Enjeux et limites de l’introduction du Supply Chain Management...

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Depuis quelques années, une équipe de chercheurs basée à Birmingham réalise des travaux sur le pouvoir et ses représentations dans une relation dyadique fournisseur-acheteur (Cox, 2001a; Cox, 2001b; Lonsdale, 2001; Sanderson, 2001) ainsi que dans une relation établie à plusieurs au sein des chaînes d’approvisionnement (Cox, Sanderson, Watson, 2001). Une matrice de pouvoir (Cox, 2001a; Cox, 2001b) a permis aux chercheurs de Birmingham de mettre en évidence plusieurs types de pouvoir susceptibles d’exister entre un acheteur (A) et un vendeur (B). Selon ces chercheurs, lorsque (A=B), nous nous trouvons dans une situation d’interdépendance ; lorsque (AOB), dans une situation de dépendance ; ou de domination dans le cas de (A>B ou A<B). Dans le cas où l’administration du pouvoir est perçue comme possible, ce dernier, dans ces conditions, ne constitue pas un frein à l’implantation ainsi qu’à l’instauration d’un partenariat concluant et performant entre les acteurs de la chaîne logistique globale. D’après Cox et al. (2002; 2001), trois sources de valeur/pouvoir pérennisent le supply chain management et peuvent favoriser la création de valeur à travers un pouvoir qui se serait laissé « amadouer » : (1) offrir de la valeur au client final au moment où celui-ci s’apprête à acquérir un produit ou un service ; (2) tout mettre en oeuvre pour créer de la valeur ajoutée grâce aux processus qui soutiennent et optimisent les relations entre chaque partie prenante du réseau d’affaires ; (3) s’assurer que la création de valeur est continue et donc durable afin d’éviter de mettre fin à l’activité des investisseurs. Les auteurs notent tout de même qu’un management de pouvoir est favorable à l’instauration d’une politique de supply chain management lorsque la relation acheteurfournisseur est de type A=B (interdépendance des deux parties) ou de type A>B (domination de l’acheteur sur le fournisseur). Dans le cas où il y a dépendance entre acheteurfournisseur, c’est à dire lorsque la relation est de type (AOB), ou lorsqu’il existe une domination du fournisseur sur l’acheteur (A<B), le jeu de pouvoir peut ralentir le processus intégratif ou tout simplement avoir des effets négatifs sur la bonne fin de la démarche d’implantation d’une politique de supply chain management. Ainsi, dans une tentative d’application d’une politique de supply chain management, « le véritable défi pour les producteurs, est de combiner leurs efforts pour accroître le pouvoir de leur entité inter-organisationnelle au sein de leur marché en intégrant le consommateur final, plutôt que de focaliser leurs efforts sur l’augmentation de pouvoir au sein de l’entité dyadique, qui n’est que le lieu de la compétition. Le pouvoir réside alors dans la capacité à

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