L'impératrice Joséphine

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LES ROSES DE LA MALMAISON

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tinguait cette personne si bonne quand elle n’était qu’une simple particulière, si adorable quand elle fut sur le trône. » Elle continue : « Distinction des traits et de la tournure, beauté des bras, de la poitrine et des épaules, élégance des extrémités, aisance du port de tête, les portraits sont impuissants à rendre l’éclat du teint et la transparence soyeuse de la peau, l’animation des yeux à la fois vifs et doux, l’éloquence du sourire et tout cet accord harmonieux du regard, de la voix, de l’attitude et du geste. » La duchesse d’Abrantès, qui avait quelquefois mauvaise langue : « Joséphine avait une taille et une tournure ravissantes, et les bras les plus beaux; à cet égard, elle pouvait lutter, et même avec succès, contre sa belle-sœur (Pauline), qui n’avait pas une grâce aussi parfaite qu’elle en tous ses mouvements. » Et Méneval rapporte que Bonaparte regrettait de n’avoir pas un peintre comme l’Albane pour peindre la grâce de Joséphine à se mettre au lit... Mais ici il faut tirer le rideau. Et toutes ces phrases, les nôtres comme les autres, sont froides. Aucun portrait, ni même aucun témoignage ne peut donner la chaleur de la vie. Il faut nous résigner, nous, à ne point connaître Joséphine aussi bien que ceux qui l’ont connue et aimée. Du moins, nous pouvons essayer de la connaître au mieux en la regardant vivre. Elle vit et elle vécut entre ses deux enfants. On ne les sépare point d’elle. On se laisse prendre au charme de cette tendresse sans nuages, jusqu’à la mort. Eugène alors est un aimable garçon de vingt ans. Il y a


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