Au pays de l'or noir : le caoutchouc du Brésil

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AU

PAYS D E L'OR

NOIR

le seringueiro verse une certaine quantité de lait sur la palette de la « forma », laquelle est soutenue soit sur les genoux, soit par une fourche en bois fichée en terre; il la présente aussitôt à l'action de la chaleur, en ayant soin de lui imprimer au-dessus de la fumée un mouvement de rotation continuel qui détermine la forme que prend le caoutchouc, celle d'une boule ovoïde. Dès que le lait est coagulé, ce qui est l'a faire de quelques

minutes, formant

de l'enduit

liquide une

mince couche solide, une seconde couche est étendue sur la première et soumise à son tour à l'action de la fumée, et ainsi de suite jusqu'à épuisement du latex dans la bassine ou jusqu'à ce qu'on ait obtenu une boule ou bolacha suffisamment forte. Ces bolachas ont u n poids qui peut varier suivant les endroits entre 2, 4, 8 et 50 kilos. Elles constituent ce qu'on appelle la borracha fina, plus connue sous le nom

de fine para ; chaque boule est nécessairement

marquée au feu de l'initiale ou de la marque du propriétaire. XIII. —

Nous avons dit que le seringueiro commençait

sa journée à cinq ou six heures du matin; il a généralement terminé sa tournée à midi. Il lui suffit ensuite de deux ou trois heures pour fumer ou coaguler sa récolte. Règle générale, un seringueiro ne fait pas plus de sept à huit heures de travail par jour. Pendant ce laps de temps, un bon ouvrier peut préparer en moyenne de 5 à 12 kilogs de caoutchouc par jour. Cela dépend de la qualité et de la quantité des arbres qui forment son estrada, de leur état, suivant qu'ils sont forts et jeunes couleur vert clair très jolie et ont de 18 à 22 centimètres de diamètre. Les Indiens nomades et les habitants pauvres tirent du cuia bon nombre de leurs ustensiles domestiques.


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