Des colonies, et particulièrement de celle de Saint-Domingue

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( 292 ) d'hôte. Nous y étions plus de t r e n t e , tous officiers supérieurs. On ne parlait que de St.Domingue. Je gardais le silence. M. l'adjudant commandant D . . . . , qui s'exprimait avec beaucoup de facilité, voulait persuader qu'avec 4,000 hommes il réduirait tous les noirs. Frappés d'un tel discours, mes deux amis lui firent n o i r s , l'incendie , la plus terrible des guerres civiles , conduiront l'armée au tombean , et les colons n'auront plus d'autre ressource que la mort ou la plus horrible misère. » » — L e s soldats français , m e dit le ge'ne'ral L e d o y e n , ( v o u s l'avez vu ) savent tout braver ) les nègres ne valent pas les mamelucks que nous avons vaincus. — J'ai la conviction que les noirs ne p e u v e n t tenir en ligne contre les troupes françaises; ils le savent bien , mais ils n'ignorent pas que le climat et les pluies dévorent vite l'Européen ; que c'est en fuyant , en n'attachant p o i n t d'importance à c o n s e r v e r leurs p o s i t i o n s , qu'ils détruisent v o s a r m é e s , parce que ces p o s i t i o n s , ils p e u v e n t les reprendre le lendemain sur les b l a n c s , qui ne p e u v e n t les garder. » — Je trouve v o s raisons excellentes , m e dit le g é ­ néral ; la paix est préférable à la guerre » ; et tout le inonde fut de son avis. L e lendemain , je m e rendis à bord du vaisseau le Duquesne , sur lequel je devais m'embarquer , c o m ­ m a n d é par M. de Kérangal dont j'étais connu.

Parmi

les passagers se trouvait le général D e b e i l e , deux g é n é -


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