiques aussi antinomiques que Kanye W. et Jacques Brel. Il y a ceux qui aiment les chiens et ceux qui aiment les chats. Je vous le dis d’emblée, pour éviter tout malentendu : je me range bien volontiers du côté des canidés. Le premier chien coiffé vous le dira : la race canine est une race qu’on maltraite tous les jours dans une malhonnêteté sémantique qui ne peut qu’avoir été instaurée par des adeptes de chats. Elle devrait être là la vraie réforme de l’Académie Française. Il suffirait de passer en revue quelques expressions fleuries de notre belle langue française pour s’en convaincre, mais cela risque de me mettre d’une humeur de chien.
Black Dog 1971. Grande année (on ne le répétera jamais assez). Sortie du fameux IV de Led Zeppelin et du non moins fameux premier single de l’album : “Black Dog” au riff mythique signé John Paul Jones. Depuis, le Black Dog est devenu un bar / resto à Paris où l’on est invité à manger son poids en steak sur fond de Metal hurlant. Bref, dans la réalité Black n’a de Dog que le nom, qui lui vient d’un labrador squatteur de studio et qui visiblement devait être en chaleur, si l’on en croit les paroles de la chanson. De l’énergie à l’état brut pour le chien de Led Zep. HZ
Seamus Puisqu’on est bien en terre Floydienne on y reste pour rendre un hommage mérité à Seamus the Dog. Blues en canine sur Meddle, car après tout qui mieux qu’un chien peut nous chanter cette chienne de vie ? Mention spéciale à Nobs, lévrier qui remplace Seamus pour le Live at Pompéi. Finalement, qu’on aime les canidés ou les félins on est tous d’accord : y’a pas à dire, le rock a du chien ! HZ
Dog 1971, toujours. Pink Floyd sort Animals qui inspire visiblement les auteurs de ces pages. La ferme des animaux n’est pas loin et parmi le bestiaire Floydien on trouve, sous la plume de Waters, en lieu et place du chien, l’immonde salaud, le financier impitoyable dont les dents de sabre rayent le parquet. Chanson bijou composée par Gilmour et Waters, “Dog” c’est 17 minutes de bonheur et d’amertume. Période faste, concept mordant. A réécouter. Passionnément. HZ
Dans le rock aussi l’image canine est ternie. Tantôt symbole d’une énergie disons... peu farouche, ou alors d’un cynisme à couper le souffle, le chien semble décidément mal aimé. Quoique... Hédia Zaalouni
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! s r o l a Chat, t les Cat David Bowie e People RIP, ô grand David Jones, disparu soudainement le 10 janvier 2016, nous laissant sans voix et fort tristes. Il aimait les chats, lui aussi, c’est une certitude. Honneur à lui mille fois et encore merci pour cette magnifique chanson, Cat People (putting out fire). Créée en 1982 pour le film du même nom, starring la belle Nastassja Kinski, reprise de l’œuvre originale de 1942. Encore plus fort : Quentin Tarantino l’utilisera dans la scène d’incendie finale d’Inglorious Basterds. Elle figure en track numéro 7 sur l’album Let’s Dance (1983). Ce morceau est le plus grand morceau de suspense musical ever, car l’intro n’en finit pas, la voix de Bowie minaude, grave et tendue, et enfin ça explose. C’est grandiose, on se voit en panthère toutes griffes dehors dans un arc de feu, bondissant. See these eyes so green… Jérôme Vaillant
le grand Stray Cats Strut avec ses ouhouhouhouh. Etre beaux, vendre des monceaux de disques et jouer avec furie de la musique qui date de 1955 dans les eighties ? Done ! Trio de rockers tatoués comprenant une batterie minimale, une contrebasse folle et le talentueux Brian Setzer avec ses belles guitares (des Gretsch vintage « demi-caisse », pour les connaisseurs). Dansez maintenant ! On les a aimés follement, vus en concert énormément et réécoutés fidèlement. Yes, I can get Catisfaction ! JV
être un Je voudrais chat (Pow Wow) Souvenir ému de ce groupe vocal qui chantait si bien, et avec leur titre « Le Chat », on était félin pour l’autre. Qui plus est leur deuxième grand tube fut la reprise de « Le Lion Est Mort Ce soir », on ne sortira pas de leurs griffes. Que sont-ils devenus après toutes ces années ?
e amie. r t o n t s e e in La Fél Agnès Gayraud est intelligente, elle est belle, elle a de l’humour et elle écrit des chansons formidables. Sous le pseudonyme de La Féline, nous l’avions découverte avec son album Adieu L’Enfance, qui nous avait touchés. Mélodies patte de velours, lyrics poétiques, synth pop légère, boîtes à rythmes vintage, chez Songazine on a pris le parti de ronronner en écoutant ses œuvres. Faites de même, chat vous fera le plus grand bien. JV
JV
parodies t e s e m ê m , s n Kitte Internet est envahi de chats par millions. Si vous avez du temps à perdre tapez sur votre explorateur : « cats on synthetizers in space » et vous comprendrez que nos contemporains sont fous. Regardez aussi cette couverture de London Calling revisitée : mignon, non ? JV
ve ! Stray Cats lo Une page sur les matous sans parler des Stray Cats ? Vous n’y pensez pas. Quelle claque que leur tout premier album éponyme ! Que des titres qu’on ne peut oublier, de Runaway Boys, en passant par Rock This Town et
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The Lovecats - The Cure We move like cagey tigers; we couldn’t get closer than this The way we walk, the way we talk, the way we stalk, the way we kiss We slip through the streets, while everyone sleeps Getting bigger and sleeker, and wider and brighter We bite and scratch and scream all night Let’s go and throw all the songs we know Into the sea, you and me All these years and no one heard I’ll show you in spring, it’s a treacherous thing We missed you hissed the lovecats We’re so wonderfully wonderfully wonderfully wonderfully pretty Oh you know that I’d do anything for you We should have each other to tea huh? We should have each other with cream Then curl up by the fire and sleep for awhile It’s the grooviest thing, it’s the perfect dream Hand in hand, is the only way to land And always the right way round, not broken in pieces Like hated little meeces, how could we miss Someone as dumb as this I love you... let’s go, oh... solid gone... How could we miss someone as dumb As this? Robert Smith
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TrophĂŠes s e r u t r e v u et co e r g i t e d x en peau
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s e r i o n s e r è h t n a P Mon rédacteur en chef me suggère les Stranglers ou encore Eye of the Tiger ? Par esprit de contradiction ou par espièglerie, je mets « ma patte » pour illustrer en musique les sombres et fascinantes panthères noires. Pascale Baussant
imé Un dessin an
Un parfum
Oui, elle n’est pas noire, mais quelle panthère ! Et quelle musique reconnaissable entre mille ! Vous l’avez reconnue, bien sûr, la célébrissime bande son de la Panthère Rose écrite par le compositeur de musique de films Henry Mancini. Un absolu indémodable : une panthère proustienne.
