Anthologie d'un siècle de poésie haïtienne : 1817-1925

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GEORGES SYLVAIN

Quand cela a poussé, que c'est devenu beau, Font une espèce de ficelle Plus forte que le latanier, Que le pite, que le zorain. Us la tressent comme il faut, Jusqu'à ce qu'elle donne un épervier Long ! large ! sans fin, — que ces blancs tendent Pour attraper les oiseaux. Mes enfants Croyez-moi, gardez-vous d'attendre Que l'herbe ait fini de grandir. Pour l'empêcher de germer, Becquetez ces graines sans retard ! Maintenant qu'elles sont au ras du sol, Comme du riz sur un law, Ce sera plaisir que de les manger. Si vous voulez éviter une catastrophe, Profitez du temps où elles sont ainsi ! » — Et donc, ce matin-là, Il faisait un petit temps clair, Sans nuages, ni frais soleil. Doucement, comme si elle craignait D'éveiller les branches en sommeil, La brise soufflait. Quand le ramier eut fini de parler, Les petits oiseaux se prirent à chanter : « Cui ! Cui ! Cui ! Que vient-il dire ? Cui ! Cui ! Non ! Mais d'où sort-il ? Anthologie haïtienne.

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