Magazine historique de la SHSL Janvier 2024

• Les maires de Saint-Lazare : Roland Bédard • Familles souches de SaintLazare : La famille Martel • Métiers inusités : surveillante du midi à l’école • Don de l’horloge de la gare de Saint-Lazare • Ancêtres des familles Therrien d’Amérique • Le dernier chef de gare

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Dans le magazine ce mois-ci

Il était une fois est le magazine historique de la Société historique de Saint-Lazare publié 3 fois par année, soit en janvier, mai et septembre.

Le contenu de cette publication peut être reproduit avec mention de la source à la condition expresse d’avoir obtenu, au préalable, la permission de la Société historique de Saint-Lazare. Éditeur: Paul Lavigne Correctrice: Lyne Boutin

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En devenant membre à vie, vous recevrez le lien électronique vers notre magazine 3 fois par année et vous bénéficierez de tarifs préférentiels pour nos événements.

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Les maires de Saint-Lazare : Roland Bédard

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Familles souches de Saint-Lazare : La famille Martel

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Métiers inusités : surveillante du midi à l’école

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Don de l’horloge de la gare de SaintLazare

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Ancêtre des familles Therrien d’Amérique

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Le dernier chef de gare

Vous trouverez le formulaire d’adhésion sur notre site web www.shsl.ca sous la rubrique Devenez membre.

Le conseil d’administration de la Société historique de Saint-Lazare Les tarifs pour devenir membre corporatif ou institutionnel de la Société historique de Saint-Lazare sont les suivants:

Président: Donald Simpson Vice-présidente: Anick Chevrier

Membre OR (Publicité 1/4 page): $200.00 par année

Trésorière: Emma Mergl

Membre ARGENT (Publicité 1/8 page): $150.00 par année

Secrétaire: Paul Lavigne

Membre BRONZE (Publicité 1/16 page): $100.00 par année Pour devenir membre corporatif ou institutionnel, veuillez vous informer au info@shsl.ca et nous vous présenterons tous les autres avantages.

Administrateur: Robert Rozon Administratrice: Manon Leroux Administratrice: Gisèle Gareau 3

Administratrice: Lyne Arbec

Les Maires de Saint-Lazare

Dans le cadre des célébrations qui marqueront le 150e anniversaire de la municipalité de SaintLazare en 2025, nous soulignerons la contribution de quelques maires au succès de notre ville lors des prochaines éditions de ce magazine.

Dans ce premier volet, nous avons le plaisir de vous présenter, monsieur Roland Bédard.

Roland Bédard

C’est sur la ferme familiale, localisée sur la montée Harwood, que naît le 7 novembre 1929, Roland Bédard. Le domaine, construit en 1859, sera racheté par ses parents Séraphin Bédard et Alice Chevrier en 1920. Quatrième de dix enfants, Roland et ses 9 frères et sœurs participeront, telle qu’était la coutume à l’époque, aux travaux de la ferme. Dès l’âge de 6 ans, il fréquentera l’école de rang Sainte-Angélique située à plus de quatre kilomètres de marche de la maison. Nanti déjà de ce qu’on appelait un

Maire de Saint-Lazare de 1967-1975 Par Paul Lavigne

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municipale l'appelle. Il se présente et remporte le poste d'échevin pour le district 3 de SaintLazare, remplaçant ainsi Gérard Sareault. En 1963, il quitte ses fonctions de conseiller afin de briguer la mairie de Saint-Lazare. Lors d’une élection chaudement contestée, Eugène Boileau décroche son 5e mandat à titre de maire avec 53 % des voix contre 47 % pour le candidat Bédard. Celui-ci tentera sa chance de nouveau en 1965, cette fois-ci contre Roger Groulx qui remportera la victoire avec 59 % des votes.

caractère ambitieux et déterminé, il quittera l’école à la fin de la 4e année afin d’aider son père sur la ferme. C’est au cours de ces années qu’il apprendra et maîtrisera les rudiments des métiers de la construction.

Au début des années 50, la sœur d’une voisine en visite, lui tombe dans l’œil et à l’été 1951, Roland Bédard et Pierrette Beaudoin se marient.

Au début de l’année 1967, la famille qui compte maintenant 7 enfants, emménage dans une toute nouvelle maison, construite par Roland, située au coin du chemin Sainte-Angélique et de la montée Poirier. Au courant de l’été, à sa troisième tentative, Roland Bédard, 37 ans, est nommé maire de Saint-Lazare par acclamation, car l’ancien magistrat municipal Roger Groulx ayant opté de ne pas se présenter pour un second mandat et aucun autre candidat ne se porte prétendant pour le poste. Le deuil frappera la famille Bédard en décembre 1967 alors que son père, Séraphin, décède à l’âge de 74 ans.

Roland Bédard et son épouse Pierrette Beaudoin Source: Collection famille Bédard

Roland, qui avait déjà érigé sa première maison à Hudson l’année d’avant, poursuit sa carrière d’entrepreneur en construction au cours des années 50 et 60 avec des projets à Saint-Lazare, Hudson et Pierrefonds entre autres. En 1961, il se joindra à Léo-Paul Gareau, bien connu pour sa scierie et son magasin de bois du chemin SaintLouis, pour bâtir le premier salon de bowling sur le chemin Chevrier. Ce salon de quilles deviendra, quelques années plus tard, une salle de danse où plusieurs des meilleurs groupes musicaux du Québec viendront divertir les lazarois et lazaroises.

