L'Ile de Cuba : Santiago, Puerto-Principe, Matanzas et la Havane

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L'ILE DE CUBA.

sortis depuis lors avaient une sage et salutaire ignorance. Grâce à elle, ils n'étaient point dangereux et se trouvaient ainsi à l'abri de toute persécution. C'était ce qu'on voulait; on croyait être trèshabile : les événements ont prouvé trop clairement qu'on se trompait. N'eût-on pas été mieux inspiré en écoutant la voix de la justice, en consultant les aspirations, les justes réclamations de ce peuple méprisé, détesté, persécuté, et en y faisant droit? De cette façon, on ne se serait pas créé tant d'ennemis qui, lassés de se courber sous un despotisme brutal, devaient se relever menaçants, tenant dans les mains les armes ramassées à terre. Après un assez long séjour à la Havane, je me décidai à revenir en France. Lorsque j'annonçai celte résolution à don Pedro, il employa toutes sortes d'arguments, avec une réelle éloquence, pour me prouver que mille raisons puissantes me retenaient encore dans l'île. Parfois il s'imaginait que je faiblissais, et il concevait une trompeuse espérance; il essayait même de m'entraîner dans l'intérieur, avec l'intention inavouée de me faire manquer le steamer. Pour lui enlever tout espoir, je lui déclarai


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