Mission de Cayenne et de la Guyane française. Partie 2

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LETTRE DU P . LOMBARD

ils chantent l'office divin à deux chœurs. Vous seriez certainement attendri, si vous entendiez les motets que nos jeunes Indiens chantent à la messe, lorsqu'on élève la sainte hostie. « Cette peuplade, qui est comme le chef-lieu de toutes celles que nous projetons d'établir, s'est accrue considérablement par le nombre des familles indiennes qui viennent y

fixer

leur demeure-, et par la multitude

des jeunes gens que j'ai élevés, la plupart dès leur enfance, et qui sont maintenant pères de famille. Les premiers y sont attirés par les avantages qu'ils trouvent avec nous. Au lieu qu'errants dans leurs forêts, ils cherchoient avec bien de la peine de quoi vivre, et étoient sujets à de fréquentes maladies qui, faute de soins, les enlevoient souvent dans la fleur de l'âge ; ici, ils se procurent sans tant de fatigues, et abondamment, tout ce qui est nécessaire à la vie ; ils sont plus rarement malades, et l'on n'épargne aucun soin pour rétablir leur santé quand elle est altérée. Enfin le bonheur que goûtent nos néophytes, réunis ensemble dans un même lieu, n'ayant pu être ignoré d'un grand nombre de nations sauvages qui habitent la Guyane, ces bons Indiens me sollicitent continuellement et me pressent d'envoyer chez eux des missionnaires, pour y faire des établissements semblables à celui de Kourou. Quelle


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