Son règne à titre de maire se poursuit en 1969 à la suite d’une victoire sur le conseiller municipal sortant Gérard Chevrier et pour un troisième mandat en 1972 suivant son triomphe sur Roger Groulx.

En juillet 1960, âgé de 30 ans et père de 4 enfants, le désir de s'impliquer en politique 5

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Le projet Green Maples Hill, et ses 85 maisons, occupera Roland pendant plusieurs années.

Le second développement, intitulé le Petit Boisé, situé sur le chemin Sainte-Angélique, inclura les rues Michel, Stéphane et Richard entre autres (noms de ses enfants). Il construira même un terrain de golf de 9 trous à l’est du village, mais à la suite d'imbroglios associés au type de zonage permis dans le secteur, le commerce sera abandonné après seulement quelques mois d’exploitation.

Roland Bédard et son épouse Pierrette Beaudoin lors de leur 25e anniversaire de mariage Source: Collection famille Bédard

Durant ses mandats, notons des améliorations marquées aux réseaux d’égouts et d’aqueduc de la municipalité ainsi que l’inauguration du boulevard Bédard, comme on l’appelait dans le temps, offrant alors un accès rapide du centre du village à l’autoroute 40.

Monsieur Bédard perd sa chère épouse Pierrette le 4 mai 2018, à l’âge de 87 ans et à la suite d’une longue maladie. Il la suivra quelques années plus tard, soit le 12 juillet 2022 âgé alors de 93 ans. Homme audacieux, reconnu pour ne jamais baisser les bras face à un défi et pour son franc parler, a laissé peu de gens indifférents pendant ses mandats à titre de maire. Pendant son séjour à l’Hôtel de Ville, il a su mener la municipalité au travers du premier grand boom économique et résidentiel. Son apport, à titre d’homme politique, d’entrepreneur et de bâtisseur, restera à tout jamais gravé dans l’histoire de la région.

En quête d’un quatrième mandat comme maire en 1975, il perd la course contre l’ancien secrétaire/trésorier de la municipalité Bernard Charlebois, qui remporte la victoire avec 54 % du suffrage. Après presque 9 ans de vie politique, Roland Bédard reprend à temps plein, sa carrière d’entrepreneur en construction.

À la suite de la construction des autoroutes 20 et 40 et de la route de la Cité-des-Jeunes au cours des années 1960, Saint-Lazare devient alors facilement accessible autant de l’Est que de l’Ouest.

Pendant de la première moitié des années 1970, un boom démographique touche la municipalité et de nombreux projets domiciliaires apparaissent dont Saddlebrook et Cedarbrook. En 1976, Roland Bédard annonce la création de deux nouveaux quartiers résidentiels, dont un, à l’ouest de la municipalité, près de la ferme familiale.

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Octave Martel, principal artisan de la construction de la première église de Saint-Lazare.

Source : Quand le passé se fait présent 18751987 de Flore Bouchard Lauzon

Au moment de la création de Saint-Lazare en 1875, plusieurs familles y sont déjà établies depuis environ 100 ans! La concession de la côte Saint-Louis est ouverte en 1774 et celle de côte Saint-Charles, en 1811.

Dans cette rubrique, je vous présente une de ces familles fondatrices, les Martel.

Familles souches de Saint-Lazare

La famille Martel

Première génération de Martel

Par Donald Simpson

Honoré Martel, dit Lamontagne, est un soldat français arrivé au Québec le 30 juin 1665. Il était membre de la compagnie de Berthier du régiment de Carignan-Salières. Il est né à Paris vers 1632. Il épouse Marguerite Lamirault le 26 novembre 1668. Le couple aura 14 enfants de leur union et celui-ci sera la source de tous les 8

Troisième génération de Martel Un des fils d’Antoine Martel et Catherine Guilot est Augustin Martel. Celui-ci est né le 1er août 1730 à Saint-Pierre-de-l’Île-d’Orleans. Il épousera Marie-Louise Asselin le 7 février 1752 en la paroisse Sainte-Famille de l’Île-d’Orleans. Le couple aura 5 enfants et Augustin décèdera le 23 août 1778 à Neuville et suivra Marie-Louise le 20 octobre 1814 à Mascouche (paroisse SaintHenri).

Quatrième génération de Martel Famille de Norbert Martel et Armandine Brabant.

Un des fils d’Augustin Martel et de MarieLouise Asselin est François Martel. Il est né le 16 janvier 1764 en la paroisse de l’Assomption.

Celui-ci sera le premier Martel à venir s’établir dans la seigneurie de Vaudreuil. Le 23 septembre 1790, il épouse Josephte Malboeuf de la paroisse Saint-Joseph-de-Soulanges à Les Cèdres. Le couple aura au moins 2 enfants et François décèdera le 14 janvier 1830, tandis que Marie-Louise le suivra le 19 juin 1832. Tous deux seront inhumés dans la paroisse de Vaudreuil.

Source: Collection famille Martel

tous les Martel d’Amérique.

Honoré Martel aura une seconde conjointe, Marie Marchand, qu’il mariera à Québec le 3 novembre 1707. Le couple n’aura pas d’enfants et Honoré décèdera entre 1710 et 1714 et sera précédé par Marguerite le 17 octobre 1706.

Seconde génération de Martel Un des fils d’Honoré Martel et Marguerite Lamirault est Antoine Martel. Celui-ci est né le 7 janvier 1681 dans la paroisse de Neuville. Il épousera Catherine Guillot le 15 novembre 1706 en la paroisse de Saint-Pierre-de-l’Île-d’Orleans.

