La R. M. Javouhey, fondatrice de la Congrégation de Saint-Joseph de Cluny. Tome I

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— 19 — du Carmel, la bienheureuse confidente des secrets du Cœur sacré de Jésus et tant d’autres, n’ont pas toujours entièrement échappé à cette loi générale. Et Anne Javouhey, avec le caractère que nous lui connaissons déjà, ne devait pas y être soustraite davantage. Voici ce qu’on lit. à cet égard, dans les annales historiques et religieuses de l’Institut : « Nous savons peu de chose des années qui suivirent « la première communion de notre vénérée Mère. Mais « ce que l’on n’ignore pas, parmi nous, ce qu’elle-même a « plus d’une fois répété, par un sentiment d’humble « confusion, en même temps que de reconnaissance pour « les innombrables grâces dont Dieu daigna ensuite la « prévenir, c’est que le goût du monde marqua d’abord « son empreinte sur sa jeune âme. A mesure, en effet, « qu’elle avançait dans l’âge de l’adolescence, on la vit se « tourner vers la vanité ; penchant qui était encore « favorisé en elle par l’aisance de ses parents, et la « condescendance avec laquelle ils acquiesçaient alors à « ses désirs. » Plus tard cependant, elle demandera humblement pardon à son digne père de lui avoir occasionné, dans sa jeunesse, des dépenses inutiles, afin de satisfaire ses goûts pour la parure. Mais si elle était quelque peu esclave de la vanité, nous ne disons pas de ce luxe effréné, dont on gémit de nos jours jusqu’au fond de nos campagnes et que l’on ne connaissait pas alors, une chose captivait davantage encore son cœur; c’était le besoin d’expansion, l’amour des divertissements et du plaisir. La première à toutes les fêtes et réunions de famille, elle y était comme le boute-


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