La perte d'une colonie : La Révolution de Saint-Domingue

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Le président Riche, également noir, qui lui succéda, mourut en 1847. Les ministres désignèrent alors pour la présidence, un nègre, capitaine dans les gardes, nommé Soulouque, homme ignorant et incapable, et qui était connu pour s'adonner au culte de Vaudoux. Les ministres pensaient pouvoir se servir de lui comme d'un instrument docile. Soulouque ne se prêta pas à ce rôle, et gouverna en despote. A Haïti, les mulâtres et les noirs sont en présence les uns des autres. Soulouque représentait les noirs, et comme tel, il poussait j u s q u ' a u x dernières limites sa haine contre les gens de couleur. Dans le but de faire disparaître cette race, il en fit massacrer plusieurs centaines. En 1849, il se faisait élire empereur sous le nom de Faustin I . La constitution du nouvel empire était un mélange d'institutions monarchiques et républicaines. Sa Majesté Faustin I créa une noblesse en tête de laquelle il mit quatre princes, cinquante-neuf ducs, suivis d'une grande quantité de marquis, de comtes et de barons. Les vanités particulières se trouvaient ainsi satisfaites. Une fois empereur, Soulouque m o n t r a plus que j a m a i s ses instincts féroces, et gouverna à coups d'exécutions sommaires. Les Haïtiens eurent un tyran dans toute l'acception du mot. Soulouque aurait bien voulu soumettre l'île tout entière à sa domination : mais ses troupes furent toujours battues par les Dominicains. Le régime qu'il imposait à Haïti était le retour à la barbarie. A la fin, la population se lassa d'être pillée, pendue, fusillée. Une insurrection éclata. Soulouque fut renversé et la république rétablie (1858). er

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