Le couple aura 11 enfants. Antoine décèdera le 17 mars 1759 et sera suivi de Catherine le 11 février 1770. Tous deux seront inhumés à Saint-Pierre-de-l’Île-d’Orleans.

Cinquième génération de Martel Un des fils de François Martel et de Josephte Malboeuf est François Martel. Celui-ci est né le 3 août 1791 dans la paroisse de Vaudreuil. Le 17 septembre 1821, il épouse Euphrosine Emond en la paroisse de Saint-Joseph-deSoulanges à Les Cèdres. Le couple aura au moins 5 enfants et François apparaît comme résident de la côte Saint-Louis lors du recensement de 1831. En effet, le 26 septembre 1823, 9

il acquiert la terre numéro 3 de la 4e concession de la côte Saint-Louis. François décèdera le 23 août 1879 et Euphrosine le 24 juin 1857.

François sera inhumé à Saint-Lazare tandis que Josephte le sera à Vaudreuil.

Jean-Baptiste et Clerilda). Jean-Baptiste décèdera le 3 avril 1898 et Marguerite, le 29 août 1901.

Tous deux sont inhumés à Saint-Lazare.

2 — Joseph Martel, né le 12 avril 1825, convola en justes noces avec dame Domithilde Gauthier le 17 février 1857 en la paroisse de Vaudreuil. Ils auront 2 enfants (Emelina et Mathilde). Il épousera en secondes noces Olympe Ménard le 6 septembre 1875 en la paroisse de Vaudreuil. Ils ont eu au moins 3 enfants (Héliodore, Narcisse et Zénobie). Joseph décèdera le 7 février 1893 et Olympe, quant à elle, le précèdera le 15 février 1889. Tous deux sont inhumés à Saint-Lazare.

Sixième génération de Martel François Martel et Euphrosine Emond auront trois fils qui s’établiront tour à tour à SaintLazare. En 1875, lors de la création de notre ville, on retrouve les Martel suivants sur le territoire de Saint-Lazare (ceux-ci font donc partie des familles fondatrices de Saint-Lazare. Il s’agit de couples mariés et non d’enfants ou de célibataires)

3 — Timothée Martel, né le 27 novembre 1831.

Il épousera Émelie Derepentigny le 10 mai 1852 en la paroisse de Vaudreuil. Ils auront au moins cinq enfants (Edmond, Emiliana, TimothéeAntoine, François-Xavier et Adélard). Timothée décèdera le 24 janvier 1912 et est inhumé dans la paroisse Notre-Dame de Montréal.

1 — Jean-Baptiste Martel, né le 1824, épousa Marguerite Leduc le 10 mai 1847 en la paroisse de Vaudreuil. Le couple aura au moins 10 enfants (Julien, Rose-Marguerite, Alexina, Julienne, Octave, Emiliana, Pomela, Olivine,

Ferme familiale des Martel sur le Chemin Saint-Louis.

Source: Collection famille Martel 10

Henriette Rozon, surveillante du midi à l’école Auclair en 1992.

Source: Collection Robert Rozon

Un métier très connu, mais peu reconnu, soit celui de surveillante de l’heure du dîner.

Métiers inusités

Surveillante du midi à l’école Par Robert Rozon

Je me souviens de quelques-unes d’entre elles, qui étaient nos surveillantes à l’école Auclair : mesdames Henriette Rozon, Henriette Ratelle, Mariette Lavergne, Monique Gravel, Berthe Martel, Josée Lavergne et Nicole Lauzon. J’en oublie certainement, en plus de celles qui leur ont succédé.

Ma mère, Mme Henriette Rozon a commencé ce métier au milieu des années 70 pour y œuvrer pendant plus de 20 ans. Un boulot pas fait pour tout le monde, mais qui lui a permis de connaître plus d’une génération de jeunes lazarois et lazaroises. Encore aujourd’hui, elle rencontre avec nostalgie d’anciens élèves maintenant devenus parents et même grands-parents.

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On devait partir de la maison, se rendre à l’école, même si c’était très peu de voyagement, pour un salaire qui, au début de sa carrière, était à son souvenir de 2 $ par jour. Lorsqu'elle a terminé sa carrière 20 ans plus tard, il était d’environ 15 $. Je me remémore qu’à l’époque leur travail débutait quand on sortait des classes pour le dîner. Nous devions nous diriger vers le gymnase, en silence et pour toute la période. On souhaitait tous jaser avec notre voisin, mais la directive était ainsi. Les surveillantes devaient assurer la discipline, mais aussi aider les enfants à décapsuler leurs breuvages, éplucher une orange, ouvrir un sac, etc., tout en se promenant entre les tables afin de garantir que tous les élèves mangent. Si un de ceux-ci avait par mégarde oublié son dîner, elle essayait de repérer quelqu’un qui voulait bien partager le sien.

Angélique et de la rue des Cèdres. Et puisque c’était le début des gardes partagées, elles devaient s’assurer que l’enfant quitte avec le bon parent s’il avait à sortir sur l’heure du dîner.

La récréation terminée, les élèves, en entendant le sifflet, devaient prendre leurs places pour retourner en classe. Avant de les faire entrer dans l’école, rang par rang, les surveillantes devaient effectuer un décompte et vérifier qu’il ne reste personne à l’extérieur. Imaginez 3 surveillantes durant plus d’une heure et demie à veiller sur environ 200 élèves, avec des températures froides pendant l’hiver et parfois très chaudes en mai et juin.

