Voyage à Surinam et dans l'intérieur de la Guiane. Tome second

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( 335 ) porte ses petits sur son dos : je n'en ai jamais entendu parler à Surinam , et je suis persuadé que cette espèce n'existe pas. J'ai déjà dit que par un retard , dont j'ignorois la cause, la matinée étoit fort avancée quand nous quittâmes notrecamp. J'étois de l'avant-garde avec les chasseurs et quelques soldats de marine, qui portoient tous sur leur dos des provisions pour neuf jours. Nous n'avions fait encore que bien peu de chemin, quand un des premiers, sonnant du cor, les autres se déployèrent et se couchèrent à plat ventre sur la terre , le fusil bandé, et tous prêts à combattre. Je fis comme eux : mais nous n'eûmes qu'une fausse alarme. C'étoit un cerf qui, en courant, avoit agité le feuillage. Nous nous relevâmes donc, et nous marchâmes dans la vase et dans l'eau, jusqu'à trois heures après-midi , que nous campâmes sur des terres élevées, où l'on ne put avoir de l'eau qu'en creusant un trou ; et celle que nous en tirâmes étoit si bourbeuse , que nous fûmes contraints de la faire passer à travers nos cravattes , ou les manches de nos chemises. Le colonel Seybourg vint ici me trouver, pour m'inviter à souper dans sa hutte , et me traita avec une politesse qui me surprit toujours plus.


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