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HYGIÈNE PRIVÉE.
faire l'Européen dans un pays chaud, mais variable, mais marécageux. Ce n'est pas brusquement qu'il doit changer son genre de vie , c'est insensiblement et dès le moment de son départ. L'organisation se plie à bien des changemens, mais elle se révolte contre les agressions imposées. Ici, comme partout , la sagesse fuit les extrêmes. La plupart des Européens se livrent au Sénégal à un commerce de détail, d'autres à la traite de la gomme. Le nombre des artisans est bien restreint parmi eux. C'est un grand mal pour la colonie qui manque de tout ; les ouvriers auraient cependant beaucoup à gagner dans un pays privé d'industrie. Le commerce d'importation ne souffrirait que pour les objets confectionnés, qui ne sont qu'en petit nombre, et les indigènes se formeraient au contraire à la pratique d'arts utiles qui les poliraient à leur insu. A Saint-Louis , les Européens n'ont que des précautions générales à prendre ; mais dès qu'ils sortent de la ville, ils s'exposent bien plus à toutes les causes de maladie. Soit que le plaisir de la chasse ou de la promenade les entraîne , soit qu'ils voyagent dans les fleuves pour les besoins de leur commerce , ils doivent surveiller d'autant plus leur santé. Pendant six mois , la grande terre offre peu de danger. Dès que les marais sont desséchés, c'est-àdire de janvier jusqu'à la fin de mai, les miasmes