Le travail des surveillantes, ou plutôt de nos anges de l’heure du dîner étant terminé, elles pouvaient retourner à la maison.

Après un bon repas, c’était l’heure de la récréation. On peut dire que l’hiver, c’était beaucoup plus difficile. Une chance que nos surveillantes étaient présentes pour nous aider à mettre nos habits de neige, les mitaines, les bottes, les foulards… sans compter ceux qui ne trouvaient pas l’un ou l’autre de ces articles… oufffff ! Une fois à l’extérieur, c’était le défoulement. On joue, on court, on se chamaille et quand ça va mal… ils vont voir qui ? Bien sûr, une des surveillantes ! Madame, il m’a fait mal ! Madame, il m’a poussé ! Madame, deux élèves se battent là-bas ! Madame, je veux aller à la salle de bain ! En plus d’avoir avec elles quelques-uns accrochés à leurs bras pour marcher. Pour en ajouter, elles devaient gérer les permissions écrites des parents pour laisser sortir certains enfants de la cour de l’école : ceux qui allaient manger à la maison ou chez de la parenté, sans oublier au Braisier, notre petit restaurant au coin du chemin Sainte-

École Auclair de Saint-Lazare, après l’agrandissement 13

Le mardi 10 octobre 2023, au début d’une séance de l’assemblée du conseil municipal, j’étais heureuse en tant que vice-présidente de la SHSL de prendre un moment pour officialiser la mise en place dans la salle du conseil des élus, d’un artéfact important qui témoigne d’un pan de l’histoire de notre ville et par le fait même, symbole du temps qui passe…

En effet, l’horloge de la gare de Saint-Lazare se trouve maintenant installée, bien en vue dans la salle du conseil municipal. Cette horloge, datant de plus de 135 ans, était jadis accrochée au mur de la salle d’attente de la station de Saint-Lazare, originalement sise sur le chemin Duhamel.

Geneviève Lachance, mairesse de Saint-Lazare et Anick Chevrier (vice-présidente de la SHSL) lors de la remise de l’horloge et de la plaque commémorative.

— Source Anick Chevrier

Don de l’horloge de la gare de Saint-Lazare

Rappelons que la construction de la gare de SaintLazare a débuté en 1886 et s’est achevée en 1887.

La ligne de chemin de fer du Canadien Pacific allant de Montréal à Toronto passait par ici et faisait un arrêt dans notre ville. En 1908—1909, on ajoutait une 2e voie ferrée, ce qui avait amélioré sensiblement le service ferroviaire.

MM Joseph Montpellier et Antoine Leduc avaient dû céder une partie de leur terre à cette compagnie pour l’ajout de celle-ci.

Par Anick Chevrier

Ce moyen de transport était d’une grande utilité pour la communauté pour expédier ou recevoir de la marchandise de même que pour se rendre à Montréal.

En 1957, triste nouvelle, on apprend qu’à partir du 28 avril, le train ne s'arrêtera que les dimanches à la gare de Saint-Lazare. Elle voit donc une perte de plus de la moitié de sa clientèle.

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Quelques années plus tard, le service du dimanche est irrévocablement interrompu et désormais, les trains ne feront plus escale chez nous. Les colis et marchandises transiteront dorénavant par les camions du Canadien Pacific. Le 24 avril 1960, le dernier train passager s'arrête à Saint-Lazare et le Canadien Pacific prendra la décision de fermer la gare pour de bon le 31 août 1969. C’est finalement le 24 avril 1978 que le dernier train de marchandises, un train vapeur, passe par notre station.

per l’appartement de la gare de Saint-Lazare jusqu’à sa fermeture définitive en 1969. Gilles Chevrier aura été chef de gare pendant 36 ans et le dernier à Saint-Lazare.

Bien que les élus à cette époque aient tenté de faire l’acquisition du bâtiment de la gare dans l’espoir de le préserver et de le déménager au parc Bédard, malheureusement, le Canadien Pacific avait maintenu son verdict de le démolir.

Il ne reste aucun vestige de la gare, seuls quelques artéfacts que M. Gilles Chevrier, dernier chef de gare de Saint-Lazare, avait précieusement conservés. En 2016, lors de la fondation de la Société historique de Saint-Lazare, il a fait don de l’horloge et en 2019 il nous a également légué le fanal du signaleur et la lampe à l’huile qui éclairait la salle d’attente de la gare.

Fait notoire, Gilles Chevrier est natif de Saint-Lazare, fils unique de Phillias Chevrier et d’Yvette Rozon. Entré en fonction à la gare de Saint-Lazare en 1956, il a habité, avec sa mère qui prêtait aussi main-forte à l’entretien des lieux et au service aux clients, l’appartement de la gare.

Il fut muté à la gare Viger en 1958 et par la suite à la gare Windsor en 1965 où il terminera sa carrière mais sa mère et lui continueront tous deux d’occu-

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Retraité en novembre 1992 du Canadien Pacifique et membre de l’Association Historique des Chemins de fer du Canada, dont Exporail de Saint-Constant et le Railway Museum de Smiths Falls, Gilles Chevrier était un homme marquant de notre communauté et des environs. Il a toujours éprouvé un grand attachement à la région et aux gens d’ici, particulièrement à Saint-Lazare et Vaudreuil-Dorion où il s’est établi plus tard. Gilles connaissait bien toutes les familles souches de chez nous et leur généalogie. Une référence extraordinaire, il a largement contribué à nos archives en nous partageant un bon nombre de photos, de documents et d’informations précieuses, sans oublier les artéfacts de la gare qu’il nous a légués.