Pour son dernier parfum, La Panthère, la marque Cartier a choisi un groupe montant que nous suivons depuis leurs débuts : Lilly Wood and The Prick. Le titre choisi en bande-son Into Trouble, de l’album The Fight, donne au clip publicitaire une élégance sombre qui convient à ravir au positionnement du parfum. On aime !
PB
usicale m ie d é m o c e Un
évisée Une série tél
Je suis une espèce protégée.
Comment ne pas penser à la série Panthers, thriller sombre, plongée dans la pègre et la criminalité ? Et surtout à son générique – le titre Black Star – déjà culte, écrit et chanté par David Bowie ? Dans le clip de Black Star, l’atmosphère est obscure et inquiétante, et la mort rode tout proche, tout proche. RIP, David.
Par les câlins des enfants. Qui me brossent dans le sens du poil tout le temps. La Panthère Noire en Peluche : une gentille comptine pop-rock composée et chantée par Louis Chedid dans la comédie musicale Le Soldat Rose. Il n’est jamais trop tôt pour faire aimer la musique aux enfants, et tout projet allant dans ce sens mérite d’être applaudi ! PB
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PB
PB
s e l s a p e J’mang vaches f the 5000 The feeding o (Crass, 1978)
le seul album du groupe à se hisser à la première place des charts anglais. HSF
Si The Clash et les Sex Pistols sont, incontestablement, les icônes à grand tirage du punk labellisé 1977, d’autres pionniers auront sans doute plus profondément ancré ce mouvement dans la durée parce qu’au-delà de la rupture musicale, ils ont construit une éthique globale en opposition avec le néo-libéralisme qui est toujours notre pain quotidien. Crass, formé en 1977, par des résidents de The Dial House, cottage de l’Essex sorti tout droit d’un roman de Jane Austen, qui abritait alors une communauté d’artistes activistes, allait poser les bases de l’arnarcho-punk. Refusant le sexisme et la violence, le groupe prône le végétarisme et la défense des droits des animaux en s’appuyant sur des performances scéniques, des paroles et une communication graphique percutantes. Il serait malhonnête de réduire Crass à son militantisme pour le végétarisme mais leur message en faveur des animaux a indéniablement influé sur le cours de l’histoire punk. Ils ont largement influencé Conflict, fondé en 1981 (Crass s’est séparé en 1984) puis le mouvement straight edge. Aujourd’hui, du skatecore au crust, le végétarisme reste un manifeste transversal à l’ensemble de la scène punk, recueillant l’adhésion militante de certains groupes et suscitant l’indifférence voire le sarcasme d’autres. Henriette de Saint-Fiel
(in Songs to “The Slayfueserd,“1996 )
fan the flames
of discontent, Re
À la fois plaidoyer (un peu nébuleux, d’ailleurs) pour le végétarisme et référence à un groupe que Refused admirait (vous m’excuserez si, malgré leur reformation, je parle d’eux au passé), The Slayer rappelle que la scène hardcore straight edge des années 90 devait beaucoup, dans ses thèmes comme dans ses principes, à celle incarnée par Crass. HSF
ation“ “Animal Lib20e01r)
(in Guardo
s,
Avanti, Los Fastidio
Au-delà du végétarisme, la scène anarcho-punk milite pour les droits des animaux (interdiction de la vivisection, de la fourrure...). Pour Los Fastidios, c’est en italien dans le texte. HSF
er Meat is murd
(The Smiths, 1985)
Le deuxième album des enfants prodiges du rock mancunien, a fait l’effet d’une bombe dans l’Angleterre thatchérienne des années 80. Le charismatique et photogénique Morrissey jetait à la face de la société qui l’avait enfanté sa violence et son injustice, en 40 minutes. Meat is murder, titre et dernier morceau de l’album débute par des beuglements de vache et condamne sans appel la consommation de viande dans un anglais épuré et limpide. Le titre (sans doute trop long) ne sortira pas en single mais Meat is murder sera
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s u r l a W e I am th ersion The Beatles v 1967, Weybridge, John Lennon, assis au bord de sa fenêtre, songe à sa Lucy In The Sky With Diamonds et à Sergent Pepper. Il regarde une camionnette de police passer au loin. Sa sirène retentit jusqu’aux oreilles du guitariste. Là, dans un éclair de génie, John Lennon griffonne sur son carnet les prémices d’une chanson culte. Mystery Policeman est le premier nom donné à la progéniture. Pour autant, elle est encore incomplète. Un autre personnage surgit dans sa tête. Lewis Carroll arrive à la rescousse du songwriter anglais. Le Morse et le Charpentier (The Walrus & The Carpenter) est un des poèmes de l’œuvre De l’autre côté du miroir. L’animal y tient le rôle du méchant et l’artisan celui du gentil. Cependant, à l’époque, Lennon s’en fichait. Pour lui ce qu’il comptait c’était que cette œuvre dénonce le capitalisme et le système social anglais. Il reconnaîtra plus tard : « Je me suis dit oh, merde, j’ai pris le mauvais gars. J’aurais dû dire je suis le charpentier, mais ça n’aurait pas été la même chose n’est-ce pas ? Chanter I Am the Carpenter... » La chanson possède maintenant son titre définitif : I am The Walrus. John Lennon sent qu’il est proche du but, mais il sait qu’il manque encore un ingrédient. L’absurdité. Il va la trouver dans une lettre écrite par un enfant d’une école. Cette dernière lui explique que son professeur décortique les chansons des Beatles. Amusé, Il s’élance avec un ami, dans l’écriture d’un défi pour quiconque voudra l’analyser. S’inspirant d’une comptine, il va finaliser son œuvre. Il deviendra, ainsi, homme-œuf (The eggman) et morse le temps d’un morceau. Gugug’jub… Thomas Monot
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que Reprises, pho on en parle. Cette mythique chanson a été reprise par de très très nombreux artistes, dont Oasis, Frank Zappa et les Flaming Lips ou même Jean-Jacques Burnel (Stranglers). TM
des paroles e c n a t s b u s a L Quand on chante, « I am he as you are he as you are me and we are all together », c’est dire si l’on est inspiré, la chimie et l’alchimie sont là, ça fume et pas que dans le ciboulot, on est beaucoup plus acide que basique, on écrit en morse peut-être mais on a l’esprit qui s’envole. TM
à e r i d l Cheva e d n o m tout le Heavy Horses
(Jethro Tull)
