Mission de Cayenne et de la Guyane française avec une carte géographique (1)

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RELATION DU P. PELLEPRAT.

langue (à laquelle il employoit dix heures chaque jour), la mauvaise nourriture qu'il prenoit avec les Sauvages, et les grandes fatigues de ses voyages, le jetèrent enfin dans une dangereuse maladie. On désespéra même de sa santé; ce qui nous causoit d'autant plus de peine qu'il nous étoit impossible de le secourir, tous nos missionnaires étant occupés au-dessus de leurs forces. Mais il plut à Dieu de nous le rendre, et nous le ramener aux Iles en bonne disposition, un an après qu'il en étoit parti. Le motif de son retour fut le désir qu'il avoit de représenter à nos supérieurs la nécessité de tant de pauvres barbares qu'il avoit vus en Terre ferme, leur affection pour les François., la docilité de leur naturel, et la facilité de leur conversion. Il demandoit pour ce sujet plusieurs ouvriers : mais la disette que nous en avions fut si grande, qu'on l'obligea de se contenter d'un compagnon. Il lui fallut même attendre quelques mois ce missionnaire qui ne pouvoit quitter encore le quartier de l'île de Saint-Christophe qu'il desservoit. Nous en parlerons au chapitre suivant ; employons le reste de celui-ci à donner une connoissance générale de cette contrée de l'Amérique, dont nous avons à nous entretenir en cette seconde partie. Ce pays a pour point de départ la rivière des Amazones du côté du sud-est, et monte jusqu'à Comana vers le nord-ouest ; il est terminé au nord-est


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