Question des sucres (1839)

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7 L a mesure qui aura pour effet de ruiner une industrie qui a été sollicitée et encouragée à son origine, sous l'empire , tolérée et protégée sous la restauration, garantie et régularisée en quelque sorte sous le gouvernement actuel, sera-t-elle juste? voilà dans ses vrais cléments la première question. C e n'est pas ici le lieu de faire un long historique du sucre de betteraves ; néanmoins , en peu de m o t s , je donnerai une idée des encouragements qu'il a reçus. E n 1 8 1 2 , l'Empereur fait remettre 4 0 , 0 0 0 fr. à chacun de M M . Isnard et Barruel, avec obligation de les destiner à une fabrique de betteraves. E n m ê m e temps , il fonde quatre écoles de sucreries indigènes, avec professeurs, etc., etc. ; quatre fabriques , dites impériales , s'élèvent ; une s o m m e de 1 2 , 0 0 0 fr. est accordée à M . Bonmatin, sur un rapport de M . C h a p tal; un terrain concédé à M . H u a r t , toujours dans le m ê m e but ; enfin des primes, des promesses de toute espèce , des dons pécuniaires , cherchent à frayer une route à cette industrie chancelante. L'esprit inventif qui fermente en France s'est bientôt mis à l'œuvre. L e fabricant, qui se ruinait alors que le sucre était à 6 fr. la livre, trouvait récemment u n bénéfice raisonnable à le vendre moins d'un franc ; mais aussi, pour arriver à ce résultat, que d'expériences coûteuses, quelle s o m m e de capitaux absorbée par des essais infructueux ! L'emploi de la chaux, celui du noir animal, les diffé-


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