13 l a couverture d'un vieux livre dont le dedans eft arraché , a renfermé un ouvrage qu'on ne retrouve plus ; mais i l reparaîtra un jour, revu Se corrigé par l'auteur » . —C'eft admirable : comme ces paroles font briéves & pleines de penfées! la croyance évangélique, les efperances religieufes y apparoiffent, y font fentir vivement le but de la vie, & le prix de la vertu. Ainfi Franklin affermiffoit doucement, dans fes ouvrages périodiques, qui avoient un prodi gieux fuccès dans les colonies angloifes du conrinent, les fondemens facrés de la morale fociale. I l n'eft pas moins inimitable dans les d'éveloppemens de cette morale appliquée aux devoirs de l ' a m i t i é , à la charité générale, à l'emploi du temps, au bonheur de bien faire , à la combinaifon néceffaire du bien particulier avec le bien public , aux fruits du travail , à la douce exiftence que procurent feules les bonnes vertus, qui nous mettent à l'aife avec la fociécé & avec nousm ê m e s . Les Proverbes du vieux Henri, la Science du bonhomme Richard font entre les mains des ignorans Se des favans : c'eft !a plus fublime morale ufuelle rendue populaire, c'eft pour tous les humains le cathechifme du bonheur. Franklin étoit trop profond moralifte, & counoiftoit trop les hommes, pour ne pas voir dans les femmes les arbitres des mœurs. II. s'appliquoit à perfectionner leur empire, & à les engager