Mélanges de littérature volume 2

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DU

JOUR.

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Cependant un nuage épais s'élève sur l'avant du vaisseau ; le passager timide s'effraie à l'aspect des fourneaux enflammés, et le noir cyclope qui habite cet antre enfumé, prépare, en chantant, les légumes et les viandes salées. N o n loin de là une odeur malfaisante frappe les sens alarmés ; mais l'équipage s'applaudit de ne voir rendre à la pompe agitée que des eaux noires et croupissantes, signe heureux des efforts impuissans que fait la mer pour pénétrer dans les fonds du navire. Le matelot satisfait abandonne les pistons, et vole à un nouveau travail ; les uns puisent de l'eau que d'autres répandent de la poupe à la proue ; le pont est inondé, et les pores du bois humectés ne sont plus desséchés par l'ardeur du soleil. Alors on ouvre les panneaux, et l'air, captif pendant la nuit, circule librement ; mais l'airain sonore s'est fait entendre : que celui qui travaille et celui qui se repose volent sur le tillac ; on va rendre au souverain maître des élémens l'hommage qui lui est dû. L'enceinte de nos temples borne trop à nos yeux sa grandeur infinie. O vous ! qui errez sur le vaste sein des mers, prosternez-vous au pied de son trône redou-


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