Les Grandes Antilles, étude de géographie économique

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sidérable dont elle jouit, etc. Alors que les États-Unis introduisent pour 2.100.000 dollars de ces machines, l'importation correspondante de la Grande-Bretagne n'est pas de moins de 570.000 dollars, celle de la Belgique de 564.000, celle de l'Allemagne de 417.000. La France ne vend plus que pour 75.000 de ces machines, mais ce n'est pas précisément par suite des avantages dont jouit la Confédération américaine; nos constructeurs fabriquent trop coûteusement des machines trop bonnes, qui durent trop longtemps, et ne permettent pas l'amortissement, indispensable pour le jour où des progrès doivent être introduits dans les procédés de fabrication du sucre. D'une manière générale, la France vend surtout à Cuba des tissus de coton, des produits chimiques, des étoiles de laine ou de soie, des articles de Paris, des vins spiritueux, et aussi des articles métallurgiques. Il ne faut pas oublier que la position commerciale de la France à Cuba a jadis été de premier ordre, et cela tout particulièrement avant 1868; non seulement les commerçants français étaient nombreux dans l'Ile, mais encore les planteurs venaient dépenser une partie de leurs revenus en France, et tout, dans les maisons riches, était à la mode de Paris, provenait de magasins ou de fabriques françaises. Or, les autres pays se sont ingéniés pour fournir des articles ressemblant aux nôtres; de plus, bien des gens ont restreint leurs dépenses, à la suite de tant de ruines causées par des insurrections multiples. Enfin les Américains ont introduit de plus en plus leurs modes et leurs habitudes, à tous égards, dans les milieux riches; aussi bien, si le luxe continue à régner en maître à la Havane notamment, on dépense moins volontiers pour faire venir de France certains articles. Au surplus, il n'est pas démontré que nos


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