La Montagne Pelée et l'effroyable destruction de Saint-Pierre

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LA MONTAGNE PELEE * *

Le croiseur allemand « Falke », peut-être par ordre de Guillaume II, mouilla en rade de Fort-de-France le 13 mai au matin. Il est à remarquer que c'était la première fois, depuis 1870, qu'un vaisseau de guerre de cette nationalité, visitait la Martinique. * **

Mais la France avait hâte de répondre à notre premier appel de détresse. Le 12 mai, le croiseur « d'Assas », fut dépêché à destination de notre île, avec, comme premier secours, des désinfectants et de nombreux approvisionnements. A la même date, le « Tage » qui croisait au large de la Nouvelle-Orléans (Etats-Unis), mettait le cap sur nos côtes avec des secours et des vivres.

ιΛ A leur tour, les Etats-Unis d'Amérique, à la diligence du Président Théodore Roosevelt, nous envoyèrent d'énormes quantités de provisions et de médicaments par le croiseur « Dixie » qui fit son apparition en rade de Fort-de-France le 21 mai 1902. L'illustre Président s'était promis, en outre, de venir un jour visiter notre petit pays. Il tint parole, et c'est durant la Grande Guerre, exactement le 22 février 1916, qu'accompagné de Madame, il débarqua du vapeur « Guiana » et foula le sol de la Martinique où il fut accueilli avec tous les honneurs et toute la sympathie qu'il méritait. De l'opuscule édité à cette occasion par M. Louis Achille, nous extrayons le passage suivant : « Au respect de l'homme s'ajoutait, en outre, pour la Martinique, un sentiment de gratitude particulière envers celui qui fut le premier à lui venir en aide lors de l'inoubliable catastrophe de 1902. Les ruines de Saint-Pierre fumaient encore que des secours importants affluaient déjà de l'Amérique pour soulager les misères des sinistrés et le Président Roosevelt mit à la disposition du Gouvernement français toutes les ressources nécessaires de la marine américaine pour procéder, s'il y avait lieu, à l'évacuation immédiate de la population de l'île. Le pays n'oubliera jamais ce qu'il doit à ce cœur généreux. » La petite brochure de M. Achille reproduit également un discours que notre distingué compatriote M. Victor Sévère, alors maire de Fort-de-France, avait prononcé à l'Hôtel de ville à l'adresse de notre grand bienfaiteur. Après avoir fait allusion à « la vive et perpétuelle reconnaissance » de ses concitoyens pour la puissante nation américaine, M. Sévère ajouta : « Nous avons tous ici conservé la


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