Les Antilles françaises : leur assimilation politique à la métropole

Page 62

– 58 – C’est surtout à partir de 1840, que le mouvement libéral se précipita. On marchait vers l’abolition de l’esclavage et l’établissement du droit commun. Le gouvernement, les Chambres et l’opinion publique étaient animés du même esprit. Cette évolution nouvelle avait commencé à la suite d’un procès retentissant qui avait eu lieu aux Antilles. « L’ancienne société coloniale s’était jugée elle-même, en condamnant à des peines infamantes des hommes libres, coupables seulement d’avoir été détenteurs ou distributeurs d’un écrit publié en France, et qui contenait des critiques à l’endroit du système colonial de l’époque. Un grand bruit se fit autour de cette affaire, dont les principales victimes, Bissette, Fabien et Volmy, flétris par la justice de la Martinique, reçurent du moins de l’opinion européenne une éclatante réparation. L’agitation qui prit naissance à cette occasion, aboutit peu de temps après la révolution de 1830, à la reconnaissance des droits civils et politiques des hommes libres de toute origine, et plus tard au grand mouvement de discussion et de critique d’où devait sortir, un jour ou l’autre, l’abolition de l’esclavage. » (1) Le public était gagné à ces idées par les défenseurs de la cause coloniale au nombre desquels on comptait M. Isambert. Il ne restait plus qu’aux corps constitués à agir. 1. Al. Isaac, même ouvrage, p. 43.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.