Cheval dire à tout le monde que Jethro Tull est un grand groupe et que Heavy Horses, sorti en 1978, peut être considéré comme un grand album. Le groupe fait cavalier seul dans le monde du prog. Son style inspiré de musique celte et folklorique, immédiatement reconnaissable grâce aux attributs de Ian Anderson : la flûte légère et la voix éraillée, en fait une sorte d’exception musicale aux influences incertaines qui peuvent en désarçonner plus d’un. Planté, dans mon coeur aux côtés d’Aqualung et de Thick as a Brick, deux autres masterpieces, Heavy Horses est la 11ème galette du groupe et fait office de second volet d’une trilogie rock-folk initiée par Songs from the Wood (grand, très grand album) et close par Stormwatch. Avec l’éponyme “Heavy Horses”, qu’Anderson a qualifié d’Aqualung équestre, le groupe évoque l’extinction proche du Shire, emblématique cheval de trait anglais qui symbolise une forme de disparition des traditions champêtres. Heavy Horses est un bon moyen de mettre un pied à l’étrier pour découvrir l’univers musical de Jethro Tull. Hédia Zaalouni
“Horse”
France, qui a demandé au groupe d’utiliser l’artwork que l’on connaît : les deux chevaux photographiés en négatif. Mention spéciale à l’inquiétante intro de “Sea Side Friends”, qui clos l’album dans une douceur toute relative. HZ
e La chevauché s des Walkyrie etal et le power M Parlons de cavalcades et penchons-nous un moment sur Monsieur Richard Wagner et son prélude de l’acte II de La Walkyrie, plus connu sous le nom de “la Chevauchée des Walkyries”. Considéré comme le plus “Metal” des compositeurs (repris il y a peu dans Wagner Reloaded d’Apocalyptica), Wagner en général et sa musique galopante en particulier sont une source d’inspiration pour toute une partie du power metal. Un exemple : “Black Diamond” de Stratovarius qui joue à bride abattue. HZ
(Ghinzu)
En 2004 sort Blow, le second album d’un groupe Belge désormais bien connu : Ghinzu. Album qui a mis au pas une bonne partie de la critique, Blow est une perle rock. Émouvante, sombre, déchaînée, maîtrisée et surtout particulièrement originale la musique de Ghinzu est une invitation à la transe. “Do You Read Me” a eu un succès particulier en France mais je retiendrais plutôt “High Voltage Queen”, “The Dragster Wave” et les deux instrumentaux “21st Century Crooners” et “Horse”. L’artwork original, censuré par Universal, montrait le chanteur, John Stargasm, décapité et brandissant sa propre tête. Impensable en
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Bêtes de scène (ménagerie de killers) - Mick Jagger, Keith Richards, Robert Plant, Jimmy Page, Roger Daltrey, Pete Townshend, Keith Moon, Iggy Pop, Janis Joplin, Chuck Berry, Grace Slick, Jim Morrison, Billy Corgan, James Brown, Johnny Cash, David Bowie, George Clinton, Elton John, Gene Simmons, Lou Reed, Ax’l Rose, Freddie Mercury, Michael Jackson, Alice Cooper, Marylin Manson, Ozzy Osbourne, Kurt Cobain, Eddie Vedder, Till Lindemann, Ty Tailor, Nina Hagen, James Hetfied, Lemmy Kilmister, Johnny Rotten, Sid Vicious, Joey Ramone, Bon Scott, Angus Young, Frank Zappa, Jimi Hendrix, Lux Interior, David Byrne, Joe Strummer... - Dis Pépé Thomas, ce sont qui ces gens sur qui tu radotes encore ? - Ahhh ça, mon petit, ce sont des bêtes de scène, des vraies ! - Ce sont des animaux ? - Plus ou moins, ce sont des humains mais quand ils sont sur les planches, face à un public, ils se transforment, se déchaînent, implosent, explosent, s’agitent, plongent, se déhanchent, cassent le matos, dansent, insultent, crient, hurlent, jouent, se dénudent, vomissent, dandinent, brûlent, se déguisent, s’évanouissent, se maquillent, s’aspergent, moulinent, lancent le micro, frappent, se tournent le dos au public, mangent, fument, boivent, vivent, slamment, posent, courent, se pètent une dent, s’insurgent, défendent... - Wouaah, ils en font des choses, et Miley Cyrus ? - Elle, mon petit, c’est une guenon ! Thomas Monot
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i o m e n i s s De n o t u o m un
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l i r v A ’ d s Poisson Vort’n’vis Littéralement festival du « poisson pourri », le Vort’n’Vis (de son vrai nom : Ieper hardcore Fest) se tient chaque mois d’août à Ypres, paisible et proprette bourgade de la Belgique flamande. Il tire son nom du bar où il a débuté, dans les années 90, avant de devenir un rendezvous européen du punk-hardcore attirant plusieurs milliers de spectateurs dans ce coin à la météo aussi déprimante que leur tourisme sur la première guerre mondiale (les chocolats en forme de casque de poilu ne sont qu’un exemple). Les activistes qui font y vivre toute l’année la scène underground, et plus largement l’art contestataire, ont fondé une « république du Vort’n’Vis ». Au-delà de l’excellente programmation, le festival a toujours mis en avant l’éthique de ses organisateurs : écologie, droits des animaux, nonviolence, anti-sexisme... La nourriture vendue sur le site (qui s’est déplacé, au fil des années et des plaintes des riverains) est végétalienne et l’alcool plus que mal vu durant ces trois jours lui a permis d’être longtemps présenté comme le festival straight edge européen. Le noyau dur qui entretient toujours la flamme allumée il y a près de 25 ans répare et aménage depuis 2014, avec ses petites mains, le bâtiment qui abritera bientôt la république du poisson pourri, en plein centre d’Ypres. Toujours en mode DIY, les travaux sont financés par le collectif et un crowdfunding (http://rvv.vortnvis.net). Des irréductibles, on vous dit. Henriette de Saint-Fiel
Citizen Fish Groupe dinosaure anglais de ska-punk fondé en 1989 par les membres de Subhumans (légendaire combo anarcho-punk du début des années 80), Citizen Fish joue et enregistre toujours, contre vents et marées. Militants jusqu’aux chaussettes, ils défendent (dans la joie et les cuivres) les classes ouvrières, le végétarisme et la fraternité. HSF
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e sun Seasons in th Adaptation en anglais du Moribond de Jacques Brel, Seasons in the sun a subi, depuis, d’innombrables et parfois innommables reprises. Ne citons que celles de Westlife, d’Indochine ou de Nirvana pour faire trembler dans les chaumières. Ce très beau texte mérite pourtant le meilleur. La version de Black Box Recorder rend heureusement justice à son infiniment triste chute : « but the stars we could reach were just starfish on the beach ». HSF
