Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce : T.7 (1) (1713-1796)

Page 312

286 HlSTOIRE PHILOSOPHIQUE colonies au dégré d'opulence & de prospérité qu'on devoit s'en promettre. Malheureusement on ne vit pas que les premières colonies en Amérique avoient dû se faire d'elles-mêmes lentement , avec de grandes pertes d'hommes , ou des ressouces extraordinaires de bravoure & de patience, parce qu'elles n'avoient point de concurrence à soutenir : mais que les nouveaux établissemens ne peuvent se former que par voie de génération , comme un nouvel essaim s'en'gendre d'un ancien. La surabondance de la population dans une isle, doit déborder dans une autre, & le superflu d'une riche colonie fournir le nécessaire à une peuplade naissante. C'est - là l'ordre naturel, que la politique prescrit aux puissances maritimes & commerçantes. Tout autre moyen est déraisonable, & ne produit que la destruction. Pouf n'avoir pas saisi un principe fi simple & fi fécond, la cour de Versailles ne doit pasrejetter le projet d'empêcher les nouvelles divisions des terres. Si la nécessité de cette loi est prouvée, il faut la faire, quoique dans un tems moins favorable que celui qu'on a laissé échapper. Quand on aura arrêté la dé-


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.