Godefroy et Augustin ou Deux épisodes de l'histoire de Saint-Domingue

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— 179 — Brianchet l'avait laissée. A la vue de ces restes si chers à son c œ u r , Augustin ne put contenir ses larmes ; puis, s'agenouillant sur le prie-dieu qui avait servi à sa mère, il pria longtemps pour le repos de celle qu'il ne devait plus revoir dans ce monde. M. Brianchet fit d'inutiles efforts pour consoler son fils, il finit par pleurer comme lui ; et ce ne fut pas sans peine qu'il parvint à l'arracher hors de ce lieu qui leur rappelait à tous deux de si tristes souvenirs. Ils se dirigèrent ensuite vers les cases des nègres, dont l'emplacement était séparé par un mur très élevé, de la forêt qui entourait une partie de la plantation. Ces cases consistaient presque toutes en deux pièces, l'une destinée à servir de cuisine, et l'autre de chambre à coucher. Elles étaient e n core garnies des chaises, des tables et des ustensiles nécessaires à un ménage, que madame Brianchet avait donnés aux esclaves, mais ce mobilier était dans le plus triste état. Les couvertures des lits étaient usées ou déchirées, et à cette propreté tant vantée qui distinguait autrefois les cases de M. Brianchet parmi celles de tous les autres colons, avait succédé une saleté qui soulevait le cœur.


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