le Said the wha Ces baleines-là sont de Vancouver et comptent parmi les très nombreux fabuleux groupes de rock indé que le Canada fournit généreusement au monde. Winning America, documentaire remarqué dans leur pays d’origine, décrit leur quotidien d’anti rockstars désargentées et leur périple en Californie pour participer au SXSW. À voir. HSF
Paroles bestiales
hines À l’arrière des daup élérats Je suis le roi des sc À qui sourit la vie…
Alain Bashung
Dans une ferme du Poitou Un coq aimait une pendule De l’aube jusqu’au crépuscule Et même la nuit co mme un hibou L’amour le rendan t coqtambule Des cocoricos plei n le cou Le coq rêvait à sa pendule…
Claude Nougaro
uve d’Amazone Je suis un grand fa Traqué r des ondes Par du papier et pa Truquées r infaillible Je cherche un amou ible… Un courant irrésist
Bernard Lavilliers
Q uand soudain de rrière elle, surgit le célèbre King-Kon Il a la bave aux lèvr g es et la banane com me un canon Dans les yeux fous du monstre passe un e étrange lueur Esclave de la dans e, Mona ne l’a pas senti venir…
Jacques Higelin
C’est pas une mince dame Affaire c’t ’hippopo e dans gigolo Avec un D, comm ce Lorsqu’elle me coin maquereaux… s deux groseilles à se e tr en e, am od Mon hippop
Serge Gainsbourg
Car si l’homme es t un chien, c’est qu ’il est plus fidèle Plus fidèle à des ch attes qui se feront la belle
Damien Saez
t ps, mais là vraimen m te du t ai st re us Et si jamais il no aussi... it qu’on passe voir j’en doute, il faudra ros, ire, et Carlos l’albat oa oz ot pr le re gè Béren abée, , et Barnabé le scar le ou m la ul bd A t , E phile la drosophile éo Th et n, to ra acteur. le Et Riton Huster le mauvais s ci an Fr et l, ui re cu l’é Et Caissdépargne
Fatals Picards
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n e i h c à s Punk go, 22 rue Espace El Dog oges de la Loi, Lim C’est un bar, c’est une salle de concerts, c’est une librairie, c’est un lieu de débats (et pas seulement au comptoir) de lecture et de dessin, c’est une galerie, c’est l’Espace El Doggo. Arrivés de la région parisienne il y a deux ans, Laure et Jean-Mi ont trouvé ce local parfait pour leur projet de créer un « lieu de vie » où ils pourraient valoriser leurs différentes passions. Ils ont appris quelque temps plus tard qu’ils avaient repris un café-concert mythique de Limoges où avaient traîné tout ce que Limoges comptait de punks. « El Doggo, ça signifie chien pour quelqu’un comme moi qui ne parle pas espagnol, je trouvais que ça sonnait bien », explique Jean-Mi. Pourquoi appeler son bar « le chien » ? Parce que Jean-Mi, qui a repris son matériel de dessinateur à la faveur de son changement de vie, ne sait dessiner que des chiens. Plus précisément, des hommes à tête de chien. Tout le monde ne peut pas aimer les choux. « Quand je me suis remis au dessin, je ne trouvais pas d’idée. J’ai observé mes chiens (à l’époque, un bouledogue français et un stafforshire bullterrier) et je leur ai trouvé des expressions « humaines ». J’ai eu envie de les utiliser. Depuis, je prends mes chiens en photo puis je m’en sers pour les dessiner ». Après un peu plus d’un an et demi d’activisme culturel, le lieu est fréquenté par une clientèle d’habitués et d’occasionnels venus voir un concert, participer à un débat ou boire un coup. Parmi les clients fidèles, quelques chiens qui savent trouver là un biscuit et, en journée, un endroit tranquille pour se reposer les pattes. Parce qu’avoir un maître, ça paraît sympa mais quand on a un minimum le sens des responsabilités, il faut le promener tous les jours. Henriette de Saint-Fiel
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n (in Pamplemousse Punk à chPiie cards, 2007) Mécanique, Fatals
Figurant au début de la longue plage cachée de Pamplemousse Mécanique, ce morceau emprunte au punk français des années 80 son efficacité mélodique pour raconter la quête impossible d’un punk à la recherche d’un animal qui survivrait à sa compagnie. Pas sûr que ça ferait beaucoup rire les bénévoles des refuges qui récupèrent des animaux cabossés, mais pris au quarantième degré, c’est du pur génie. HSF
te Recipe for ha
)
(Bad Religion, 1992
Diverses légendes circulent sur la genèse de cette pochette signée Fred Hidalgo, l’une prétend que ce serait un montage de photos d’assassins racistes des années 30 et de chiens de garde d’Auschwitz. Quoi qu’il en soit l’album est incontournable et a largement contribué à la légende de Bad Religion. HSF
s Alice in Chain
(self-titled, 1995)
On sait seulement que le chien à trois pattes s’appelait Sunshine, qu’il a aussi figuré dans une vidéo du groupe et qu’Alice in Chains n’est pas un groupe de punk. HSF
s e é g é t o r P s e c è p s E les l’aire des Eag Majestueux et flamboyant, le groupe californien The Eagles a survolé, durant une décennie, les cimes de la sphère musicale enchainant les albums et déclinant des hits aériens et solaires made in 70’s. Qui n’a pas dansé un slow sur le célèbre tube I Can’t Tell You Why, repris à tue-tête New Kid In Town ou tenté à la guitare la partition du cultissime Hotel California ? Rois incontestés de la Country Rock, les Eagles, malgré une longue séparation, se reforment en 1994. Sillonnant de nouveau les cieux du rock, ils offrent à leurs fans un nouvel album en 2007 ainsi qu’une tournée. En 2016, malheureusement, l’un des aigles entamera son dernier envol. RIP Glenn Frey ! Chantal Goncalves
gata… Une Rachael Yama hantesque odyssée élép La savane vibre au rythme d’un vent alizéen. Des éléphants barrissent, incitant leurs petits à rejoindre le troupeau. De puissants mammifères dont la sagesse légendaire et l’incroyable mémoire en font des êtres uniques… et une véritable source d’inspiration. Rachael Yamagata, auteure - compositrice - interprète américaine, sort en 2008 un second et double album Elephants… Teeth Sinking Into Heart dont les aspirations divergent. Le premier CD, Elephants, se révèle d’une sombre profondeur et d’une subtilité bouleversante alors que le second, Teeth Sinking Into Heart, se pare d’un rock mordant et électrique. Une double facette qui n’est pas sans rappeler l’ambivalence entre la douceur et la force légendaire du pachyderme. Parmi les nombreuses pépites que recèle ce double album, Duet le magnifique duo avec Ray Lamontagne, l’envoutant Little Life, l’énergique et punchy Faster… Sans oublier Elephants, le tout premier extrait, au lyrisme mélancolique et à la beauté surannée propres à la nostalgie de ces histoires que l’on souhaiterait oublier.
