La Jangada, huit cents lieues sur l'Amazone.

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LE D E R N I E R

COUP.

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l'aventurier. 11 tomba en arrière, et, le sol lui manquant soudain, il fut préci.pité en dehors de la berge. Une dernière fois ses mains se raccrochèrent convulsivement à une touffe de roseaux, mais elles ne purent l'y r e t e n i r . . . Il disparut sous les eaux du lleuve. Renito était appuyé sur l'épaule de Manoel; Fragoso lui.serrait les mains. Il ne voulut môme pas donner à ses compagnons le temps de panser sa blessure, qui était légère. « A la jangada, dit-il, à la j a n g a d a ! » Manoel et Fragoso, sous l'empire d'une émotion profonde, le suivirent sans ajouter une parole. Un quart d'heure après, tous trois arrivaient près de la berge à laquelle la jangada était amarrée. Benito et Manoel se précipitaient dans la chambre de Yaquita et de Minha, et ils les mettaient toutes deux au courant été ce qui venait de se passer. « Mon fils ! mon frère ! » Ces cris étaient partis à la fois. — A la prison!... dit Benito. — Oui !... viens!... viens!... » répondit Yaquita. Benito, suivi de Manoel, entraîna sa mère. Tous trois débarquèrent, se dirigèrent vers Manao, et, une demi-heure plus tard, ils arrivaient devant la prison do la ville Sur l'ordre qui avait été préalablement donné par le juge Jarriquez, on les introduisit immédiatement et ils furenf conduits à la chambre occupée par le prisonnier. La porte s'ouvrit. Joam Dacosta vit entrer sa femme, son fils et Manoel. « Ah! Joam, mon J o a m ! s'écria Yaquita. — Yaquita! m a femme! mes enfants! répondit le prisonnier, qui leur ouvrit ses bras et les pressa sur son cœur. — Mon Joam innocent! — Innocent et vengé!... s'écria Benito. — Vengé! Que veux-tu dire? — Torrès est mort, mon père, et mort de ma main ! — Mort!... Torrès!... m o r t ! . . . s'écria Joam Dacosta. Ah! mon m'as perdu ! »

fils!...

tu


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