DE
LA
VIE DE
M.
DE
VERGENNES.
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bourreau dans la colonie, on s'adressa à un nègre, qui refusa : on le menaça de le pendre lui-même s J 1 n'obéissait; après un quart-d'heure d'absence, ce nègre, atrocement sublime, revient et jette au milieu du conseil son poing et la hache dont il venait de se l'abattre. «Maintenant, leur dit-il, vous ne ferez plus de moi un bourreau ». On fusilla les Français (1). Ces détails étaient vraisemblablement connus de M. de Vergennes; mais, comme il le dit dans son Introduction , en peignant des sauvages il n'a point cru devoir employer des couleurs étrangères a leur description. Eh! quel homme observa mieux < u
I e lui les convenances politiques et littéraires? Ce modèle des ministres le fut aussi des pères de
famille. Qu'il me soit permis de rappeler l'attention du public sur ce grand homme, de lui présenter l'esquisse d'un portrait que tous les gens de bien portent gravé dans leur cœur. A peine M. de Vergennes avait-il atteint sa vmgt-unième année , lorsqu'il accompagna le comte de Chavigny, son oncle, dans l'ambassade
C1) Je tiens ces faits d'un ami de 'M. de Saintelette, actuellement à paris ? et qui, lui-même, remit à M. le duc de Choiseuil un mémoire sur la Louisiane, dans les mêmes principes et avec les mêmes vues que M. de Vergennes.