Traité des maladies paludéennes à la Guyane

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TRAITÉ DES MALADIES PALUDÉENNES

à ses différents stades: congestion, hépatisation rouge et grise, suppuration. Le traitement est un des points sur lesquels je veux le plus insister. On ne saurait, ici tout en se rappelant la nature inflammatoire du processus qui se déroule sous notre oreille, oublier l’influence sous laquelle il s’est développé. Aussi le sulfate de quinine doit-il être administré concurremment avec les antiphlogistiques et les révulsifs. Mais vu l’imminence constante de l’anémie à la Guyane, et surtout l’impossibilité de revenir à la saignée à chaque accès, il faut s'en tenir aux émissions sanguines locales, soit aux sangsues, soit, si elles venaient à manquer, ce qui arrive souvent sur les points isolés de la colonie, aux ventouses scarifiées. Quelque éloigné que l’on soit aujourd’hui de la saignée, je crois devoir dire que si les émissions sanguines locales, paraissaient insuffisantes, dans aucun autre cas on ne serait plus autorisé d’y revenir. Il me semble que de nos jours le médecin est peut-être trop dominé par la crainte de l’anémie, et qu’en renonçant aux saignées, il s’est privé d’un moyen bien puissant. En tous cas, je pense que la crainte de l’anémie ne saurait entrer en ligne de compte dans un cas aussi grave que celui dont je m’occupe, et qu’avant de se demander dans quelles conditions se fera la convalescence, il est d’abord indispensable d’y conduire le malade. Les autopsies que je reproduis prouvent que c’est du reste ainsi que la question a été jugée par ceux qui ont eu à soigner ces accès.


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