La Société historique de Saint-Lazare est fière et honorée d'avoir confié l’horloge de la gare à la Ville de Saint-Lazare, désormais installée dans la salle du conseil municipal. M. Gilles Chevrier en serait aussi très heureux et touché, lui qui s’est éteint le 7 mars 2020 à l’âge de 81 ans. Nous sommes éternellement reconnaissants envers lui pour le don de celle -ci et nous vous remercions d’héberger en ce lieu noble et protocolaire, cet artéfact exceptionnel qui survit au temps qui passe et qui demeure témoin de notre patrimoine et de notre histoire.

Par le fait même, nous remercions sincèrement nos élus pour le soutien et l’intérêt qu’ils portent à la mission de la SHSL.

Armoiries de la famille Therrien Source: https://therrien.org/

Le 5 avril 1656, devant le notaire Moreau de La Rochelle, Pierre Terrienne de la Jarne, diocèse de La Rochelle en Aunis, s’engage à travailler en Nouvelle-France pour une période de trois ans avec un salaire annuel de soixante livres (approximativement quarante dollars), toutes dépenses payées. Il avait alors 21 ans.

Ancêtres des Therrien (Thérien, Therien, Terrien) d’Amérique Par Gisèle Gareau

Une fois son contrat terminé, Pierre décide de rester en Nouvelle-France et de s’établir sur l’Île d’Orléans, dont les terres étaient riches et fertiles.

Le 26 février 1669, il obtint la concession d’une terre de monseigneur François de Laval, évêque du pays et seigneur de l’Île d’Orléans. L’emplacement s’étendait sur trois arpents de front et était situé sur le bord du fleuve Saint-Laurent, du côté sud de l’île.

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À titre de charge envers le seigneur du lieu, Pierre Terrien s’engageait, selon l’acte de concession, à payer chaque année « vingt sols de rentes foncières… et douze deniers de cens pour chaque arpent de terre de front », soit environ une somme de quatre dollars par arpent.

Il devait aussi, comme c’était la coutume à l’époque, faire moudre son grain au moulin du seigneur, qui percevait des taxes sur toute mouture (droits de moulage).

(III) Jean Terrien épousa Marguerite Alard, fille de Jean Alard et de Marguerite Forget, le 16 avril 1742, à Lachenaie.

(IV) Jean Terrien s’est marié à Louise Beauchamps, fille de Jean-Baptiste Beauchamps et d’Agathe Taillon, le 20 janvier 1772, à SaintHenri-de-Mascouche.

(V) Jean-Baptiste Thérien s’est marié à Geneviève Lemieux, fille de Jean-Baptiste Lemieux et de Marie-Josephte Leclerc, le 12 mai 1794 à Lachenaie. De ce mariage sont nés dix enfants.

Un an plus tard, soit le 17 mai 1670, il épousa Gabrielle Mignot, fille de Jean Mignot et de Jeanne Caille. Ils délaissèrent temporairement l’Île d’Orléans et s’établiront pendant trois ans à l’Isle-aux-Grues.

(VI) François-Xavier Therien, journalier, s’est marié à Judith Wattier, fille d’Antoine Wattier et de Josephte Dubois, le 28 janvier 1823, à l’église Saint-Michel de Vaudreuil. De ce mariage sont nés neuf enfants, dont Moise.

En 1675, ils reviendront sur leur terre de l’Île d’Orléans qui, en 1681, doublera et comptera maintenant six arpents de front. Pierre devait d’ailleurs l’agrandir encore plus quelques années plus tard par l’acquisition d’un nouveau lot.

(VII) Moise Therien épouse alors Alphonsine Chevrier, fille de François Chevrier et de Marcelline Vinet. De ce mariage sont nés quatorze enfants baptisés à l’église Saint-Michel de Vaudreuil.

Avec Gabrielle Mignot, il eut une famille de quatorze enfants, dont douze garçons et deux filles. Il fut inhumé à Québec le 12 septembre 1706.

C’est en 1883 que les Therrien se sont établis à Saint-Lazare sur le lot 123 (deux arpents de front sur 20 de profondeur) et ont été enterrés au cimetière du même endroit.

(II) Jacques Terrien s’est marié à Marie Bareau, fille de François Bareau et de Françoise Joliet, le 28 avril 1718, à l’Ange-Gardien.

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Alphonsine Chevrier avec son fils Joseph et sa bru Alvina Fex Source: Collection Gisèle Gareau

Moise décède le 13 août 1884, à l’âge de 41 ans, tandis qu’Alphonsine meurt le 21 mars 1944, à l’âge vénérable de 100 ans, 3 mois et 18 jours. Elle comptait cinq générations.

Alphonsine Chevrier Source: Collection Gisèle Gareau

dré, Raymond, Pierrette et Mariette. Les enfants ont aidé leurs parents à cultiver la terre et élever des animaux (chevaux, vaches, veaux, cochons, poules, moutons). Ils participaient aussi à la récolte du foin et, en été, ils jardinaient pour ensuite aller vendre leurs légumes à Vaudreuil et à Dorion, avec leur cheval Bidou.

(VIII) L’un de leurs fils, Aldéric Therrien fut cultivateur et travailla pour le chemin de fer, épousa Marie-Louise Felx à Saint-Lazare, le 21 avril 1890. Ils se sont établis sur le lot 123, sur la côte Saint-Louis. De leur mariage sont nés neuf enfants, dont un seul garçon, Philias. Après la mort de sa femme le 28 avril 1914, Aldéric choisit de demeurer avec ses enfants.