t félin ! e k l o F … s e n Roo Pa Métaphore poétique à l’automnale mélancolie, Tiger Striped Sky nous plonge dans les méandres d’un conflit intérieur lié au contexte et à la destinée. La symbolique du tigre et l’abandon de rayures, synonyme de changement et de détermination personnelle, insufflent une tonalité optimiste à la mélodie. Prenez garde ! Roo Panes, seigneur à la force tranquille, règne en maître sur la Pop Folk britannique. CG
sque des Le rock simie ys Arctic Monke Révélation phénomène du web en 2005, le quatuor britannique n’a, depuis lors, cessé de surprendre enflammant les charts et le rock indépendant outreManche. Agilité instrumentale, nouvelle maturité et sagesse musicale… Les Arctic Monkeys se balancent sur la liane du succès et ne sont pas près de la lâcher. CG
CG
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s e r i a l o p Ours Bi Bob the Bear Canned Heat, groupe mythique de blues rock californien, dont on se souvient de leur prestance à Woodstock, en 1969. Une de leur particularité résidait dans le nom de chacun des membres. Ils possédaient le nom d’un animal. Le plus fameux d’entre eux était Bob « the bear » Hite. De sa grosse barbe et de sa corpulence venait de son nom de scène. Cet ours amoureux du blues avait formé avec son ami la chouette aveugle (Blindowl) Alan Wilson, cette entité musicale. Leurs musiques ont bercé nos tympans, d’une mélodie chaleureuse, rugissante et pleine de boogie. Malheureusement, il perdit son compagnon de scène dans le chemin rempli de malices du monde de la musique. L’ours Bob finira tout seul l’aventure jusqu’en 1981, date à laquelle il rejoint son ami nocturne. De là-haut, ils continuent à jouer sur leur pauvre lune (Poor Moon) en insufflant leur Bullfrog Blues à la jeune génération de bluesmen. On the Road Again… Thomas Monot
buts de Eisbär, les dé er Stephan Eich Enorme respect pour le Suisse que l’on suit depuis 1980. Saviez-vous que son tout premier groupe s’appelait Grauzone ? De l’électro-industriel bien glacé, tout comme le mini-tube appelé Eisbär (ours polaire) qui vous trotte dans la tête comme un plantigrade sur sa banquise. Depuis 1980, la banquise a bien fondu, mais notre admiration pas du tout. Les paroles disent : les ours polaires ne doivent jamais pleurer et c’est vrai, ça ! Jérôme Vaillant
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verture u o c e n u , r a Escob qui gronde Ils répondent au doux nom d’Escobar et sont puissamment rock and roll, croyez-nous. Le nounours qui illustre la couverture de leur avantdernier album n’est pas là pour vous faire des câlins, on se dépêche, on se lève et on court, les amis. Grrrr. D’ailleurs les 12 chansons font toutes moins de trois minutes. Hit and run, le format c’est la claque dans la tronche, les accords qui s’enchaînent et la cavalcade côté rythmes. On adore et on claque dans ses petits doigts, un grand sourire aux lèvres. Ras-le bol des remixes qui durent des plombes, des intros à rallonge et des solis qui n’en finissent pas ? Ce duo explosif est fait pour vous. La voix est top, juste et entraînante, rappelant un peu celle des Dogs, c’est accrocheur et empreint de cette matière qu’aucun pont d’or ne pourra jamais acheter. Ça s’appelle la classe, tout simplement. Jérôme Vaillant
t i a h p u Le lo u a e n g a ’ l L’imagination de mon rédacteur en chef est sans limite ; son esprit rock’n’roll aussi, se disait Pascale B. Un loup qui hait l’agneau ? L’horizon s’assombrit. Loin des fables et des comptines pour enfants. Pascale Baussant
la bergerie s n a d p u o l Le Un pathétique missionnaire au comptoir d’un bar pour Charlélie Couture. Un revenant de la guerre qu’il faut fuir pour Miossec. Un carnage dans l’arène pour le rappeur Nessbeal. Trois versions ténébreuses pour ces fables noyées dans des eaux profondes.
