Les Petites Antilles : étude sur leur évolution économique

Page 242

230

LES

PETITES ANTILLES

terres marécageuses produisent des cannes de belle dimension mais peu riches en sucre ; des terres sans fond donnent des cannes assez sucrées, à nœuds rapprochés et petits ; les terres rouges et fortes produisent de fortes cannes très sucrées. A la Martinique et à la BasseTerre, les champs consacrés à la canne ne dépassent guère la zone côtière et forment une ceinture autour de l'île. Ils s'étendent sur les plaines et les premiers contreforts des montagnes jusqu'aux environs de 300 mètres d'altitude; à la Grande-Terre au contraire le sol, dans sa totalité, est particulièrement favorable à la culture de la canne. Il est calcaire, léger et très profond. Nous ne pouvons prétendre ici à faire un exposé complet de la culture de la canne à sucre. Des ouvrages spéciaux parlent de cette matière d'une manière beaucoup plus complète que nous pourrions le faire. Nous nous bornerons donc à résumer les opérations qu'elle nécessite dans le seul but de faire ressortir combien elle présente de travail et de difficultés. Autrefois la canne n'était replantée que tous les cinq ou six ans et les rejetons qu'elle donnait chaque année étaient suffisamment riches en sucre pour en justifier la conservation. Aujourd'hui que le sol est déjà moins riche et surtout que le bas cours du sucre exige des rendements plus élevés à l'hectare pour couvrir les frais d'exploitation, il ne convient guère de demander à chaque pied plus de deux ou trois coupes suivant les terrains, à raison d'une coupe par an de janvier à juillet. L'exubérance de la végétation en ces pays occasionne des frais considérables pour maintenir les plantations en état de propreté, et pour empêcher les pousses d'être étouffées sous les mauvaises herbes et surtout sous les mauvais arbustes, comme le goyavier. D'un autre côté la


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.