(IX) Philias Therrien, cultivateur et menuisier, s’est marié à Ida Besner, fille d’Odilon Besner et de Mélina Rouleau, le 9 septembre 1925, à Coteau-du-Lac. Ils ont habité avec Aldéric, père de Philias. De leur union sont nés huit enfants : Aldéa, Germain, Gisèle, Fernand, An-

Famille Therrien — sur le cheval : Germain, debout : Philias, à l’avant : Gisèle, Pierrette, grand-père Aldéric, Aldéa et Ida. Source: Collection Gisèle Gareau 19

À la suite de la remise de l’horloge de la gare de Saint-Lazare par la Société historique de Saint-Lazare à la ville de Saint-Lazare en octobre dernier, nous estimions qu’il était opportun de republier un article rédigé par Gilles Chevrier, dernier chef de gare à SaintLazare, pour le magazine du Musée ferroviaire de Saint-Constant en 1971.

Gilles Chevrier, dernier chef de gare de SaintLazare - Source collection Gilles Chevrier

Les bons écrivains nous avisent que lorsqu’on a une histoire à raconter, il vaut mieux commencer par le début.

Le dernier chef de gare Par Gilles Chevrier

Pour moi, le début de cette histoire commence à l’âge de quatre ans, quand ma famille déménage tout près de la voie ferrée dans le petit village de Saint-Lazare-de-Vaudreuil qui se trouve à environ 30 miles à l’ouest de Montréal. Ce village est positionné sur la ligne principale du chemin de fer Canadien Pacifique. Avec un peu de chance, vous pouvez trouver ce village sur une carte de la province de Québec. Cette ligne de chemin de fer se diriger vers l’ouest vers Smiths Falls et Peterborough d’une part, et vers Belleville et Toronto d’autre part.

Rapidement, ma curiosité d’enfant me mène au 20

chemin de fer et ensuite à la petite gare rouge qui servait de résidence au chef de gare et son épouse, M. et Mme D’Amour. Ils habitaient la petite gare — idée qui me remplissait de joie — avec son épouse et sa fille. Comme Mlle était absente afin de poursuivre ses études au couvent, ces merveilleuses personnes m’avaient quelque peu adopté.

Durant toutes mes années d’emploi « Non officiel » à la gare de Saint-Lazare, il n’y avait pas plus de quatre trains de passagers du lundi au samedi, et pas plus de deux trains de passagers les dimanches.

Les trains de nuit 21 et 22 de et vers Toronto et Chicago arrêtaient rarement à Saint-Lazare. Par contre, on m’a dit que le train 21 arrêtait parfois en direction ouest pour ramasser des passagers en route vers Toronto. M. D’Amour m’a rapidement appris à lire l’heure sur l’horloge Seth Thomas dans la pièce de l’opérateur. Il m’a également appris les signaux manuels que les équipages utilisaient. Les salutations enthousiastes aux membres des équipages se soldaient souvent par quelques coups de sifflet. Durant cette période de ma vie, ma parenté prenait des pans à savoir si je serais ingénieur ou conducteur pour la compagnie de chemin de fer. J’ai également appris à cette période, comment la gare était divisée. Il s’agissait d’une bâtisse d’un étage. De la plateforme, on pouvait accéder au

Les grands-pères sont généralement une source de connaissances et de sagesse pour leurs petits fils. Mon grand-père, qui est toujours vivant, excellait dans ce domaine. Lorsque je fus assez vieux, il m’a expliqué comment la gare de SaintLazare fut construite en 1886, quand le Canadien Pacifique ouvrit une ligne vers Smiths Falls et Toronto. En septembre 1887, les trains circulaient entre Montréal (gare Viger), via Montréal Jonction (aujourd’hui Montréal-Ouest), Dorion et Saint-Lazare, en route vers Toronto.

Il décrit aussi une journée en mars 1942, quand 19 wagons du train 906 ont déraillé en face de la gare, endommageant sérieusement la billetterie et causant une peur bleue au chef de gare. Plus tard, j’ai également trouvé un vieux livre de reçus de la station de 945 qui démontrait que les revenus de la station étaient de $261 141.38, un très beau montant et beaucoup plus haut que les revenus enregistrés subséquemment. Je déroge de mon histoire… lorsque je fus assez vieux, il ne passait pas une journée ou je n’étais pas à la gare en train d’aider M. D’Amour ou un des ses successeurs, à décharger les trains et envoyer la main aux équipages.

Clara Chevrier et Clara Blais devant la gare de SaintLazare - Source collection famille Chevrier)

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hangar du côté ouest de l’édifice ou à la salle d’attente qui occupait la partie est de la bâtisse avec le bureau du chef de gare. Du bureau du chef de gare, un court passage menait à la cuisine, au parloir, à la salle de bain et à deux chambres (au début).

