Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome troisième

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( 344 ) avec zèle, et qui, en même-temps , toute petite qu'elle est, a pesé sur les propriétaires, qui bien souvent ne retiroient pas du travail des cultivateurs, des produits suffisans pour y faire face. En même-temps on a armé un nombre trèssuperflu de ces cultivateurs, pour la petitesse de la colonie, qui n'a jamais été attaquée. On a organisé des cantons étendus, mais où il n'y a presque d'autres habitans que des singes et des perroquets : on y a mis un étalage de places et d'emplois, semblable à ce qui se pratique pour les départemens de France les plus peuplés : on a donné des grades , de l'argent, des emplois et de l'autorité à des hommes qui ne savoient ni lire ni écrire, et qu'on a enlevés à la culture contre toute raison. Comment, sous de telles circonstances , une colonie aussi peu avancée, n'auroit-elle pas diminué et dépéri ? Mais une fois qu'un gouvernement sage y aura établi un bon règlement de culture, sur des bases prises dans les principes de la constitution , et appuyées sur la liberté , les nègres cultivateurs ayant une part convenable dans les revenus que leur travail fait éclore , les


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