L’agneau …qui invite le loup à manger, le canard qui trouve sympa d’être laqué : ce titre de l’album Les bénéfices du doute de Benabar est gai et enlevé. C’est le seul titre joyeux que je trouve. L’univers du loup et de l’agneau, en musique, est définitivement sinistre et ténébreux. PB
PB
Lamb Une ambiance presque mystique pour leur dernier album Backspace Unwind, une atmosphère sinistre à faire frissonner un agneau. PB
ge Werewolf a n e e t a s a w I (The Cramps)
Les mythiques Cramps ont rendu hommage à ce film d’horreur légendaire de 1957 en composant une chanson portant le même titre. Doublement culte ! PB
lves House of Wo Cet artiste folk (à ne pas confondre avec le groupe métal du même nom – décidément, les loups inspirent les artistes) nous délivre une folk intimiste si mélancolique que même un loup en aurait le spleen. PB
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Rangée
Bas
4. rouge, très souvent 7. and chips 10. coma, point, coma 11. 808, 303, 505, 707 13. un scélérat à qui sourit la vie
1. danois qui fait mal aux oreilles 2. à chiens, à crêtes et à clous 3. flamant rose 5. ces chats ont des chaussettes noires 6. mise ampli 7. elle griffe, elle chante 8. peluche violente 9. elle vient de là notre musique 12. je veux être ton chien 13. quatre et pas plus
Solution à retrouver sur : http://songazine.fr/v2/jeu/
Des villes et des champs… Déplacé, déporté : on l’avait poussé à s’enfuir. Sa campagne natale n’était plus qu’un champ nu, labouré. Plus de refuge, pas un trou où se terrer. James avait dû partir. Seul, il avait voyagé vers la ville inconnue. La route était longue, compliquée, il ne fallait pas être vu. Où allait-il ? Il ne le savait pas vraiment. Il n’avait que l’adresse d’un vague cousin en mémoire. Cousin qu’il n’avait, d’ailleurs, jamais retrouvé. Arrivé là-bas, il s’était senti malvenu. Les regards dégoutés qu’on lui jetait, la méfiance, les pas de côté pour passer le plus loin possible de lui... Certains passants changeaient même de trottoir pour l’éviter. Mais qu’y pouvait-il ? Sans repère, sans attache, sans parler la même langue, comment s’intégrer ? Sa solution avait été de vivre la nuit, de se cacher le jour. Un peu dans les égouts, un peu dans les recoins sombres, fouillant les poubelles pour se nourrir. Un moyen de survivre, mais pas vraiment de vivre. Ses champs lui manquaient. Puis James s’était perdu. Un hasard malheureux : de poubelle en poubelle, il avait atterri dans un grand local où de jeunes gens venaient jouer de la musique. A l’étage, il les observait régler leurs guitares, leurs cymbales, et répéter pendant des heures. L’endroit était vite devenu son Eden, son petit paradis. Jamais il n’avait osé venir se présenter aux musiciens, les mois de rejet avaient effacé chez lui toute forme de sociabilité. Mais il restait là, à écouter leur musique, à les regarder se disputer sur la tonalité de tel ou tel accord, débattre sur les paroles... Sympa, ces jeunes. Ils ne venaient que trois ou quatre fois par semaine, et avaient le chic d’oublier derrière eux des restes de sandwichs et paquets de chips. Le reste du temps, il pouvait déambuler à sa guise, grignoter leurs restes, et être heureux d’avoir un toit au-dessus de la tête. Malgré le calme, il veillait toujours à ne rien laisser derrière lui, à effacer toutes les traces de sa présence, pour ne pas être encore une fois celui qu’on rejette, celui qu’on stigmatise parce qu’il vient d’ailleurs. Il adorait observer le matériel musical. Et ils en avaient, les petits ! Pédales, amplis, têtes, plusieurs instruments chacun, et une foule de câbles, de nœuds et de branchements. Sans être doué en électronique, James passait des heures à scruter les câbles de toutes les couleurs, à l’intérieur des enceintes, jusqu’au jour où... - Oh merde ! Amy, tu vas pas être ravie... - Quoi donc ? - Je crois qu’un rat a bouffé les fils de ton ampli. Juliette Démas
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Mon chat, c’est quelqu’un. J’écoutais les Stray Cats, tapotant une chronique sur le clavier de mon PC quand je sentis une petite patte me donner des coups délicats sur le mollet gauche. Mon félin préféré -mais pas domestique- se rappelait à moi. - J’ai compris, P’tic, lui dis-je. Il se dirigea en trottinant vers la cuisine, d’un pas décidé et je lui emboîtai le pas. Une gamelle vide, ce n’est pas acceptable, donc j’ouvris un sachet de pâtée de qualité (recommandée par le vétérinaire, allons) et tendis son repas à Monsieur le félin, qui se frottait sur mes jambes pendant l’opération, histoire de bien me rappeler sa présence. Je retournai travailler et il déboula tranquillement quelques minutes plus tard. Il bondit sans effort et en silence sur la table, me regarda d’un air filtrant et commença une toilette, sa patte avant frottée sur les moustaches, avec application, en des gestes d’écureuil appliqué. Après ces quelques minutes de propreté bien ordonnée pour soi-même, il décida tranquillement de venir se coucher sur mon clavier, me regardant avec un air conquérant. Interloqué, je lui fis remarquer : - Hé, mon Tigrounet, je peux bosser ou tu n’es pas d’accord ? Il me répondit alors, d’une voix que je ne connaissais pas : - Mon ami, je te rappelle qui commande ici, chapristi, ce clavier d’ordinateur portable est chaud et me convient. Je te suggère de travailler sur ton autre PC, dans la chambre. Les Stray Cats j’aime bien, tu peux laisser tourner le disque. Je suivis donc sa recommandation et m’en fus continuer à écrire dans l’autre pièce mentionnée. Je n’avais pas mis en forme 500 signes que je ressentis à nouveau les petits coups de patte sur le mollet. - What ? La sieste est déjà finie ? Que veux-tu cette fois, ô Panthère des Batignolles, Terreur des Rongeurs, Majesté du Foyer ? - Jouer ! Miaow, miaow, d’ailleurs, je suis un tigre féroce ! (et il partit en galopant dans le couloir, les pupilles dilatées et les moustaches en bataille) - Ok, ok, ça marche, gare à toi ! Et je me mis à essayer de l’attraper en courant derrière lui. La morale de cette histoire est que la procrastination nous fait vraiment faire n’importe quoi. Jérôme Vaillant
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e m a F f s Le Halelt do r u e t u ib r t n o e nos c de l’équipe
Arno Carayon Audrey From MOUSE DTC Baptiste 639 Bastien Bastien Bertrand Varaine Blandine Bezy Carine Selliez Céline Drouault Chantal Bregeron Christine & Jean Leboeuf Christine Braunhausen Christophe Duru Cristina Germain-Robin Django Manglunki Emmanuel Navarrete Eric Viven Estelle Dueso Famille Vaillant Frédérick Tallaron Grégoire Gendron Guillaume Vaillant Hélène Le Ster Isabelle (Isad) Jamie Griffin Jean-Charles Roy Joëlle Sallé Johnny Gislard Léopold Kruger Lionel Martin Loic Challier