Le 6060 avec Gilles Chevrier Source collection Gilles Chevrier

Quand le chef de gare, G.E. Séguin emménage avec sa femme et ses deux enfants, il y a assez de place pour tous. Mais au fur et à mesure que la famille grandit, M. Séguin demande à la compagnie une chambre supplémentaire. Une troisième chambre est ajoutée en empruntant de l’espace de la salle d’attente. Cette nouvelle chambre permet de placer les filles dans une chambre et les garçons dans l’autre. Quand M. Séguin quitte Saint-Lazare, sa famille compte huit personnes! La station de Saint-Lazare était un bel endroit pour élever une famille. Un autre chef de gare, M. Besner, avait deux enfants en plus de son épouse. M. Chagnon, pour sa part, a élevé quatre enfants dans la gare dont deux petites filles durant la période où il a été en poste en 1949 à 1956. Il n’y a pas eu changement à l’édifice après 1956. Le hangar est maintenant utilisé pour ranger la tondeuse et les outils de jardinage. Il y a tellement d’espace que les équipes d’entretien y laissent parfois leur équipement pour la nuit.

train 906. Je suis plus à l’aise ailleurs dans la station. J’ai encore perdu le fil de mon histoire… trois ans après notre arrivée à Saint-Lazare, mes parents ont acheté une ferme à environ un mile et demi du village et de la station. Ils pensaient sûrement que cette distance me tiendrait à l’écart de la gare. Mon enthousiasme pour la gare fit en sorte que presque chaque jour, après l’école, je faisais le voyage de 3 milles allerretour vers la gare. Ceci me permettait de voir l’engin 1201 qui tirait le train 29 (Smiths Falls) vers l’ouest. Cet engin avait un bruit et un sifflement tellement parfaits que je ne peux trouver de mots pour le décrire. Alors que je vieillissais, mon enthousiasme et ma fascination pour le Canadien Pacifique ne diminuaient pas au contraire. Et ce même si je pouvais entendre les trains du CN qui passaient à deux milles au sud de ma maison. Le lecteur ne sera donc pas surpris par le prochain chapitre de cette histoire.

Lors de journées froides en hiver, le superviseur de section et ses hommes prennent leur repas dans la salle d’attente. Lors de journées pluvieuses, c’est un bel endroit pour une pause.

Parfois j’utilise le bureau pour travailler, mais je garde toujours à l’esprit le déraillement du

Le 30 avril 1956, 23 jours après mon 18e anniversaire et une semaine après ma graduation de l’école de commerce, je fus engagé par le Canadien Pacifique comme chef de gare par intérim de Saint-Lazare pour une période de 22

$2.00. Il n’est pas nécessaire de dire que par la suite, j’ai fait attention à la monnaie à rendre.

Le premier train de passagers qui s’est arrêté à ma gare était le train 30 de Smiths Falls vers Montréal. Il était à l’heure et tiré par l’engin 1201. La cargaison était de l’équipement lourd d’acier. Quand le conducteur actionna son sifflet, je criai le traditionnel « All aboard for Montreal » — En voiture pour Montréal avec une voix incertaine et le 1201 quitta la station en gagnant de la vitesse vers Vaudreuil-Dorion et Montréal.

deux mois et demi. Quelle chance, mon rêve devenait réalité. J’étais un vrai employé des chemins de fer, et de plus, je travaillais pour la meilleure compagnie au Canada. Après une courte formation sur les tarifs, la comptabilité et la vente de billets, et après avoir entendu toutes les mises en garde : ne jamais laisser le bureau sans verrouiller la poste, ne jamais laisser le tiroir-caisse ouvert, ne jamais fumer dans le hangar, etc., mon bon ami M. Chagnon a signé les papiers de transfert, m’a donné les clés et m’a dit : Bonne chance, tu es maintenant en charge.

Mon Dieu, quelle responsabilité, mais quelle joie. J’étais chef de gare de Saint-Lazare, même si de façon temporaire.

Le wagon de freight qui pesait mille livres devait ensuite être traîné par-dessus la voie vers l’ouest, et ensuite vers le hangar pour déchargement. Il était chargé, entre autres, de 10 boîtes de poussins, de meubles et de plants de fraises. Les comptes express étaient très importants pour une petite gare, car ils signifiaient des revenus supplémentaires pour le chef de gare qui était à commission. Une journée, alors que je déchargeais avec empressement la cargaison de lait provenant de Green Valley, une petite ville à l’ouest vers Smiths Falls, le freineur me dit de ralentir en me disant : ne te pressetoi pas, il me reste 31 ans et quelques jours avant ma pension.

Quel bonheur de devenir le représentant du Canadien Pacifique dans ton propre village. Ma première cliente était une belle jeune femme blonde qui voulait un billet aller simple vers Montréal. Le prix, $1.00. J’étais assez éberlué que je lui aie remis la monnaie pour $5.00 même si elle m’avait payé avec un billet de

Le 17 novembre 1956, je fus promu chef de gare permanent de Saint-Lazare après avoir passé l’été en remplacement sur la ligne de Winchester. À mon retour, j’ai pu occuper la gare avec ma mère, qui était maintenant veuve 23

et un cousin.

teurs 4-8-4 (engins 3100 et 3101) qui tirent. Je peux vous dire que tout ce bruit peut réveiller n’importe qui, incluant mon grand-père qui est partiellement sourd. La gare tremblait tellement que j’étais convaincu que le toit me tomberait sur la tête. De plus, l’histoire de mon grand-père concernant le train 9061 et son déraillement me jouait aussi constamment dans la tête. Mais après quelques semaines, j’ai remarqué que notre sommeil s’habituait au bruit. Par contre, les cadres devaient quand même être ajustés chaque matin et occasionnellement un morceau de plâtre devait être ramassé.

Mes expériences variées comme chef de gare sont tellement nombreuses que je pourrais écrire encore 500 pages à ce sujet. Pour moi, ma nouvelle position était rêvée. C’était un travail peu demandant. Je pouvais draguer les belles filles du village qui venaient à la station. Je pouvais même dormir jusqu’à 30 minutes avant le début de mon quart de travail. De plus, je n’avais pas de voyagement pour me rendre à mon travail. Il n’y avait pas de facture d’électricité, pas de facture d’eau, pas de facture de chauffage, pas de facture de téléphone et pas de facture de taxes. Le loyer? $5.00 par mois!

