Journal de Saint-Domingue. Janvier 1767.

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Janvier 1767. 39 corne , ou verdatre , dont la consistance est dure & même un peu coriace, & qui, quand elle est bien séche, se casse difficilement sous la dent. Cette féve de caffé n'est autre chose que les deux feuilles séminales de l'arbuste, Elle ne peut croître que lorsqu'on la seme , ces feuilles repliées l'une dans l'autre avec un germe qui les unit. Les deux féves couvertes de leur parchemin sont ensemble grosses comme une baie de laurier. On nomme café en cerise, les fruits mûrs qu'on vient de cueillir ; caffé en coque, le fruit entier & desséché ; caffé en parchemin , celui qui est féché & dépouillé de sa pulpe, & caffé mondé , celui qui l'est de ses enveloppes , tel qu'on le vend. Autre espece de caffé. Suivant ce que rapporte le Mémoire de l'Isle Bourbon, en date de 1720 , dont j'ai déjà parlé, il se trouve dans cette Isle deux especes de caffé. La première en est originaire, & a la feuille différente de celui de Moka : elle eft d'un rapport moins considérable. Cette espece outre cela se divise en mâle & semelle ; le mâle ne donne aucun fruit. Sa graine a une amertume & un goût désagréable, qui passent cependant en vieillissant : elle est fort coriace quand elle est seche, & ne peut se couper sous


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