Lettres politiques sur les colonies sur l'esclavage et sur les questions qui s'y attachent

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— 217 — Maintenant, monsieur le ministre, que dois-je croire? votre missive du 5 septembre, ou bien la lettre de M. Glatigny, directeur de l'intérieur ? S'il est vrai que les brochures confisquées vous ont été adressées par le navire ta Pauline, que sont-elles devenues, depuis plus de trois mois que ce navire est arrivé au Havre ? Si, au contraire, M. Glatigny prétexte vous avoir adressé ces brochures pour ne pas les rendre à mon neveu, parceque des colons ne sont pas satisfaits de votre décision, que doit-on penser de la déférence de vos agents pour l'invitation que vous dites avoir faite au gouverneur de la colonie, afin qu'il veuille bien (S'IL LUI PLAÎT) autoriser la remise de ces brochures? Je vous avais prévenu, monsieur le ministre, par ma lettre du 8 septembre dernier, de ce qui devait arriver, que Je mezzo termine pris par vous ne satisferait pas les seigneurs et maîtres de la Martinique, qui gouvernent la colonie pour le compte de M. Mathieu, gouverneur pour le roi. Je sais pertinemment, monsieur le ministre, que, dans celte affaire de confiscation de ma propriété, votre département, comme les autorités de la Martinique, n'agit contre mes intérêts que pour être agréable à cette poignée de factieux, et à certain délégué qui les pousse à résister aux volontés de la métropole. Mais si votre département, si ses agents dans la colonie n'ont pas le courage de se faire respecter, de se faire obéir par ces insolents factieux, et de mettre à la raison le délégué dont il s'agit, cela ne regarde personnellement que vos agents, et peut-être aussi, par contre-coup, votre département; mes intérêts n'en doivent pas souffrir, et ce n'est pas à moi de payer les frais de cette anarchie administrative. Voilà plus d'un an, monsieur le ministre, que je suis en réclamation près du département de la marine pour obtenir justice ; j'ai fait tout ce qui était humainement possible, pour le ramener envers moi à des sentiments de justice et d'équité, l e département de la marine et des colonies s'est constamment abstenu de répondre à mes pétitions pour complaire à des gens qui lui font la loi, qui le bravent en tout et sur tout, qui méprisent et foulent aux pieds les instructions ministérielles de votre département, parceque ces instructions n'ont peut-être pas le degré de résolution et le caractère de fermeté désirables. Et c'est sur moi, sur moi, monsieur le ministre, sur moi, malheureuse victime de ces gens, que votre département fait tomber tout le poids de sa puissance! Vous remarquerez, monsieur le ministre, la nouvelle


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