Bolivar et l'Emancipation des Colonies Espagnoles : des origines à 1815

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LE LIBERTADOR

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grands ports 1. Les forces combinées de la division de San Carlos et de celle de Valencia pourraient y opposer aux républicains une barrière infranchissable. Izquierdo toutefois n'était pas plus tôt rentré dans Tinaquillo qu'il y trouvait l'ordre de rétrograder vers San Carlos et d'y reprendre ses positions. Monteverde réclamait au surplus du renfort. L'ineptie de cette tactique n'échappa point à Izquierdo. Il chargea l'officier qu'il envoyait à Monteverde avec le détachement demandé, de représenter au capitaine général tous les dangers auxquels allaient se trouver exposées les divisions isolées de l'armée royaliste et il attendit de nouvelles instructions à Tinaquillo. Pendant ce temps les troupes républicaines s'étaient mises en marche : elles arrivaient le 30 juillet au soir au village de Las Pâlmas à six lieues du camp ennemi. Le lendemain, dès le point du jour, Bolivar se remettait en route, espérant surprendre les royalistes. Ceux-ci cependant avaient été prévenus. Izquierdo fut très étonné d'apprendre que Bolivar songeait à l'attaquer avec un peu moins de 1.800 hommes. Il n'en avait luimême qu'un millier, mais l'artillerie dont il disposait était beaucoup plus nombreuse que celle de son adversaire : il résolut de se porter à sa rencontre. Vers quatre heures après-midi, les éclaireurs de l'armée républicaine apercevaient les royalistes rangés en bataille dans la plaine dite de Taguânes. Bolivar donne immédiatement à ses fantassins l'ordre d'attaque. Sous le feu des canons ennemis les républicains se ruent à la baïonnette pendant que la cavalerie des 11aneros cherche à prendre les royalistes à revers. La fureur des assaillants, leur mépris de la mort sont tels que les colonnes serrées d'Izquierdo se voient bientôt réduites à battre en retraite. Elles soutiennent néanmoins avec bravoure l'attaque vingt fois renouvelée de l'infanterie républicaine. Les llaneros, décimés par l'artillerie, ne parviennent pas à tourner les Espagnols; 1. V. p. 170.

ELISÉE

RECLUS,

Nouvelle

Géographie

Universelle, t.

XVIII,


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