Etude historique sur les origines de l'immigration règlementée dans nos anciennes colonies

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— 157 — sur certains points de la côte d'Afrique que les manœuvre» anglaises venaient de réussir à nous fermer (1). Les démarches de

notre ministre à

Lisbonne restèrent

sans résultat : le Gouvernement se refusa à lever la prohibition prononcée à l'encontre de nos colonies, l'émigration au Mozambique étant de nature à causer le plus grand tort à l'agriculture locale et pouvant donner lieu à l'emploi de susceptibles de favoriser la traite des noirs. Le gouverneur général paya de ses fonctions la bienmoyens détournés

veillance dont il avait fait preuve à l'égard de la Réunion. A la fin de 1856, nos opérations d'immigration étaient singulièrement compromises : l'immigration indienne ne fournissait plus que quelques centaines d'hommes ; les recrutements étaient presque complètement arrêtés sur la côte orientale d'Afrique et, sur la côte occidentale, le capitaine Chevalier, qui venait de signer avec l'administration de la Marine un nouveau traité, le 3o novembre 1856, pour l'introduction à la Martinique de 1.200 travailleurs africains, ne réussissait qu'avec les plus grandes difficultés à rassembler ses convois. Le Ministre de la Marine, en signalant dans une dépêche du !\ octobre, cette situation à son collègue des Affaires étrangères, déclarait le moment venu de prendre une attitude nette et décisive : s'il plaisait à l'Angleterre de repousser l'immigration d'Africains rachetés, libre à elle, car le choix ne lui

manquait pas pour trouver

des travailleurs.

Mais, pour nous qui n'avions pas une semblable latitude, il nous appartenait de régler comme nous l'entendions l'immigration africaine et de procéder enfin aux recrutements

(1) L'immigration africaine et la traite des noirs par M. Baumes. — R. C. 2. S. T. xix (1858).


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