Lucas Trioux (LA MISSION) Marc Chiny Marie Volta Marina Roudaut Mary-Ann Ottoz Melissa Beckham Nathalie Hegron Nicolas Favier Noureddine Zaalouni Olivier Bedois Pascale Baussant Patrice Carayon Patricia Bonnel Patricia Bret Pierre Videcoq Pierre Salkazanov Sarah Zaalouni Sophie Ravel Sylvain Leboeuf Terence Sitbon Thierry Hilaire Thierry Baussant Véronique Nappey Vincent Rulot Vincent Delcourt Xavier Beal Yannick Weynacht Yên Lerin, aka Hirondelle Zoranou Fagoutilov
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ien Stisi, t s a B à e h c n Carte bla isme.com r p o é N e d f e rédac’ ch
Pink Floyd, Thorgerson, et la vache d’Atom Heart Mother Un animal (le sujet de ce numéro spécial de Songazine). Une pochette de disque (le sujet récurrent de Néoprisme, analyseur d’artwork). Une pochette de disque, plutôt axée « rock & roll », sur laquelle figurerait un animal (le sujet de ce papier). La plus célèbre ? Sans ciller, celle réalisée par Storm Thorgerson pour les Pink Floyd et pour Atom Heart Mother, le 5e album ovniesque et progressif du groupe, mémorablement marqué par ce titre introducteur de 23 minutes qui, et puisque l’ère était encore celle du vinyle, ne pouvait alors être plus long (pas possible alors de caser morceau plus étendu sur la face d’un même disque…) « Atom Heart Mother ». On le sait, la construction du nom du disque n’a rien d’intellectualisé, mais plutôt d’une coïncidence romanesque heureuse (« romanesque », ou « romancée », parce que l’histoire est autant friande d’anecdotes qui se retiennent que d’éléments purement factuels). En 1970, en promo, les Floyd doivent ainsi venir parler de ce nouvel album à venir à la BBC. Ils doivent y interpréter un morceau, mais trop préoccupés par son élaboration concrète, ne lui en ont encore pas donné de nom. Ronald Geesin, qui n’aura jamais officiellement fait partie de Pink Floyd mais qui coécrit cet album-là aux côtés de Gilmour, de Wright et de Waters, feuillette alors l’Evening Standard et y trouve un article relatant l’histoire, digne d’un film de SF un peu kitch, d’une mère enceinte portant un pacemaker nucléaire. « An atom heart mother ». Les autres acquiescent et valident. Voilà pour le titre, ce sera celui-là. Et pour la pochette, on fait quoi ? On passe par la même formule, qui s’est avérée si judicieuse pour le choix du titre : celle du cadavre exquis, procédé d’accouchement fameux de Breton and co. sur lesquels les Floyd, enclin aux improvisations pas immédiatement structurées, basent déjà largement leur manière de composer. On demande alors à Storm Thorgerson, l’éminent fondateur de l’agence Hipgnosis et pas encore auteur de quelquesunes des pochettes de disques les plus célèbres de l’histoire du rock (celle-ci le deviendra rapidement, tout comme bien sûr celle de Dark Side of the Moon et de The Division Bell) de s’en charger, de ce visuel. Si possible,
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avec « quelque chose de simple », histoire de lâcher, aussi, les références trop marquées au psychédélisme visuel, comme c’était effectivement le cas sur A Saucerful Of Secrets ou sur More. Le graphiste britannique aurait alors pris sa voiture, direction la campagne et l’Essex, et photographié la première chose qui se serait trouvée sur son passage. Et cette chose est un animal : une vache, nommée Lulubelle III (à l’instant où il l’a photographiée, il ne le sait pas encore), blanche avec des taches marron. Quoi de plus simple qu’une vache en train de vous fixer droit dans les yeux, la silhouette de trois-quarts et les mamelles apparentes ? Pas grand-chose. L’image minimale d’une vache dodue pour illustrer l’un des albums les plus complexes de ce début de décennie. Le contre-pied, volontaire, est total. Le visuel, lui, demeurera le plus frontal de toute la discographie des Floyd, qui pousseront ensuite le surréalisme figuratif largement plus loin, comme sur A Momentary Lapse Of Reason ou sur Echoes, l’un de leurs best of. Question animaux, il n’y en aura plus non plus. Et même pas sur le disque qui se nomme justement Animals (1977), et où Thorgerson préférera figurer, nouveau contre-pied malin, une usine aux cheminées vertigineuses plutôt qu’un être issu de la faune sauvage. Seul Gilmour, lancé en solo, en utilisera, notamment sur la pochette de son dernier album, Rattle That Lock (le disque qui utilise le jingle de la SNCF), sur laquelle s’expose une nuée d’oiseaux noirs en train de prendre leur envol. On parlera alors à Thorgerson de Warhol, et du lien, potentiel, qu’il serait possible de trouver entre la vache d’Atom Heart Mother et celles du Cow Wallpaper du plasticien New Yorkais, paru quatre ans plus tôt. Mais Storm n’est pas Lou, et son oeuvre, comme celle de ses confrères floydiens, s’inscrit, si l’on doit se positionner, plutôt dans celle de Man Ray et de Magritte (qu’il cite directement en 75 via la pochette de Wish You Were Here) que dans celle de Lichtenstein, de Warhol, et de ce pop’art qui condamne en même temps qu’il s’approprie les règles de la grande consommation (des hommes, des objets, des concepts) devenue très grande religion planétaire. Pas de filiation pensée donc. Juste la production instantanée. Certains regardent passer les trains, et ne ressortent rien de cette analyse perpétuelle du paysage. D’autres les photographient, l’air de rien. Et imposent l’une des images les plus célèbres de la pop culture des années 70. Bastien Stisi Pink Floyd, Atom Heart Mother, 1970, Parlophone / Warner Music Group, 52 min.
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, h t r a E e Over th , C T D e s u Mo s e k a n S r Parlo , 20h is r a p , ic n o s 2016, super 3 octobre
Notre ménagerie rock pour le concert du lundi 3 octobre 2016 à 20h au Supersonic est bien fournie. Description des petits fauves, ces cracheurs de décibels venimeux qui sont par ailleurs nos amis dans la jungle urbaine, mais si quelqu’un doit sauter dans le cerceau, c’est seulement celui qui a écrit ces lignes. Jérôme Vaillant
la Terre Au-dessus de Over the Earth, ils sont comme la chienne Laika et tous les cosmonautes : envolés par-delà les étoiles. Ils domptent le rock progressif et ils tissent une toile de beaux accords qui vont nous hypnotiser. Lucky you, lucky me.
ris sort de La petite sou sa cachette Mouse DTC en live ça dépote, ça gigote, ça t’asticote. On adore ce groupe chez Songazine. Rongeur rongé par le talent, avec le politiquement correct attrapé par une tapette. Mickey tombe raide, Hamster Jovial est tout ému, on vous dit que c’est super et on vous demande de nous croire sur parole. Chaud devant et partout ailleurs, vous allez voir ce que vous allez voir !
