Campagnes des Français à Saint-Domingue, et réfutation des reproches faits...

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( 6 9 ) gnaient une joie indécente , de ce qu'on leur annonçait que la guerre avec l'Angleterre était certaine. C'est par eux qu'on en eut les p r e ­ miers avis. Ils l'annoncèrent deux mois avant q u ' o n n'en eût la certitude. Begon

, mulâtre

pêcheur , actuellement grand-amiral,

mani­

festait alors ses projets , par le nombre de barges

(1) qu'il faisait construire sur les côtes,

depuis la baye des Flamands jusqu'au

Port-

au-Prince et St.-Marc. Malgré tout c e qu'on avait à reprocher aux mulâtres depuis la révolte de Clerveau de Pétion,

et

le général en c h e f ne considérant

q u e l'intérêt de l'état , n'écoutant point les clabauderies des personnes qui tenaient encore aux

anciens préjugés

, suivit la marche poli­

tique de son prédécesseur, et leur continua les m ê m e s égards. Il assimila leurs femmes blanches

aux

dans les fêtes qu'il donna pour cal­

m e r le public , sur les craintes qu'inspirait la maladie qui décimait chaque jour

l'armée. Le

capitaine- général avait d'autant plus de raison d e tenir cette marche politique, que plusieurs fonctionnaires, des employés, et des personnes chargées de diverses services , avaient épousé

(1)

B a r g e s , p e t i t e s e m b a r q u a t i o n s p o n t é e s , por­

t a n t 25 à

30 hommes,

et a l l a n t à v o i l e et à r a m e s .


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