Amélina, Godefroy et Augustin, ou les trois époques d'Haïti

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— 311 — soumît aux manipulations dont nous venons de p a r ler , et où se trouvait une cuve é n o r m e qui pouvait contenir j u s q u ' à cent hectolitres de mélasse. I l visita ensuite l a distillerie, l'infirmerie des n è g r e s , les ateliers des ouvriers forgerons, tonneliers et charpentiers, et enfin l a maison des surveillans et autres habitans blancs employés dans la plantation.

M . B r i a n c h e t , ainsi que nous l'avons dit plus h a u t , était l'un des plus riches planteurs de S . t - D o mingue. Ses propriétés s'étendaient sur une vaste é t e n d u e de terrain. I l avait près de deux cents nègres, et plus de cent bêtes de somme ou de labour. Aussi retirait-il de son industrie un revenu annuel d ' e n v i r o n cinquante mille livres *. Ces d é t a i l s , que M . Brianchet développait avec cette secrète complaisance qui est presque

toujours

inséparable du succès, furent accueillis assez froidement par Augustin. Une pensée d'une plus haute

* Ce fut en 1G43 que les Anglais commencèrent à la Barbade la culture de la canne, et les Français débutèrent à la Guadeloupe en 1648. A u milieu du XVIIIe siècle, l'exportation du sucre des Antilles anglaises seules montait à 37 millions de kilog. ; et ce chiffre, quelque fort qu'il soit, n'est encore que le cinquième du chiffre actuel. D'après des relevés dignes de f o i , la consommation annuelle


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