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es Quels sont c sifflent i u q s t n e p r e s s? sur nos tête Les Parlor Snakes sont parmi nos groupes préférés et on le revendique. Eugénie Alquezar et sa bande de rockers sont excellents sur scène, ils mettent le feu aux salles, voilà un fait, pas une opinion. Lecteur, si tu vois ce nom sur une affiche, dans ta ville, tu fonces sans discuter ! Au Supersonic, ce sera près de Bastille et les doigts dans la prise. Du vrai rock and roll, du talent, du feeling, si je vous avoue qu’on est mordus, vous répondrez : fassssssile ! Concert Songazine le 3 octobre 2016 au Supersonic à Paris, avec Over The Earth, Mouse DTC et Parlor Snakes, à 20h. Entrée gratuite. Accès : 9, rue Biscornet, 75012 Paris (métro Bastille)
t n e i t u o s e n songazi 7 8 s i r g i t s i SOS m N° SIRET : 810 313 452 00015
L’association SOS Mistigris 87 prend en charge des chats errants ou abandonnés, dans le département de la Haute Vienne (87). Elle promeut la stérilisation des chats, pour enrayer la prolifération de chats errants afin de protéger la population et les écosystèmes contre le risque de divagation.
Vous voulez savoir comment aider SOS Mistigris 87 ? Rien de plus simple, vous pouvez :
Ne disposant pas de refuge, SOS Mistigris 87 est en constante recherche de familles d’accueil pour recueillir ses petits protégés. Tous les chats à l’adoption sont visibles sur le site internet de l’association.
- faire un don à l’association / devenir mécène
Dulce, Minouche, Fiona, Négus, Chipie et leurs copains / copines attendent leur famille pour la vie !
- adhérer à l’association - devenir famille d’accueil pour chat ou chaton - parrainer un « handi’mistigris »
- diffuser les annonces d’adoption - atrapper ou nourrir des chats libres - faire vos achats en ligne et faire bénéficier l’association d’une commission - participer aux évènements organisés par l’association
Suivez l’association SOS Mistigris 87 : sosmistigris87.jimdo.com - facebook.com/sosmistigris87
z e r v u o déc r f . e n i z a song A la question : « et toi, tu écoutes quoi, comme musique ? », RIEN n’est plus irritant pour le vrai connaisseur que la réponse « oh, moi, un peu de tout ! » Désolé. Une collection de skeuds sans âme et mal foutue nous donne la nausée. Nous montrer un lecteur mp3 avec une longue série disparate de chansons, mal taguées, sans ordre et mélangées comme une macédoine indigeste n’est pas une preuve d’éclectisme et d’intelligence culturelle. Aimer tout, c’est ne rien aimer. La variété n’est pas le n’importe quoi. Un grand mélange de couleurs mal choisies donne toujours un horrible marron grisâtre. Dis-nous plutôt, ô interlocuteur, que tu adores tel genre à la folie, tel groupe sans modération ou telle époque avec furie. N’hésite pas à avouer un penchant pour le punk hardcore suisse ET les chansons populaires grecques reprises en rock prog’. Lance-toi en nous donnant des noms de groupes inconnus, mal-aimés, maudits ou passés de mode. Surprends-nous par une passion pour la cold wave berlinoise ou le blues de Chicago. Mais, de grâce, petit scarabée, ne cède pas à la tiédeur hypocrite des hit-parades et des lieux communs. Ami à deux oreilles, ne tombe pas dans le piège mortel de la musique de supermarché, sans saveur et pleine de colorants artificiels. Mauvais pour la santé mentale, tout cela, c’est le Doctor Feelgood qui le dit, en plus. Chez Songazine, nous aimons beaucoup de choses, oui. Mais nous les aimons avec force et savons dire pourquoi. Chaque point de vue est différencié, argumenté, décortiqué, vécu et défendu. Nous sommes de ceux qui n’écoutons pas « un peu de tout » mais de peu, vraiment beaucoup. Et nous voulons vous le faire partager. Ici, côté musique, ce n’est pas le supermarché, mais l’épicerie fine, avec des ingrédients purs et le sourire du patron. Non, mais ! La Songazine Team
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(Aigle) FIN Animal, on est mal, chantait Gérard Manset. Nous on est heureux d’avoir écrit et réalisé ce magazine ! Plaisir d’évoquer ces êtres vivants de tout poil lors de ce Numéro Spécial. Thématique riche, imagerie multiple, ce fut un régal. Vous l’avez vu, nous avons évoqué de nombreux aspects par lesquels la musique que nous aimons chez Songazine rencontre le monde animal, source infinie d’inspiration. Certes nous ne sommes pas (tous) végétariens, mais notre sensibilité est réelle. Le fait que les chiens et les chats soient bien traités en ce bas monde n’est pas anodin. Lançons le débat : ont-ils une âme ? Moi je dirais oui, en une forme simplifiée, pure et désintéressée. Philosophiquement, en quatre heures et trois copies doubles c’est du 5 sur 20, mais bon tant pis. Alors faire quelque chose, même d’infiniment petit nous motive. Modestement nous mettons en page 35 un encart (gratuit) pour SOS Mistigris 87, à qui nous verserons l’intégralité la somme que nous récolterons en « profit » de l’opération crowdfunding ULULE, et vive ULULE, car, si tu n’avances pas tu recules. Merci à toute l’équipe Songazine qui a trimé comme des ânes, gueulé comme des veaux quand je les ai relancés, ont failli devenir chèvre et sifflé comme des mainates quand ils ont vu le résultat final. C’est qui le Lion King à la fin ? Merci à vous internautes, lecteurs, contributeurs. I wanna be your dog (certes, mais attention hein, avec de câlins, des promenades, des nonosses à ronger et du punk mélodique à fond dans l’autoradio). Jérôme « rock and roll animal » V.
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