La confession de Bazoutte

Page 298

286

LA CONFESSION DE BAZOUTTE

remarqué, toutefois, que lorsque, selon les usages établis sur toutes les plantations du général et aussi sur les autres plantations voisines, il menaçait les paysans de les faire mettre en prison, aux ceps ou de les faire bâtonner par les soldats, sa femme en éprouvait un grand saisissement, Elle murmurait défaillante : — Oh ! mon ami ! Il ne s’en était guère jusque-là inquiété, faisant charroyer impitoyablement pour un prétexte ou un autre, les récalcitrants, dont, au préalable, il ordonnait d’amollir un peu la peau. Toutefois, quand il se convainquit, après une observation attentive, que ces violences agissaient désastreusement sur Marie-Madeleine, il résolut de ne plus les lui offrir en spectacle. Il ne cria plus, il ne donna plus ses ordres à poigne devant elle. Il évita de faire acte d’autorité brutale, acte de fils de général-délégué en sa présence. Il se cacha d’elle. Il alla plus loin, hors de sa vue, pour délibérer des punitions avec l’officier commandant le détachement des dix hommes en permanence aux Bambous, et sur chacune des autres propriétés de son père.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.