Le jour de l’an était une occasion spéciale pour les habitants de Saint-Lazare et l’achalandage sur le train en 1957 en était la preuve. Le train Montréal -Toronto étant 31 minutes en retard, avec plus de 100 passagers, il fallut que le conducteur avance quelques centaines de pieds pour déposer tous les passagers sur la petite plateforme. Mais cette foule était petite en comparaison à celle du train 36 de 18h13 le 2 janvier 1958 alors qu’une grève des trains était présagée. La salle d’attente était bondée et plusieurs personnes attendaient à l’extérieur au froid. Plus tard, la même soirée vers 23h30, un homme cogne à la porte de la gare. Il est chauffeur pour une compagnie d’autobus et il est en panne. Il cherche un endroit pour mettre ses 28 passagers au chaud. Même s’il est la compétition, mon cœur tendre et lui ouvre la poste à lui et ses passagers passent la nuit dans la gare.

J’en profite pour terminer mes rapports que j’envoie à Montréal le 2 janvier suivant. Ce fut le dernier train à passer à Saint-Lazare avant la grève. La grève dure 9 jours qui me semble comme 9 ans.

Ma mère et moi avions de la difficulté à dormir dans ce silence.

Parfois, une aussi belle vie a aussi ses côtés moins rigolos. Avez-vous déjà essayé de dormir dans une chambre qui se trouve à 30 pieds de la voie ferrée double? Avec un chemin public qui croise la voie ferrée à moins de 250 pieds à l’ouest? Avec jusqu’à 13 trains qui passent par nuit, incluant les trains de nuit 21 et 22 qui passent à plus de 70 milles à l’heure avec des mo-

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Début mars 1967, les services de passagers encaissent un dur coup alors que le service de passagers sur rail était annulé, sauf les trains du dimanche 29 et 30 de Montréal à Smiths Falls. Cette nouvelle prenait effet à 12h01 le 28 avril 1957.

C’était le début de la fin. Nous avons perdu 50 % de notre clientèle de passagers et de freight. Un an plus tard, le poste d’agent-concierge de SaintLazare était aboli pour être remplacé par un concierge seulement. Cette position fut octroyée à ma mère après une entente de dernière minute. Le 23 avril 1960 à 18h13, le dernier train du dimanche passa et c’était la fin totale du service de passagers.

gare est toujours l’endroit pour venir pour un conseil d’impôt ou pour régler des comptes en prenant une bonne tasse de café. Même s’il n’y a plus de chef de gare officiel à Saint-Lazare, les trains de marchandises se font toujours inspecter visuellement et j’envoie toujours la main aux équipages lorsque je suis sur place. Pendant toutes ces années à inspecter les trains qui passent, je peux rapporter seulement un incident sur un train de passagers et quelques-uns sur des trains de marchandises. Ce qui témoigne du professionnalisme des équipes d’entretien du CPR. Maintenant que je travaille aux services comptables et des revenus à la gare de Windsor à Montréal, vous devez penser que les opérations ferroviaires ne m’intéressent plus? Rien ne pourrait être plus faux. En effet, V.E. Everett, surintendant de la subdivision Winchester de Smiths Falls, disait que je faisais encore partie de la famille de la subdivision Winchester.

Je suis fier de cet honneur et je compte demeurer méritant de celle-ci.

Le service de cargaison continua à opérer à la station de Saint-Lazare jusqu’en 1969 via les camions du CPR, mais ce service était peu populaire. La clientèle n’étant pas au rendez-vous, la gare de Saint-Lazare fut fermée définitivement le 31 août 1969.

Durant ma carrière de chef de gare, j’ai connu de petites victoires, comme en 1958 quand j’ai pu persuader un client de faire son transport entre London et Saint-Lazare par rail. Ceci ajoutait $1 500.00 en revenu annuel pour le CPR. Chaque année aussi je tentais d’obtenir la clientèle de Plywood BC, ce qui s’avérait parfois bénéfique.

Pour moi, la gare de Saint-Lazare représentait une maison confortable et l’idée de déménager ne me plaisait pas. J’ai donc fait application au CPR pour être locataire de la gare. Après beaucoup de négociations, le contrat ou bail fut signé entre moi et le CPR détaillant les obligations de chacun. Cet arrangement est encore à ma satisfaction aujourd’hui.

Demeurer dans la gare est fort plaisant la majorité du temps et je dois dire que les hivers sont encore mieux maintenant que j’ai pu convaincre les hommes du déneigement de rail que quelqu’un habite la gare. Auparavant, ils passaient à toute vitesse et projetaient la neige et la glace sur la gare. Maintenant ils font attention et il n’y a plus de bris de vitres ou autre. Maintenant que nous sommes en 1971, j’aimerais faire de cet immeuble intéressant mon foyer pour toujours. J’aimerais me marier, élever une famille ici et y demeurer autant que Dieu me le permettra.

Quelqu’un m’a déjà demandé quelles étaient les heures d’ouverture de la gare de Saint-Lazare. En réalité, il n’y avait pas d’horaire formel sauf pour les trains. Les gens venaient à toutes heures et trouvaient quelqu’un pour les servir jusqu’à 20h, que ce soit pour une cargaison ou pour un billet de train à titre de passager.

La tradition d’offrir un service aux citoyens de Saint-Lazare a peu changé, même en 1971. La 25